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Composition du Comité de libération clandestin de Crest

Genre : Image

Type : Document

Source : © Archives Albert Fié Droits réservés

Détails techniques :

Document papier recto-verso.

Lieu : France - Auvergne-Rhône-Alpes (Rhône-Alpes) - Drôme - Crest

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Analyse média

Cette page est de la main de Gaston Lanvario, l'un des membres du Comité de libération de Crest.


Auteurs : Robert Serre 

Contexte historique

Le Comité de Libération de Crest a été créé à l’initiative d’André Hérold « dans la nuit qui suivit l’armistice demandé par les Italiens », donc au début septembre 1943.

Une réunion dans le garage de M. Didier rassemblait les initiateurs, qui décidaient que Louis Vallon [père], professeur honoraire, serait maire de Crest après la libération, et chargeaient Lanvario et Lagier de contacter les autres personnes pressenties. Quelques jours après, tous se retrouvaient chez l’instituteur Bovet pour la création officielle. Le comité comprenait douze membres : docteur Robert Scheffer, médecin, Louis Vallon, professeur retraité, Claude Pluvy, directeur du journal Le Crestois, Émile Rey, industriel, Henri Chizat, négociant en bestiaux, Rapaud, employé grainetier, Gustave Lagier, ferblantier, Gaston Lanvario, négociant en chaussures, Eugène Aymard, négociant en vins, Ernest Chabot, notaire, mademoiselle Rivoire, institutrice en retraite, Louis Bovet, instituteur. Selon le récit de Pons, « des personnes d’origine, de religion et d’opinions politiques absolument différentes, je dirais mieux opposées ». C’était le souci de la Résistance de rassembler toutes les forces qui avaient lutté contre l’envahisseur et pour le rétablissement de la démocratie. D’ailleurs, par la suite, le chanoine Louis Eynard et le pasteur Charles Foltz sont ajoutés. Les réunions suivantes se tiennent chez Lanvario, puis dans l’immeuble Defond près du clocher. Les réunions les plus importantes se déroulent chez le docteur Scheffer.

L’absence de comptes-rendus écrits ne permet pas de connaître le contenu des débats. Pendant la période d’occupation, le comité agissait essentiellement pour aider la Résistance combattante et la Résistance civile. C’est ainsi que Pons a exposé les difficultés à nourrir ses hommes : il avait d’abord payé lui-même, puis avait fait des réquisitions chez des paysans, pratique à laquelle il répugnait. Il ne voulait pas recourir à l’Intendance FFI (Forces françaises de l'intérieur) pour sauvegarder son indépendance. Le Comité local de Libération avait alors lancé un emprunt : « des sommes importantes furent recueillies » par le trésorier Eugène Aymard. Henri Chizat était chargé d’utiliser cet argent pour assurer le ravitaillement de la compagnie Pons. Après le 6 juin et l’afflux de volontaires, les choses se sont compliquées : Pons passait commande à Chizat qui livrait. Mais il était parfois difficile de satisfaire les besoins : ainsi, lors de l’attaque allemande en juillet, Pons a dû réquisitionner 50 moutons d’un troupeau transhumant traversant Saillans, qui ont été placés chez des paysans où les hommes allaient les chercher au fur et à mesure des nécessités.

Le 23 août 1944, à une semaine de la Libération de la Drôme, le comité se transforme en Délégation municipale et est installé par Claude Alphandéry, président du CDL (Comité départemental de Libération), en présence de Pierre de Saint-Prix, préfet, et de Pissère, sous-préfet de Die. Le « maire » nommé par Vichy, le notaire Georges Bovet, étant décédé le 27 juillet, c’est Saurat, son adjoint faisant fonction de maire, et Thibaud, adjoint, qui transmettent leurs pouvoirs au docteur Scheffer, président de la Délégation. Le lendemain, une proclamation est adoptée : la population, par voie d’affiches, est appelée au calme et à la discipline.

Dans la même séance, Vallon précise que l’avertissement solennel aux « collabos » ne constitue pas un acquittement.

Après la Libération, c’est le passage à la légalité, la prise du pouvoir municipal implique totalement la prise des responsabilités. Comme il est impossible d’organiser des élections immédiatement, le nouveau maire nommé par le préfet, Louis Vallon, est installé avec ses adjoints Martin Hérold, Ernest Chabot, Charles Armorin et Émile Rey.

Les élections municipales, en avril 1945, marquent la fin du Comité de Libération et de la Délégation municipale et confirment quasiment les hommes en place : Vallon redevient maire, il a pour adjoints Charles Armorin, André Hérold bijoutier [fils de Martin] et Gustave Lagier.


Auteurs : Robert Serre
Sources : Archives A. Fié (compagnie Pons), comptes-rendus de Gaston Lanvario, Paul Pons. AC Crest, 4 H 2, 1 D 1/5 (délibérations municipales).