Plaque à la mémoire d'Auguste Calas, Fontainebleau (Seine-et-Marne)
Légende :
Plaque apposée sur un mur extérieur du commissariat de police de Fontainebleau
Genre : Image
Type : Plaque commémorative
Producteur : Fred Thébault
Source : © Geneanet Droits réservés
Détails techniques :
Photographie numérique en couleur
Lieu : France - Ile-de-France - Seine-et-Marne - Fontainebleau
Contexte historique
Auguste Calas est né le 16 août 1892 à Paris (XIXe). Engagé volontaire au 76e RI en avril 1912 comme 2e classe, il gravit les échelons de la hiérarchie militaire jusqu’au grade d’adjudant-chef qu’il obtient le 10 mars 1915. Il est évacué pour blessure de guerre le 15 mars 1915. C’est comme sous-lieutenant au 17e bataillon de chasseurs qu’il est fait prisonnier le 10 janvier 1916 et interné à Osnabrück d’où il tente de s'évader à deux reprises.
Transféré à Ingolstadt au fort dit des évadés, il a comme compagnons de captivité les futurs généraux de Gaulle et Catroux. Les Allemands avaient imaginé de rassembler dans ce camp toutes les fortes têtes dont l'idée fixe était de leur fausser compagnie ! Ainsi, les officiers français les plus récalcitrants pouvaient-ils mettre en commun leurs expériences. Bref, créer ce que les Allemands eux-mêmes appelleront une « Académie d'évasion ». Les défenses naturelles du fort d'Ingolstadt, renforcées par une garde et un régime exceptionnellement sévères, interdisaient toute tentative d'évasion. Pourtant, en novembre 1917, Auguste Calas parvient à s'en évader. Il retourne en France et rejoint immédiatement son poste de commandant le 17 décembre 1918. Il est promu au grade de lieutenant (JO du 21/02/1919) avec effet au 22 décembre 1917.
En avril 1919, il est affecté à l’état-major de l’armée polonaise puis en novembre 1919 délégué pour la France avec le général Vincent à la Mission des provinces baltiques. En août 1920, il est affecté au 10e régiment de Tirailleurs puis, en mai 1925, il est mis à la disposition du Gouverneur général de l’Algérie pour être employé au Service des affaires indigènes et exercer les fonctions de chef de bureau des compagnies sahariennes.
Auguste Calas est décoré de la croix de guerre, de la médaille militaire puis de la Légion d'honneur.
En avril 1928, il fait valoir ses droits à la retraite. Le 25 décembre 1929, Auguste Calas est promu capitaine de réserve. Commissaire de police à Millau (Aveyron), il est nommé au commissariat de Fontainebleau en janvier 1936.
Rappelé à l’activité le 4 septembre 1939, il est affecté au 330e RI à Domfront. Réformé pour blessure de guerre, il reprend son poste de commissaire principal de police à Fontainebleau. A partir de juin 1940, il cherche par tous les moyens à s’opposer aux directives allemandes. Il établit des faux-papiers en faveur de Français recherchés par la police allemande. Aidé de quelques agents dévoués, il prévient les résistants des recherches dont ils font l’objet et les aide à se cacher. Il constitue également un stock d’armes.
Auguste Calas rejoint le Front national en juillet 1942 sous les ordres d’Emile Junguenet dit « Maxime », responsable du sous-secteur de Fontainebleau. Au sein du FN, il poursuit les mêmes activités clandestines. Il est également responsable du dépôt d’armes caché à la mairie de Fontainebleau.
Arrêté le 19 septembre 1943, Calas est détenu quelques mois à la prison de Fontainebleau puis transféré le 6 janvier 1944 à Romainville puis à Compiègne six jours plus tard. Durant sa détention, sa compagne, Elisabeth Petit, qui échange des messages clandestins avec lui, camoufle dans la forêt les armes auparavant cachées à leur domicile, 8 rue Auguste Barbier à Fontainebleau.
Déporté à Buchenwald le 22 janvier 1944 puis à Flossenburg un mois plus tard, il est transféré le 22 mars 1944 au kommando de Johangeorgenstadt à Karlsbat-Falsper (République Tchèque). Devant l'avance alliée, le kommando est évacué à pied par la route. Très éprouvé par les mauvais traitements subis, Auguste Calas se trouva dans l'impossibilité de suivre la colonne. Il est alors achevé d'un coup de fusil par un SS le 22 avril 1945 à Karlovy-Vary, Karlsbad en Allemand (République Tchèque).
Auteur : Fabrice Bourrée
Sources :
Service historique de la Défense, 16 P 101 328 (dossier d'homologation FFI d'Auguste Calas)
La Marseillaise de Seine-et-Marne du 28 août 1945
"Les cinq évasions du Capitaine de Gaulle", site de la Fondation Charles de Gaulle.