Voir le verso

Plaque commémorative en hommage à l'équipage du Jouet des Flots

Légende :

Plaque commémorative en hommage à l'équipage du Jouet des Flots, située près de la plage du Teven, île-Tudy, Finistère

Genre : Image

Type : Plaque

Source : © Cliché D. Le Floc'h Droits réservés

Détails techniques :

Photographies numériques en couleur - avril 2016. Voir le recto et le verso.

Date document : 23 avril 2016

Lieu : France - Bretagne - Finistère - Île-Tudy

Ajouter au bloc-notes

Contexte historique

Le Jouet des flots est une pinasse à moteur partie de l’Île-Tudy, au sud-ouest de Quimper (Finistère), dans la nuit du 2 février 1944, à destination de l’Angleterre, avec à son bord, entre autres, les résistants Pierre Brossolette, Émile Bollaert, Edmond Jouhaud, Émile Laffon ou le lieutenant de Vaisseau Yves Le Hénaff, lequel est chargé de préparer, d’organiser et de mener la mission d’exfiltration. C’est la plage du Teven, située rue-des-Chardons-bleus, en face de sa maison de famille, qui est choisie pour le départ de l’opération « Dahlia ».

Sous son commandement, 32 hommes au total (les cinq cités précédemment, auxquels il faut ajouter des résistants bretons ou des aviateurs alliés abattus qui cherchent à regagner l’Angleterre) doivent embarquer par cette nuit de tempête, au Teven, afin de rejoindre une vedette britannique qui les attend au large d’Ouessant. Mais l’approche de la plage du Teven est compliquée pour cette vieille pinasse, achetée peu de temps avant à Douarnenez, qui talonne et est abîmée dans l’opération. La mission se poursuit pourtant, le long des côtes méridionales du Pays bigouden puis de celles de la baie d’Audierne. Mais elle est mise en péril par l’apparition d’une voie d’eau, alors que l’équipage se trouve à proximité des dangereux récifs du raz de Sein. Plus de choix désormais, il faut regagner la terre ferme. C’est à Feunteun Aod sur la commune de Plogoff que le navire accoste. L’opération "Dahlia" tourne au fiasco. Même si les trente-deux hommes, recueillis par les résistants locaux, décident de se séparer, certains d’entre eux sont rapidement arrêtés.

Pierre Brossolette et Émile Bollaert sont en effet interpellés par la Feldgendarmerie, suite à une dénonciation, à l’approche d’Audierne, alors qu’ils circulent en voiture. Ils sont transférés à la Kommandantur de Rennes, puis au quartier général de la Gestapo à Paris. Pour ne pas parler sous la torture, Pierre Brossolette choisit de se suicider, en se jetant du 4e étage de l’immeuble de la Gestapo. Il décède ainsi de ses blessures, le 22 mars 1944, à l'Hôpital de la Pitié-Salpêtrière. Émile Bollaert, quant à lui, est déporté en Allemagne mais survit à l’univers concentrationnaire de Buchenwald, Dora, puis Bergen-Belsen. De son côté, Yves Le Hénaff meurt étouffé, le 2 juillet 1944, dans le wagon de train qui le conduit dans les camps en Allemagne.
Les pilotes américains et anglais de la RAF parviennent à échapper aux griffes des Allemands et réussissent à regagner l’Angleterre, tandis que Jacques Maillet, Émile Laffon ou Edmond Jouhaud arrivent, eux aussi, à passer entre les mailles du filet.

En représailles, une rafle est décidée à l’Île-Tudy par l’occupant allemand : quatorze Îliens sont alors déportés. Un seul d’entre eux survit à la terrible épreuve.

Le 23 avril 2016, en présence du préfet du Finistère, Jean-Luc Videlaine, une plaque commémorative est dévoilée près de la plage du Teven en hommage aux trente-deux hommes du Jouet des flots.


Auteur : Delphine Le Floc'h

Sources : 

Témoignage de Jacques Maillet, Compagnon de la Libération - extrait de l'ouvrage Les réseaux Action de la France Combattante, Amicale des Réseaux Action de la France Combattante, 1986 (voir média lié).

Article de Louis Le Corre « Les années noires du pays bigouden » sur le blog Guerre et Résistance en Pays bigouden, consulté le 19 décembre 2016.

Site Internet consacré à Pierre Brossolette, consulté le 19 décembre 2016)

Site Internet de l'Odre de la Libération - Notice biographique de Pierre Brossolette, consultée le 19 décembre 2016)

Site Réseau Canopé, CNRD, consulté le 19 décembre 2016.

Notice biographique Wikipédia sur Yves le Hénaff, consultée le 18 décembre 2016.