Monseigneur Jules Saliège

Légende :

Monseigneur Jules Saliège, archevêque de Toulouse

Genre : Image

Type : Portrait

Source : © Musée de l’Ordre de la Libération Droits réservés

Détails techniques :

Photographie analogique en noir et blanc

Date document : sans date

Lieu : France - Occitanie (Midi-Pyrénées) - Haute-Garonne - Toulouse

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Contexte historique

Jules Saliège est né le 24 février 1870 à Crouzy-Haut dans le Cantal. Il fait ses études au Petit Séminaire de Pleaux puis au Grand Séminaire d'Issy. Il est ordonné prêtre en septembre 1895 et devient, deux ans plus tard, Supérieur du Grand Séminaire de Saint-Flour. Mobilisé en 1914, il participe à la Grande Guerre comme aumônier militaire. Affecté à la 163e Division d'infanterie, l'abbé Saliège, sur le front, se dépense sans compter, visitant quotidiennement les tranchées malgré les violents bombardements pour y donner ses soins et ses consolations aux blessés. Démobilisé en 1918, il est nommé Evêque de Gap en 1925 puis Archevêque de Toulouse en 1928.

Après la débâcle de juin 1940, Jules Saliège poursuit ses activités ecclésiastiques mais, dès le mois de mars 1941, prend ses distances avec le gouvernement de Vichy, n'admettant ni ses principes totalitaires, ni sa législation antisémite. Patronnant des oeuvres caritatives en faveur des détenus des camps de Noé et Récébédou, réservés aux étrangers et notamment aux Israélites, il s'insurge contre le sort réservé aux Juifs dont le départ vers les camps d'extermination allemands commence le 3 août 1942 sous la direction de la Police de Vichy. Ainsi, le 23 août 1942, il ordonne la lecture publique dans son diocèse d'une lettre pastorale restée célèbre dans laquelle il affirme : "les Juifs sont des hommes, les Juives sont des femmes... Tout n'est pas permis contre eux... Ils font partie du genre humain. Ils sont nos frères comme tant d'autres. Un chrétien ne peut l'oublier." Bien qu'interdite par arrêté préfectoral, la lecture de cette lettre a quand même lieu dans la plupart des paroisses et surtout, sera reprise et diffusée sur les ondes de la BBC à Londres.

A partir de ce moment, monseigneur Saliège participe pleinement à l'organisation de placement des Juifs, enfants et adultes, menacés par la déportation dans des lieux sûrs aux alentours de Toulouse. Après de nouvelles attaques portées contre le totalitarisme du national-socialisme, l'Archevêque de Toulouse manque d'être déporté à son tour. Le 9 juin 1944, deux hommes de la Gestapo se rendent à son domicile afin de l'arrêter ; ils n'y renoncent finalement qu'après avoir constaté l'âge et l'état de santé précaire de Jules Saliège.

Après la Libération, considéré comme le premier résistant de la ville, il est acclamé par 20 000 personnes sur la place du Capitole. Le 18 février 1946, il reçoit la croix de la Libération en même temps que ses insignes de Cardinal. Le cardinal Jules Saliège est décédé à Toulouse, le 4 novembre 1956. Il a été inhumé dans la cathédrale Saint-Etienne à Toulouse.