Maurice Lévy

Légende :

Maurice Lévy, Vallin et Vial, OSS, réseau Jacques

Genre : Image

Source :

Lieu : France - Provence-Alpes-Côte-d'Azur - Var - Signes

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Contexte historique

Maurice Lévy est né le 3 avril 1912 dans le 6e arrondissement de Lyon (Rhône), au domicile de ses parents, 48 rue-Vendôme. Son père Paul était négociant et sa mère Florence, née Hauser, sans profession. Maurice Lévy exerça la profession d’agent de publicité. Le 23 septembre 1939, il épousa Mireille Léonie Vallin, à Belley (Ain) où elle résidait. Le couple s’installa dans cette ville et eut une fille en 1941.

Maréchal des logis d’artillerie, Maurice Lévy s’engagea très tôt dans la Résistance, où il porta les pseudonymes de Vallin (qui était le nom de jeune fille de sa femme) et Vial. Selon ses états de services établis à la Libération, il participa au maquis d’Hotonnes, dans l’Ain, en 1943, puis à un groupe franc de l’Armée secrète (AS). Ensuite, le 1er avril 1944, Maurice Lévy entra dans le réseau Jacques de l’Office of Strategic Services (OSS, les services spéciaux américains), dirigé par Jean Alziary de Roquefort au printemps 1944, en même temps que son frère Jean Lardan. Il y fut chef de secteur, chargé de mission de 2e classe (qui correspond au grade de lieutenant). Mandaté par le réseau pour trouver un lieu pour son PC et ses radios, Maurice Lévy prospecta dans le Lubéron, près d’Apt (Vaucluse). Par l’intermédiaire de Jean Fernand, responsable local de la Résistance, la radio de l’organisation fut installée dans un cabanon isolé par Antoine Chatagnon, responsable du maquis FTP qui assurait aussi la protection des parachutages.

Maurice Lévy fut arrêté sur dénonciation le 2 juin 1944 à Nîmes. Détenu du 2 au 10 juin 1944 à la prison centrale de Nîmes, dans le quartier que les Allemands s’étaient réservé, il fut ensuite transféré à Marseille, en train, sous les yeux de son frère qui ne put intervenir pour le libérer. Maurice Lévy fut incarcéré au siège du SIPO-SD (la Gestapo) de Marseille, 425 rue-Paradis. Transféré aux Baumettes, il y fut détenu dans la même cellule que Daniel Bénédite. Celui-ci témoigna, plus tard, de l’humour dont Maurice Lévy faisait preuve. Il confectionna, en particulier, un journal clandestin, Le Canard déchaîné. Mais Daniel Bénédite témoigna aussi du fait que Maurice Lévy avait quitté  la prison le 18 juillet, sans pouvoir dire quel avait été son sort (lettre du 5 décembre 1944 au service du recensement des prisonniers de guerre).

Maurice Lévy fut fusillé à Signes le 18 juillet 1944 et son corps fut enterré, de manière sommaire, dans la « première fosse ». Sa dépouille, transportée le 17 septembre à la morgue du cimetière Saint-Pierre à Marseille, ne fut pas immédiatement identifiée. Mais son acte de décès, dressé le 29 décembre 1944, établit qu’il est bien mort le 18 juillet 1944, à Cuges (village des Bouches-du-Rhône proche du vallon de Signes). Il fut inhumé au cimetière israélite de Saint-Pierre, fosse 1190, case 3. Maurice Lévy fut déclaré interné résistant, Mort pour la France, homologué comme lieutenant, décoré de la Croix de guerre avec palme.

Le capitaine américain Gilbert Ruest, commandant de l’aire de Lyon, attesta le 30 janvier 1945 que : « La conduite de M. Maurice Lévy a été en tous points exemplaire et que son travail a été hautement apprécié : son esprit patriotique et son abnégation ont fait l’admiration de tous ceux qui ont collaboré avec lui. Sa mort courageuse, sans avoir donné le moindre renseignement à l’ennemi, mérite d’être citée en exemple : Maurice Lévy a bien mérité de sa Patrie ».


Auteur : Robert Mencherini

Sources : Actes de naissance et de décès ; DAVCC Caen, dossier de Mort pour la France, Maurice Lévy ; DAVCC Caen, 27 P 244, « Bouches-du-Rhône, charnier de Signes, Procès-verbaux d’enquête, exhumations » ; Fabrizio Calvi, OSS. La guerre secrète en France. Les services spéciaux américains. La Résistance et la Gestapo 1942 - 1945, Paris, Hachette, 1990, p. 426 et sq ; Jean Fernand, J’y étais. Récits inédits sur la Résistance au pays d’Apt, Cavaillon, imprimerie Mistral, 1987, pp. 22-23 et témoignage d’Antoine Chatagnon dans le même ouvrage, p. 52 ; notice Jean-Marie Guillon in Maitron-en-ligne.