Résistance au grand jour, la montée au Vercors




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ESPACE PEDAGOGIQUE

Objectif de cet espace : 
permettre aux enseignants d\'aborder plus aisément, avec leurs élèves, l\'exposition virtuelle sur la Résistance dans la Drôme en accompagnant leurs recherches et en proposant des outils d’analyse et de compréhension des contenus.

L'espace d'exposition s'articule autour d'une arborescence à quatre entrées :
- Zone libre et Occupation,
- Résistance,
- Libération et après-libération,
- Mémoire.

Chaque thème est introduit par un texte contextuel court. A partir de là, des documents de tous types (papier, carte, objet, son, film) sont présentés avec leur notice explicative.

La base média peut être aussi utilisée comme ressource pour les enseignants et leurs élèves dans le cadre de travaux collectifs ou individuels, en classe ou à la maison.

Pour l'exposition sur la Résistance dans la Drôme, sont proposés aux enseignants des parcours pédagogiques (collège et lycée), en lien avec les programmes scolaires, utilisant les ressources de l'exposition :

1/ Collège :

Note méthodologique
- Parcours pédagogiques composés de :
     . Fiche 1 : La France vaincue, occupée et libérée,
     . Fiche 2 : Le gouvernement de Vichy, la Révolution nationale et la Collaboration,
     . Fiche 3 : Vivre en France durant l'Occupation,
     . Fiche 4 : La Résistance.

2/ Lycée :

- Note méthodologique
- Parcours pédagogiques composés de :
     . Dossier 1 : L'Etat français (le régime de Vichy),
     . Dossier 2 : Les Juifs dans la Drôme (antisémitisme, persécution, arrestation, déportation, protection),
     . Dossier 3 : Les résistants,
     . Dossier 4 : La Résistance armée,
     . Dossier 5 : La Résistance non armée,
     . Dossier 6 : La vie quotidienne.

Si vous êtes intéressés par ces dossiers, contactez nous : [email protected]

Réalisation des dossiers pédagogiques : Patrick Dorme (CDDP Drôme), Lionel FERRIERE (enseignant Histoire en collège et correspondant du musée de Romans), Michel MAZET (enseignant en lycée et correspondant des archives départementales). 

1. De la déclaration de guerre à l’Armistice, le 22 juin 1940 : Un mois après le début de leur attaque en mai 1940, les Allemands atteignent le nord de la Drôme. L’Armistice arrête les combats sur la rivière Isère. Le nord du département est occupé par les troupes allemandes.
2. De l’Armistice à l’occupation allemande, le 11 novembre 1942 : La Drôme est située en zone non occupée.
3. Du 11 novembre 1942 au 9 septembre 1943 : La Drôme est placée sous administration et occupation italiennes.
4. Du 9 septembre 1943 au 31 août 1944 : l’armée allemande occupe la Drôme ; c’est la période la plus intense pour la lutte contre l’ennemi et le gouvernement de Vichy.


Il s'agit d'une sélection de cartes nationales et locales sur la Résistance. La plupart de ces cartes ont été réalisées par Christophe Clavel et Alain Coustaury. Il s'agit d'une co-édition AERI-AERD tous (droits réservés)


CARTE INTERACTIVE DROME ET VERCORS DROMOIS ET ISEROIS
(Suivez ce lien pour afficher la carte et sélectionnez les points du paysage souhaités pour afficher les fiches correspondantes)


  France de 1940 à 1944
  Départements français sous l’Occupation
  Régions militaires de la Résistance en 1943
  La Drôme, géographie physique
  Esquisse de découpage régional de la Drôme
  Les communes de la Drôme
  Carte des transports en 1939
  Le confluent de la Drôme et du Rhône
  Densité de la population de la Drôme en 1939
  Densité de la population de la Drôme en 1999
  Evolution de la densité de population de la Drôme entre 1939-1999
  L’aérodrome de Montélimar-Ancône
  Aérodrome de Valence - Chabeuil - La Trésorerie
  Les caches des armes et du matériel militaire
  Les terrains de parachutages dans la Drôme
  Bombardements alliés et allemands dans la Drôme
  Immeubles détruits par les Allemands et la Milice
  Emplacement de camps de maquis de 1943 au 5 juin 1944
  Localisation des groupes francs qui ont effectué des sabotages en 1943
  Implantation et actions de la compagnie Pons
  FFI morts au combat ou fusillés
  Plan-de-Baix, Anse, 16 avril 1944
  Géopolitique de la Résistance drômoise en juin-juillet 1944
  Dispositif des zones Nord, Centre, Sud vers le 10 juin 1944
  Combovin, 22 juin 1944
  Vassieux-en-Vercors 21, 22, 23 juillet 1944
  Combat de Gigors 27 juillet 1944
  Le sabotage du pont de Livron
  Carte simplifiée de la bataille de Montélimar du 21 au 24 août 1944
  Carte simplifiée de la bataille de Montélimar du 25 et 26 août 1944
  Carte simplifiée de la bataille de Montélimar du 27 au 29 août 1944
  Carte simplifiée de la bataille de Montélimar du 29 août à 12 heures le 30 août 1944
  Etrangers au département, non juifs, arrêtés dans la Drôme et déportés
  Déportation, arrestations dans la Drôme
  Déportation des Juifs dans la Drôme
  Lieu de naissance de Drômois déportés, arrêtés dans la Drôme et à l’extérieur du département
  Cartes des principaux lieux de mémoire dans la Drôme
  Perceptions de la Résistance drômoise

Publications locales :

Une bibliographie plus détaillée sera accessible dans l’espace « Salle de consultation » du Musée virtuel.

SAUGER Alain, La Drôme, les Drômois et leur département. 1790-1990. La Mirandole. 1995.
GIRAUDIER Vincent, MAURAN Hervé, SAUVAGEON Jean, SERRE Robert, Des Indésirables, les camps d’internement et de travail dans l’Ardèche et la Drôme durant la Seconde Guerre mondiale. Peuple Libre et Notre Temps, Valence, 1999.
FÉDÉRATION DES UNITÉS COMBATTANTES DE LA RÉSISTANCE ET DES FFI DE LA DRÔME, Pour l’amour de la France. Drôme-Vercors. 1940-1944. Peuple Libre, Valence, 1989.
DE LASSUS SAINT-GENIÈS (général), DE SAINT-PRIX, Combats pour le Vercors et la Liberté. Peuple Libre, Valence, 1982.
LA PICIRELLA Joseph. Témoignages sur le Vercors, 14e édition, Lyon, 1994
LADET René, Ils ont refusé de subir. La Résistance en Drôme. Auto-édition. Portes-lès-Valence, 1987.
DREYFUS Paul, Vercors, citadelle de Liberté, Arthaud, Grenoble, 1969.
MARTIN Patrick, La Résistance dans le département de la Drôme, Paris IV Sorbonne, 2002.
SERRE Robert, De la Drôme aux camps de la mort, Peuple Libre et Notre Temps, Valence, 2006.
SUCHON Sandrine, Résistance et Liberté. Dieulefit 1940-1944. Éditions A Die. 1994.
VERGNON Gilles, Le Vercors, histoire et mémoire d’un maquis, L’Atelier, Paris, 2002.

Dvd-rom La Résistance dans la Drôme et le Vercors, éditions AERD-AERI, 2007.

Ce travail n’aurait pu avoir lieu sans l’aide financière du Conseil général de la Drôme, du Conseil régional de Rhône-Alpes, du Groupe de Recherches, d’Études et de Publications sur l’Histoire de la Drôme (GRÉPHiD) et de l'AERD qui y a affecté une partie des recettes de la vente des dvd-roms, La Résistance dans la Drôme et le Vercors.

L’équipe de la Drôme tient à les remercier ainsi que :
- l’Office départemental des anciens combattants (ONAC),
- la Direction départementale de l’équipement de la Drôme (DDE),
- le Centre départemental de documentation pédagogique de la Drôme, (CDDP),
- le personnel et la direction des Archives départementales de la Drôme, de l’Isère, des Archives communales de Allan, de Crest, de Die, de Grâne, de Montélimar, de Romans-sur-Isère, de Triors, de Saint-Donat-sur-l’Herbasse, de Saint-Uze,
- les Archives fédérales allemandes (Bundesarchiv), le National Archives and Records Administration (NARA), The National Archives (les archives nationales britanniques), Yad Vashem,
- le Musée de la Résistance en Drôme et de la Déportation de Romans, le Musée de la Résistance de Vassieux-en-Vercors, le Mémorial de La Chau, le Musée de Die, le Musée Saint-Vallier, la Médiathèque de Montélimar, le Musée de la Résistance et de la Déportation de l’Isère, le Mémorial Shoah, l’Association des Amis du Musée des blindés de Saumur, le Musée de la Division Texas (USA),
- l’Association Études drômoises, l’Association Mémoire d’Allex, l’Association Sauvegarde du Patrimoine romanais-péageois, l’Association Mémoire de la Drôme, l’Association des Amis d’Emmanuel Mounier, l’Association Patrimoine, Mémoire, Histoire du Pays de Dieulefit, l’Amicale maquis Morvan, la Fédération des Unités Combattantes et des FFI de la Drôme, l’Association nationale des Pionniers et Combattants Volontaires du Vercors.

Mais nos remerciements s’adressent surtout à toutes celles et tous ceux, notamment résistantes, résistants et leurs familles, qui ont accepté de livrer leurs témoignages, de nous confier leurs documents et leurs photographies. Ils sont très nombreux et leurs noms figurent dans cette exposition. Ils s’apercevront au fil de la lecture que leur contribution a été essentielle pour l’équipe qui a travaillé à cette réalisation. Grâce à eux, une documentation inédite a pu être exploitée, permettant la mise en valeur de personnes, d’organisations et de faits jusqu’alors méconnus. Grâce à eux nous avons pu avancer dans la connaissance de la Résistance dans la Drôme et plus largement dans celle d’une histoire de la Drôme sous l’Occupation.
L’étude de cette période et des valeurs portées par la Résistance, liberté, solidarité, justice et progrès social…, nous semble plus que jamais d’actualité.

 

CONCEPTION, RÉALISATION

Maîtres d’ouvrage :
Association pour l’Élaboration d’un Cédérom sur la Résistance dans la Drôme (AERD), en lien avec l'Association pour des Études sur la Résistance intérieure (AERI) au niveau national. 

Maîtrise d’ouvrage : Carré multimédia. 

Gestion de projet AERI : Laurence Thibault (directrice) – Laure Bougon (chef de projet) assistée d’Aurélie Pol et de Fabrice Bourrée. 

Groupe de travail : Pierre Balliot, Alain Coustaury, Albert Fié, Jean Sauvageon, Robert Serre, Claude Seyve, Michel Seyve. Patrick Martin et Gilles Vergnon interviennent sur des notices spécifiques. 

Sont associés à ce travail tous ceux qui ont participé à la réalisation du Dvd-rom La Résistance dans la Drôme, et qui par la même, ont contribué à une meilleure connaissance de la Résistance dans le département. 

Groupe pédagogique : Patrick Dorme (CDDP Drôme), Lionel FERRIERE (enseignant Histoire en collège et correspondant du musée de Romans), Michel MAZET (enseignant en lycée et correspondant des archives départementales). 

Cartographie : Christophe Clavel et Alain Coustaury.



Dès l’annonce du débarquement du 6 juin 1944, en Normandie, c’est l’effervescence et la confusion dans la Drôme. Certains ont compris que c’était le signal de l’insurrection nationale, nombre de Drômois se dirigent vers les compagnies de résistants pour s’engager dans la lutte. Des bureaux de recrutement sont créés à Saint-Jean-en-Royans, on distribue des armes à Crest. L'enthousiasme et l'inconscience des très jeunes résistants, non formés, non entraînés posent un cas de conscience au commandement. De plus, le manque d’armes ne permet pas d’équiper tous ces jeunes. Certains doivent même être renvoyés dans leurs foyers.

Le 7 juin, Eugène Chavant revient d’Alger et remet à Marcel Descour l’acceptation du plan « Montagnards ». Dès le 9 juin, des jeunes de l’agglomération se rassemblent, à Bourg-de-Péage notamment, montent dans les camions mis à leur disposition et rejoignent le Vercors. Au total, plus de 700 Romanais et Péageois se retrouvent dans le Vercors, aux côtés de 2 300 autres volontaires. En quelques jours, les effectifs du massif passent de 400 à 4 000 maquisards.

Dès le 9 juin, le Comité de libération nationale du Vercors (CLNV), présidé par Eugène Chavant, met en place une administration civile. La République est officiellement proclamée dans le Vercors le 3 juillet. Le comité est en charge de l'administration des communes. Il doit régler, avec cet afflux de résistants, les problèmes de ravitaillement importants, de financement en lançant un emprunt, en mettant en place des organes de contrôle et de répression, de communications. L'attaque allemande du 21 juillet disloque la République du Vercors.

Une deuxième phase de recrutement a lieu au début de juillet. Elle est lancée de Die par de Lassus de Saint Geniès Jean-Pierre (« Legrand »). Il décide de procéder à la mobilisation générale de cinq classes. Des affiches, rappelant celles de la mobilisation de 1939, sont placardées dans tout le département.

Le débarquement du 6 juin 1944 montre que la population exaspérée – les jeunes notamment – souhaitait en terminer avec l’occupation et le régime de Vichy. Dans les semaines qui suivent de nombreux résistants « de la dernière heure » se rallient à la cause devenue majoritaire. Mais cette période révèle aussi les difficultés de la mise en action de tous ces volontaires par la Résistance drômoise.




                                               Resistance to light, the rise of Vercors

On the announcement of the landing of June 6, 1944 in Normandy, there is excitement and confusion in Drôme. Some feel that this is a signal of the national uprising, but many who head Drômois companies are reluctant to engage in the struggle. Recruitment offices created in Saint-Jean-en-Royans, and arms are distributed in Crest. The enthusiasm and ignorance of the unformed, untrained young resistants poses a moral dilemma to the command. Additionally, lack of arms does not allow for all the young resistants to be armed. Some must even return to their homes.

On June 7, Eugene Chavant returns from Algiers and again accepts Marcel Descour's "Montagnards" plan. On June 9, the youth of the town notably gathers at Bourg-de-Péag, gets into the available trucks, and joins up with Vercors. In total, more than 700 Romanais and Péageois are found in Vercors, alongside 2,300 other volunteers. Within days, the mountain forces increase from 400 to 4000 maquisards.

On June 9, the CLNV, (Comité de libération national du Vercors), chaired by Eugene Chavant, sets up a civil administration. The Republic is officially proclaimed in Vercors on July 3. The committee is responsible for the administration of municipalities. It must address, with the influx of resistants, major supply problems, loan financing, setting up of supervisory boards and law enforcement communications. The German attack on July 21 breaks up the Republic of Vercors.

A second phase of recruitment takes place in early July. It is launched in Die by Lassus de Saint Geniès Jean-Pierre, ("Legrand"). He decides to proceed with the general mobilisation of five classes. Posters reminiscent of the 1939 mobilisation are plastered across the district.

The June 6, 1944 landing reveals that the exasperated population—especially young people—wanted to end the occupation and the Vichy regime. In the following weeks many join the resistance "de la dernière heure", in the last hour, and rally to the cause of the majority. But this period also reveals the difficulties of putting into action all the volunteers of the drômois Resistance.


Traduction : Grace Hoffman

Auteur : Jean Sauvageon
Source : Dvd-rom La Résistance dans la Drôme et le Vercors, éditions AERI-AERD, 2007.


 

Monument des pionniers du Vercors à Bourg-de-Péage



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Peinture murale à Bourg-de-Péage

Dans les années qui ont suivi la Libération, les anciens Résistants ont souhaité entretenir la mémoire des combats auxquels ils ont participé. Plus précisément, à Bourg-de-Péage, à proximité du massif du Vercors, en accord avec la municipalité, ils ont voulu rappeler ce départ massif des jeunes vers le Vercors.

Avant le 6 juin 1944, les maquis du Vercors comptaient environ 400 Résistants. Dans les jours qui suivront, les effectifs sont passés à 4 000 environ dont les 700 jeunes Romanais et Péageois. Les organisations résistantes avaient mis des camions à disposition pour le transport. C’était l’enthousiasme, après l’annonce du débarquement des Alliés en Normandie, et la certitude de la victoire finale. Ce 9 juin 1944, ces jeunes ne pouvaient imaginer que le massif serait pris d’assaut, un peu plus d’un mois après, le 21 juillet 1944, et que nombre d’entre eux périraient lors de ces combats meurtriers.

En ce qui concerne le contexte de la mémoire, l'ajout de la peinture murale est intéressant à préciser.

L'œuvre a été officiellement inaugurée le 17 février 2011 en présence du président du Conseil général de la Drôme, du directeur de l'ONAC, du maire de Bourg-de-Péage, des associations patriotiques, de deux classes des collèges de l'Europe et des Maristes, collèges de Bourg-de-Péage. Après un discours de présentation de la cérémonie, des élèves, placés devant chaque période représentée sur le mur, ont lu un texte définissant celle-ci. Les deux classes ont chanté successivement Le Chant des partisans, La Marseillaise, L'hymne européen. La cérémonie s'est terminée autour d'un verre de l'amitié réunissant les personnalités, des résistants, et les élèves.

Comme souvent l'œuvre réalisée a déclenché discussions et polémiques. Certains ont reproché le fait que la guerre de 1914-1918 soit évoquée par une lettre de soldat et non par une tranchée. L'évocation de la déportation avant celle de l'appel du 18 juin 1940, ainsi que l'absence d'allusion à la guerre de Corée ont été critiquées. Ces griefs sont classiques chaque fois que l'on crée des monuments de mémoire. Ils traduisent souvent plus des rancœurs anciennes que des critiques justifiées.

La création d'un lieu de mémoire sous forme de peinture murale est assez rare. Il semblerait que le cas soit unique dans la Drôme. Si le département comporte des monuments aux morts récemment édifiés (Malataverne, Saint-Barthélémy-de-Vals), l'addition d'une frise à un monument qui fait désormais fonction de monument aux morts ne se retrouve qu'à Bourg-de-Péage. C'est à la suite de longs débats que la municipalité péageoise a décidé de la réalisation d'une peinture riche en informations et en symboles.

La fresque de la place du 8 mai 1945 a supplanté petit à petit, dans son rôle de lieu de mémoire municipal, le monument aux morts élevé après la guerre de 1914-1918. Trop excentré, situé dans le cimetière, il reçoit de moins en moins l'hommage des Péageois. Ainsi un lieu de mémoire qui magnifiait un événement précis, un jour précis, s'est transformé, au fil du temps, en un monument aux morts des deux guerres mondiales, puis des conflits coloniaux postérieurs et finalement en un lieu de réflexion sur l'avenir. Cela en fait toute sa richesse et son intérêt. Il faut espérer que les aléas climatiques ne détérioreront pas trop rapidement la frise et que son entretien sera assuré. Les mêmes difficultés apparaîtront également pour la frise du Jardin Sémaphore de Montélier.


Auteurs : Jean Sauvageon et Alain Coustaury.

Ce monument, érigé en 1957 à l’initiative de la commune de Bourg-de-Péage et de l’association des Pionniers du Vercors, évoque le départ massif, le 9 juin 1944, en ce lieu, de 700 jeunes de l’agglomération de Romans – Bourg-de-Péage, après le débarquement de Normandie. Il est l’œuvre du sculpteur Gaston Dintrat (1889-1964). C'est au centre de la bourgade, place du 8 mai 1945, contre le mur méridional du collège des Maristes qu'a été érigé le monument.

Un bas-relief représente un jeune homme regardant en direction du massif du Vercors. Sa main droite est appuyée sur un rameau d'olivier, sa main gauche sur une tête de lion, couverte en partie par une croix de Lorraine ; la tête de lion se retrouve sur l'insigne des combattants du Vercors. En haut, à gauche, ce sont les armoiries des deux villes, Romans et Bourg-de-Péage. En bas, à droite, une plaque reproduit l’appel du général de Gaulle du 18 juin 1940. Sur la droite, l’association des Pionniers du Vercors a placé son insigne, le Chamois.

On y lit, sous le personnage : « SOUVIENS-TOI PASSANT DE CEUX QUI ONT DÉFENDU TA LIBERTÉ ». En dessous, une plaque traduit la signification du monument : « D’ici, sont partis, le 9 juin 1944, les Romanais et Péageois volontaires pour le maquis du Vercors. 120 ne sont pas revenus ».

Comme Bourg-de-Péage n’a pas de monument aux morts en centre-ville (il est dans le cimetière situé à la périphérie de l’agglomération), cette stèle dédiée à l’origine aux volontaires pour le Vercors s’est transformée en monument rappelant les conflits de la seconde moitié du XXe siècle. À gauche, en haut, on voit un macaron du Souvenir Français, puis une plaque a été apposée par « l’association des anciens du 11e Cuirassiers Vercors Vosges Alsace à ses héros tombés pour la libération de Bourg-de-Péage » ; au-dessous, c’est celle de la FNDIRP avec « Déportés Internés Résistants Patriotes / Ni haine ni oubli » .Sur la droite, se trouvent deux autres plaques. La première émanant de l’association Rhin et Danube est dédiée « à la Première Armée française, à son chef, le maréchal De Lattre de Tassigny, à ses soldats glorieux, à ses 13 874 tués et disparus, à ses 40 556 blessés pour la libération de la patrie et l’écrasement du nazisme » pour « ne pas subir ». La seconde plaque rappelle le nom des huit Péageois morts pour la France dans d'autres conflits, ceux d’Afrique du Nord entre 1952 et 1962.Cette plaque, à l'origine mal située sur un monument consacré à un événement particulier concernant uniquement Romans-sur-Isère et Bourg-de-Péage, trouve désormais sa justification avec la création d'une fresque rappelant tous les conflits du XXe siècle.

En 2010, les murs, de chaque côté du monument ont servi de support à une grande peinture murale. Sur celui de gauche, elle évoque tous les conflits du XXe siècle, sur celui de droite, c’est un appel à la paix.

De gauche à droite on peut observer :
- L'évocation de la guerre 1914-1918, non pas par un symbole classique comme le poilu, la tranchée mais par une lettre de soldat. L'écrit ne traduit pas l'enthousiasme mais la lassitude, sentiment rarement exprimé sur les monuments aux morts traditionnels.
- Plusieurs mots, épisodes essaient de traduire la complexité du second conflit mondial. Une carte de France rappelle la situation issue de l'armistice de juin 1940 : l'occupation. Le mot est « survolé » par un avion. On reconnaît facilement la silhouette d'une forteresse volante B 17. Elle ne bombarde pas mais largue des containers comme en témoigne le train d'atterrissage et la roulette de queue sortis (Il existe une photo représentant cette séquence lors du parachutage du 14 juillet 1944 à Vassieux-en-Vercors). On évoque un des aspects majeurs de ce conflit, la déportation. L'illustration en est les silhouettes de prisonniers poussant un wagonnet lourdement chargé. La Résistance, est évoquée par trois documents. Le premier est l'appel du général de Gaulle. Le second rappelle un épisode de l'histoire tragique du Vercors, c’est le drapeau hissé sur le rebord nord du massif dominant la ville de Grenoble. Il affirmait le rétablissement de la République sur le Vercors. Narguant la garnison allemande de la ville, véritable provocation, le drapeau est tout un symbole de la Résistance dans le Vercors. Le troisième thème est la solidarité, sous-entendue des états démocratiques. L'aide alliée est évoquée par une troupe débarquant, rappelant les débarquements d'Afrique du nord, de Normandie et, plus près de la Drôme, de Provence.

Suit l'évocation de la guerre d'Indochine avec une carte de situation et un médaillon où est représenté un soldat du corps expéditionnaire. Il porte un chapeau de brousse et cache en partie le visage d'un Vietnamien (supplétif français ou soldat du vietminh ?).

Un paysage désertique (le Sahara?), une ville maghrébine évoquent les conflits d'Afrique du nord. Une silhouette floue de soldat borde ces images. L'imprécision du dessin traduit-elle tout le drame des conflits particulièrement de la guerre d'Algérie, quasiment guerre civile ?

La partie droite de la frise est consacrée à la recherche de la paix avec la création des Nations Unies et la construction de l'Europe. Liberté, espoir, paix semblent répondre à liberté, égalité, fraternité. Une colombe, brindille d'olivier dans le bec, s'envole, symbole de paix. Deux enfants, gages de l'avenir admirent la fresque qui se développe dans un bleu, couleur des Nations Unies. Puis débute la rue du Vercors, bordée par un mur en galets, matériau traditionnel de la construction dans la région.

L'œuvre a pour but d'entretenir la mémoire de l'histoire des conflits du XXe dans lesquels la France a été engagée. Elle utilise symboles et images traditionnels mais également des documents pour une autre approche de la guerre, comme cette lettre de soldat. Elle a été réalisée, à la demande de la municipalité après consultation des associations locales d’anciens combattants et Résistants, par l’entreprise « 7e sens » de Lyon.


Auteurs : Jean Sauvageon et Alain Coustaury.

Titre : Monument des pionniers du Vercors à Bourg-de-Péage

Légende :

Elle évoque le départ massif de jeunes Péageois et Romanais pour le Vercors, le 9 juin 1944.

Genre : Image     Type : Monument

Producteur : cliché Alain Coustaury

Source : © Archives Alain Coustaury - Droits réservés

Détails techniques :

Photographie argentique couleur.


Date document : 2006

Lieu : France - Auvergne-Rhône-Alpes (Rhône-Alpes) - Drôme - Bourg-de-Péage