Vassieux-en-Vercors 21, 22, 23 juillet 1944

Genre : Carte

Type : Carte

Producteur : Christophe Clavel d'après Alain Coustaury

Source : © AERI Droits réservés

Détails techniques :

Carte couleur format numérique.

Date document : 2006

Lieu : France - Auvergne-Rhône-Alpes (Rhône-Alpes) - Drôme - Vassieux-en-Vercors

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Analyse média

Le croquis met en évidence les axes d'atterrissages des aéronefs, la faible utilisation par les Allemands de la piste préparée par la Résistance, l'emplacement et le nombre de résistants opposés à cette opération aéroportée.


Contexte historique

Les camps de résistants C11, C18, C15 avaient pour mission principale de défendre les cols et les pas du sud du plateau du Vercors contre une attaque venant de la vallée de la Drôme. Le Camp C12 et le Camp Philippe, dit des "Tcherkess", étaient en réserve pour intervenir sur le point le plus menacé du secteur sud et même pour accomplir des missions sur tout le plateau du Vercors. D'autre part, comme ces deux camps étaient cantonnés, l'un au sud, l'autre au nord, d'une large bande de terrain favorable aux parachutages, ils pouvaient efficacement intervenir en cas de largage de parachutistes allemands.

Avant le 6 juin 1944, le camp C12 était une unité de vieux maquisards bien entraînés, commandée par le lieutenant Point ("Payot"), officier très estimé de ses hommes et de ses chefs. Les sous-lieutenants Marc Coquelin ("Charvier"), du 11e Cuirassiers, militant du "Sillon" de Marc Sangnier, et Israël ("Dominique") le secondaient. Au début de juin 1944, lors de l'arrivée des volontaires de Die et du Diois, deux camps furent créés : le C l5 et le C18. "Charvier" et "Dominique" furent désignés pour les commander. Le 13 juillet 1944, le lieutenant "Point" ayant été mortellement blessé au cours d'un bombardement, le C12 n'avait plus de chef. Le capitaine Haezbrouck ("Hardy"), chargé de la réception des parachutages à Vassieux, en prit le commandement. Depuis le 14 juillet, les bombardements et les mitraillages étant quasi incessants à Vassieux, "Hardy" envoya cantonner le C l2 au hameau des Chapotiers à près de 3 km au sud-est de Vassieux. C'est là qu'il se trouvait le 21 juillet.

Au moment de l'atterrissage des planeurs, se trouvaient à Vassieux, le capitaine "Hardy", son adjoint, l'aspirant Descour, quelques hommes chargés de la récupération des parachutages ou du ravitaillement des camps du secteur, des travailleurs non armés s'occupant de l'aménagement de l'aérodrome, le personnel du poste de secours, des cuisiniers pour toute la garnison.

Venaient aussi d'y arriver "Paquebot", Henri Grimaud, François Gombos, Victor Boiron, pour diriger les travaux de l'aérodrome. Tous les quatre étaient logés à La Chapelle et se rendaient tous les matins à Vassieux. Deux mitrailleuses lourdes étaient en batterie pour tirer sur les avions au nord du village à proximité de 1'église.

L'examen du plan montre que non seulement les Allemands aéroportés voulaient s'emparer de Vassieux et être les maîtres de l'aérodrome, mais aussi empêcher l'arrivée de renforts FFI dans ce secteur. Ceux ayant atterri à la Mure devaient avoir pour mission d'anéantir la garnison qui s'y trouvait (Camp "Philippe") et ensuite d'interdire aux FFI venant du nord leur progression vers le village. Ce sont eux qui ont arrêté les hommes du camp de Bourgeois et la compagnie Vergnon. Ceux de Jossaud ont empêché à une soixantaine d'hommes de la compagnie Fayard ou des camps de l'ouest de franchir le col de la Chau. Ceux du Château et ceux des Chaux devaient stopper la progression des troupes venant de l'est.

Lors de l'arrivée des planeurs, le premier réflexe des camps C1l, C15, C18 a été d'installer une partie de leurs effectifs sur des positions défensives pour ne pas être pris à revers par les troupes aéroportées. Le C12 se repliant des Chapotiers vint les renforcer. Le 22 juillet au matin, les Allemands occupant la vallée de la Drôme et arrivant à Die, il leur faut aussi prévoir une attaque venant du Sud. Les maquisards ont alors l'impression de se trouver entre les deux mâchoires d'un étau.

Les renseignements plus ou moins déformés qui leur parviennent au sujet de la progression des Allemands sur le plateau d'Herbouilly, de Corrençon, les passages de nouveaux trains de planeurs amenant des renforts aux Allemand, la fatigue, la pluie, le brouillard, le froid, tout cela influe sur le moral. Il faut y ajouter que les liaisons avec le PC du commandant "Thivollet" qui se trouve à la Rivière près de Saint-Agnan sont lentes et difficiles. Cependant des reconnaissances permettent de déceler avec précision les positions tenues par l'ennemi et une attaque générale est mise au point pour le 23 au soir. L'ordre de dispersion des forces du Vercors arrive avant et fait annuler cette tentative.

Quelques précisions sur les unités du secteur de Vassieux le 21 juillet 1944 (Nom de l'unité - effectif - pseudo du chef - position occupée - distance à vol d'oiseau de cette position à Vassieux)

 - C1l - 90 h - Lieutenant Grange - Col du Rousset - 6, 5 km

- C12 - 45 h - Capitaine Hardy - Les Chapotiers - 2,5 km

- C15 - 30 h - Lieutenant Marc Coquelin ("Charvier") - Col de Font Payanne - 3, 5 km 

-  C18 - 30 h - Sergent-Chef Cristaldi - Col de Vassieux - 7,5 km


Auteurs : Jean Sauvageon
Sources : Dvd-rom La Résistance dans la Drôme et le Vercors, éditions AERI-AERD, 2007.