Stèle à la mémoire de Robert Pontet, Saint-Jacques-de-la-Lande (Ille-et-Vilaine)

Légende :

Stèle à la mémoire de Robert Pontet fusillé le 30 décembre 1942 sur le site de la Butte de la Maltière en Saint-Jacques-de-la-Lande, inaugurée le 30 décembre 2017. 

Genre : Image

Type : Stèle

Producteur : Joris Brouard

Source : © Collection Joris Brouard Droits réservés

Détails techniques :

Photographie numérique en couleur

Date document : 30 décembre 2017

Lieu : France - Bretagne - Ille-et-Vilaine - Saint-Jacques-de-la-Lande

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Analyse média

Le samedi 30 décembre 2017 avait lieu la commémoration des 25 résistants fusillés du 30 décembre 1942 sur le site de la Butte de la Maltière en Saint-Jacques-de-la-Lande qui a été l'occasion d'inaugurer une nouvelle stèle en hommage aux 76 résistants fusillés entre 1940 et 1944. En plus de cette stèle collective, chaque fusillé dispose d'une stèle individuelle sur laquelle est rappelé leur nom, prénom, âge et date de l'exécution.


Joris Brouard

Contexte historique

PONTET Robert, Claude, pseudo « Bob » né le 10 mai 1923 à Kennedy (Canada) obtint la citoyenneté française à une date inconnue. Domicilié à Lille puis à Rennes, il était garçon de café.

Réfractaire au S.T.O, il rejoint le maquis de la Hunaudaye en Plédéliac (Côtes-du-Nord) en juillet 1943. Il participe durant l’été 1943 sous les ordres du capitaine Eugène GILBERT et du capitaine Alcide DANIEL à l’organisation militaire du maquis. Le maquis de la Hunaudaye était alors en liaison permanente avec le groupe "Justice" de Morlaix (Finistère) et notamment par le biais de leur chef,  Henri CARON dit  « William » qui se déplaça souvent au maquis. Au sein du maquis de la Hunaudaye, Henri CARON entretenait des contacts particuliers avec le capitaine Eugène GILBERT dit "Léo", "Francoeur" et Gaston THOUVENOT dit capitaine Yves, futur organisateur du maquis de Saint-Yvieux en Plerguer (Ille-et-Vilaine). Le maquis de la Hunaudaye ayant été infiltré par un agent ennemi, qui sera démasqué et exécuté, l'ordre de dispersion fut donné après que des gendarmes résistants aient donné l'alerte d'une expédition allemande contre le maquis, fin septembre 1943. Robert PONTET et William CARON furent chargés du rapatriement  des armes du maquis de la Hunaudaye vers le maquis de Saint-Yvieux. Recherchés par les services de répression nazis, Robert PONTET et William CARON furent hébergés et cachés un temps par un habitant de Miniac-Morvan (Ille-et-Vilaine), André LEHON qui assurait des liaisons avec le maquis de la Hunaudaye.

Fin 1943, Robert PONTET et William CARON ont rejoint les groupes FTP de Pontorson (Manche) et notamment le groupe de Gaston LE BARBIER, jeune résistant de Pontorson qu'ils avaient rencontré au maquis de la Hunaudaye. Fin 1943, début 1944, ils participent à de nombreux coups de main contre l'occupant dans le secteur de Pontorson et notamment aux déraillements d'un train de matériels et d'un train de permissionnaires allemands. Le groupe de Pontorson est alors sous les ordres de Jean TURMEAU responsable départemental des FTP.

De retour à Morlaix en janvier 1944, les deux résistants, Robert PONTET et William CARON, retrouvèrent le groupe "Justice" alors en proie aux recherches de la Gestapo. En effet, de nombreuses arrestations de membres du groupe ont eu lieu depuis le début de l'année 1944 et courant du mois de février 1944, c'est au tour de William CARON d'être dénoncé et arrêté par la Gestapo à Morlaix suite au double jeu d'une femme au sein du groupe. Il sera fusillé le 21 avril 1944 sur une plage de Penmarc'havec avec 34 autres résistants.

Robert PONTET prend alors les rennes du groupe "Justice" à Morlaix jusqu'en avril 1944 où il est chargé de mission en Ille-et-Vilaine et prend contact avec l'état-major et les groupes FTP d'Ille-et-Vilaine. Il assure et prépare les parachutages dans le secteur de Goven, sud Ille-et-Vilaine, ainsi que l'élaboration de différents plans d'attaque contre des dépôts ennemis.

En mai 1944, il est nommé chef de section des opérations FTP pour le secteur de Goven. Le 25 mai 1944, il tombe dans un guet-apens rue de Saint-Malo à Rennes, tendu par les services de la Sipo-SD et de la Milice, guet-apens au cours duquel il se défend et est blessé. Arrêté, il est condamné à mort par un tribunal militaire allemand le 29 juin 1944 et fusillé le lendemain, le 30 juin 1944, à 6h37, avec 21 autres résistants au stand de tir de la Maltière en Saint-Jacques-de-la-Lande (Ille-et-Vilaine).


Joris Brouard

Sources :
http://maitron-en-ligne.univ-paris1.fr/spip.php?article167004, notice PONTET Robert, Claude par Alain Prigent, Renée Thouanel, Serge Tilly, version mise en ligne le 30 octobre 2014, dernière modification le 19 février 2016.
DAVCC, Caen, B VIII 3, Liste S1744 (Notes Thomas Pouty et Jean-Pierre Besse). – J.-P. Besse, T. Pouty, Les fusillés (1940-1944)op. cit. – Eugène Kerbaul, 1 270 militants du Finistère (1918-1945), IRM Bretagne, 1985. – Renée Thouanel (sous la dir.), La Maltière (1940-1944), Éd. Mairie de Saint-Jacques-de-la-Lande, 2012. – Site des Anciens Combattants d’Ille-et-Vilaine.

Archives départementales d'Ille-et-Vilaine, fonds du commandant Louis Pétri, cotes 167J27/1, 167J28, 167J45, 167J55.

Site internet du groupe de résistance "Justice" de Morlaix (Finistère)