Contexte historique

Antoine Fratacci est né le 21 février 1904 à Moltifaù (Haute-Corse), il habite 8 rue Gabrielle d’Estrées à Vanves et travaille comme pompier pour la maison Amiot à l'aérodrome de Toussus-le-Noble. Le 23 avril 1931, il se marie avec Suzanne Chevalier.
Résistant de la première heure (1940), il est entré au réseau Béarn en décembre 1943 et est membre du groupement de Résistance Cotal. Selon le témoignage d'Henri Ulver, chef du réseau Béarn, "lorsqu'il était de service sur les aérodromes allemands, il [Antoine Fratacci] se munissait d'une composition chimique qu'il versait dans les réservoirs à essence des avions. Lorsque le moteur était en marche au bout d'un certain temps, le moteur se grippait à cause de l'acide qui attaquait l'acier et l'avion tombait immanquablement. Il réussit ainsi à provoquer la perte de 21 bombardiers et de deux chasseurs." (archives nationales, 72 AJ 37)

Par la suite, Antoine Fratacci fut FFI dans le groupe d’Issy-les-Moulineaux du 1er janvier 1944 au 11 août 1944.

Le 11 août 1944, il a été pris sur le fait alors qu’il allait saboter le 24e avion. Il avait jeté son récipient. Considéré comme incendiaire, il fut arrêté et immédiatement fusillé, le 11 août 1944, à Toussus-le-Noble. 

Lors de l'enquête menée par le service de recherche des crimes de guerre en janvier 1945, les gendarmes de la brigade d'Orsay ont pu recueillir les deux témoignages suivants : 

Edouard Larcher : « lorsque je suis arrivé, j’ai vu battre celui-ci, puis après j’ai entendu une rafale de mitraillette. Il est mort sur le coup. Il a eu 7 balles dans le dos. » 

Louise Vidal, débitante à Toussus le Noble : « Le 11 août 1944, vers 13h30, après le bombardement de Toussus-le-Noble et son camp d’aviation, j’ai entendu venant de l’entrée du camp une altercation entre Fratacci et plusieurs Allemands du poste de garde qui lui interdisaient l’entrée. Puis j’ai vu Fratacci se sauver à travers champs et se faire abattre par une rafale de mitraillette. Il est resté une heure dans le champ puis a até chargé dans une remorque de la maison Amiot ». 


Distinctions :

Mort pour la France. Médaille de la Résistance. Croix de Guerre. Médaille Militaire à titre posthume.
Son nom figure sur le monument aux morts de la commune de Moltifaù et sur celui de la ville de Bastia.

Rue Antoine-Fratacci, Vanves (92)