Ateliers de chaudronnerie des ateliers SNCF d’Oullins (Rhône)
Légende :
La grève du 13 octobre 1942 commence dans cet atelier de réparation à Oullins (Rhône), après l’affichage par la direction d’une liste de 30 cheminots désignés d’office pour travailler en Allemagne à la Reichsbahn. Jusqu’au classement de la SNCF parmi les entreprises protégées, en 1944, les réquisitions de cheminots pour le travail en Allemagne suscitent d’autres débrayages ou des grèves perlées.
Genre : Image
Type : Photographie
Source : © La vie du Rail Droits réservés
Détails techniques :
Photographie analogique en noir et blanc
Date document : vers 1930
Lieu : France - Auvergne-Rhône-Alpes (Rhône-Alpes) - Rhône - Oullins
Contexte historique
La grève du 13 octobre 1942 aux Ateliers de réparation des locomotives d’Oullins (Rhône) déclenche un mouvement qui gagne le jour même des sites ferroviaires de la région lyonnaise, de Chambéry, de Saint-Étienne, puis d’autres usines du département du Rhône, avant d’essaimer vers Marseille, Ambérieu, Roanne, Clermont-Ferrand, Béziers. Cette première grande grève cheminote après l’armistice est aussi, en France, la première manifestation collective de refus du travail en Allemagne.
Les problèmes de cette forme de résistance au grand jour apparaissent dès la discussion autour de son déclenchement : certains craignent que la grève ne mette en danger les membres du groupe de sabotage en formation dans les ateliers. Des dizaines de cheminots d’Oullins sont effectivement arrêtés dès le 13 octobre au soir. Mais la prise de conscience collective qu’elle provoque en réunissant des cheminots de sensibilités politiques différentes a un effet immédiat : elle donne lieu aux premiers tracts clandestins communs entre communistes et non-communistes en zone sud.
À Oullins même, malgré la répression et l’occupation allemande de la zone sud un mois plus tard, les grèves se succèdent désormais : le 7 avril 1943, contre les 60 heures, les pénuries alimentaires, les conditions du travail de nuit et le sort des militants emprisonnés en octobre ; le 1er mai 1943 ; le 14 juillet 1943, sans consigne particulière, dans un décor de dizaines de petits drapeaux français ; le 11 novembre 1943, de 11 h à midi avec un rassemblement pour une minute de silence ; le 1er mai 1944 ; le 23 mai 1944, suite à un bombardement allié, pour protester contre le défaut du dispositif d’alerte de la défense passive.
Les grèves sont plus fréquentes dans les grands ateliers du Matériel comme Oullins que dans les gares ou les dépôts : leurs ouvriers spécialisés sont les plus visés par le travail en Allemagne, suffisamment nombreux et concentrés en un même lieu pour oser ce mode d’action, et l’implantation communiste dans ce milieu avant guerre les rend plus sensibles aux mots d’ordre de la presse syndicale clandestine.
Fondation de la Résistance, exposition "Les Cheminots dans la Résistance"