Deux maquisards du camp C3 et leurs pseudonymes

Légende :

Deux maquisards du C3 : Guy Sourcis, Peugeot, à gauche et Robert Séguy, Bob, à droite, amis parisiens arrivés ensemble au Vercors le 13 avril 1943 - ici en 1943

Genre : Image

Type : Photographie

Source : © Collection Marc Serratrice Droits réservés

Détails techniques :

Photographie analogique en noir et blanc ; dimensions : 6 x 9.

Date document : 1943

Lieu : France - Auvergne-Rhône-Alpes (Rhône-Alpes) - Isère - Autrans

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Analyse média

Guy Sourcis, jeune frère du maquisard Michel Sourcis, Citroën, est venu au Vercors quelques jours après son aîné ; on lui attribua donc le pseudonyme Peugeot. Pour son camarade Robert Séguy, le diminutif de son prénom, Bob, fit l’affaire, comme souvent. On notera la disparité des tenues.


Alain Raffin

Contexte historique

L’usage des pseudonymes ou noms de guerre s’est imposé dans la Résistance comme une mesure de sécurité. Le nom d’état civil était rarement connu, beaucoup de nouveaux arrivés au maquis étaient munis de faux papiers ; les véritables identités ne furent souvent connues qu’après la Libération. L'attribution d'un nom de guerre permettait aux responsables du ravitaillement de tenir à jour les listes d’effectifs et de protéger les familles des maquisards. Le pseudonyme était donné d’une façon informelle, parfois collégiale et devenait l’identité maquisarde. Chaque camp avait une façon bien à lui de donner des pseudonymes, c’était sa marque d’identité.

Le pseudonyme pouvait être un surnom utilisé, porté par l’intéressé dans le civil : Ploc, Titou, Coco, Charlot… 
ou encore provenir :

- d’une particularité physique, comme au C6/C11 : Gorille, Nimbus, la Ficelle, la Brute, l’Insecte, la Gonfle, Dodu, l’Ours, la Brute…

- de la région d’origine : Le Corse, Quinquin, Marseille…

- de la profession exercée dans le civil ou au maquis : Mitron, Aiguille, Gueule-Noire, Citroën, Pédago, Maitre-Coq, Molaire…

- de l’âge du maquisard : J3, 17-ans, le Vieux…

-  d’une origine animale ou obscure : Mickey, l’Escargot, le Canard, Raton, Moule-à-Gaufres, Barjot, Bagnole, Cigogne, Jujube, Niocle…

-  parfois des convictions religieuses : le Pape…

- de personnages célèbres : Bidasse, Tintin, Ramuntcho, Bacchus, Napoléon, César, Crainquebille, Tartarin, Mohican, Rolland, Prosper...

- d’une analogie de nom avec un personnage célèbre : Weyland, devenu Weygand ou le Général…

Les responsables du Vercors avaient aussi leurs pseudonymes : François Huet : Hervieux ; Eugène Chavant : Clément ; Narcisse Geyer : Thivollet ; Alain Le Ray : Rouvier, Bastide, Ferval ; Aimé Pupin : Mathieu.

Eugène Samuel prendra le nom de son épouse, Ravalec, et le pseudonyme d’Ernest…

 

Pour en savoir plus :

Les pseudonymes (A. Raffin)


Auteur : Alain Raffin

Sources :

Albert Darier, Tu prendras les Armes, Imprimerie Nouvelle, Valence, 1994.

ANPCVV, Le Vercors raconté par ceux qui l’ont vécu, ouvrage collectif, Imprimerie Nouvelle, Valence, 1994.

Jean Jullien, Sommaire des bulletins des Pionniers du Vercors, 2016.