Nom de rue donné en hommage au résistant Joseph Bouyssel, Conflans-Ste-Honorine

Légende :

Nom de rue donné en hommage au résistant Joseph Bouyssel, Conflans-Ste-Honorine, Yvelines (78700)

Genre : Image

Type : Nom de rue

Producteur : Jacques Defer

Source : © Collection Jacques Defer Droits réservés

Détails techniques :

Photographies numériques en couleur (voir album).

Date document : 2015

Lieu : France - Ile-de-France - Yvelines - Conflans-Sainte-Honorine

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Contexte historique

Joseph Bouyssel est né le 8 décembre 1913 à L'Isle-en-Dodon (Haute-Garonne). En juillet 1931, Joseph se présente et est reçu à l'Ecole normale d'instituteurs de Versailles. En juillet 1934, il obtient le brevet supérieur. Il est nommé en octobre 1934, à Conflans Sainte-Honorine où il loge a l'hôtel de Bourgogne.

Entre 1937 et 1939, il participe au patronage laïc de la ville. II était joueur de trompette d'harmonie et de bugle.

Il se marie le 31 décembre 1938 à Toulouse avec Lina Delcol, une amie d'enfance. Le couple n'habitera pas Conflans, Mme Bouyssel travaillant aux Assurances sociales de Toulouse. En janvier 1940 naît leur fille Marie-Josée.

Le 2 juin 1940, après avoir connu l'enfer de Dunkerque, Joseph rejoint l'Angleterre mais pour lui, l'accueil des Britanniques est plus que réservé, il rentre en France. Le 27 juillet, il est démobilisé. En juin cette annee-là, son père, sous-officier d'Artillerie, quitte le Génie pour ne pas servir le régime de Vichy. En octobre 1940, il retrouve son poste d'instituteur à Conflans.

Raymonde Petit, ex-enseignante, ex-collègue de Joseph Bouyssel, a confié son témoignage a Catla (L’association Conflans A Travers Les Ages). Elle a le souvenir «  d'un gars grand et fort, assez placide maisil était toujours au patronage car il avait un engagement politique très fort. Il aimait les gosses, il aimait sa classe, mais il était encore plus attaché au Parti communiste, d'ailleurs il s'habillait volontiers en tenue d'ouvrier».

Il fait une demande de mutation pour rejoindre sa femme à Toulouse. Si l'inspection académique de Seine-et-Oise a accepté sa demande, celle de Haute-Garonne lui refuse son entrée en raison de ses opinions politiques. Mais, l'inspecteur dont il dépend comprend le désir de Joseph de se rapprocher de sa femme et de sa fille dans cette période de guerre et lui permet d'obtenir des congés pour convenance personnelle dès décembre 1941. De retour à Toulouse, il travaille dans les bureaux des usines Breguet puis de la Rhodania. Il participe à des réseaux de Résistance, ce qui le ramène dans son village natal.

Fin mai 1944, il rejoint, avec son groupe, le maquis de Meilhan dans le Gers, dirigé par le docteur Raynaud, à quelques kilomètres de chez lui. Ce groupe est formé surtout de jeunes d'une vingtaine d'années voulant participer à la Libération de la France. Mais aussi d'hommes murs réfractaires au STO ou de résistants pourchassés, d'opinions politiques et religieuses très diverses.

Comme ce sera souvent le cas pour les maquisards, la mission est d'effectuer des sabotages, d'instruire les nouveaux volontaires, de récupérer les armes et munitions parachutées, d'assurer le ravitaillement...

Du fait du débarquement  allié en Normandie, les mouvements de troupes allemandes s'intensifient. D'autres patrouillent à la recherche des résistants pour les éliminer. Elles sont souvent renseignées par la milice de Vichy. Dans la nuit du 6 au 7 juillet 1944, des compagnies de combat allemandes, plus de 1 000 hommes, encerclent le maquis de Meilhan et donnent l'assaut au petit matin. La petite centaine de maquisards résiste mais succombe sous le nombre. Les blesses sont achevés. Joseph Bouyssel meurt, tué d'une balle en pleine tête, dans le petit bois de Laree, le 7 juillet 1944. L'assaut a fait 76 victimes, dont 4 otages.

A titre posthume, le 6 juin 1945, Joseph Bouyssel est cité au Corps d'Armée et la Croix de guerre avec Etoile de vermeil lui est attribuée. 


Jacques Defer

D'après Yannick Amossé et Jean Présent, La Résistance à Conflans-Sainte-Honorine, Montreuil, Le temps des Cerises, 2013.