Données extraites du CD(DVD)-ROM : La Résistance dans la Marne (2013)

Dominique, Edgard, Antoine POTIER



Alias "Martin, Jules Nollet"

Etat-civil

Né(e) le/en 2 novembre 1903 à Seraing-sur-Meuse (Belgique)


Profession en 1940 : Officier de l'Amée de l'air belge
Domicile en 1940 : Non renseigné

Résistance

Lieux d'action : Marne
Organisation de Résistance : Possum

Arrestation et détention

Date d'arrestation : 29 décembre 1943
Commentaires

Dominique Potier est né le 2 novembre 1903 à Seraing-sur-Meuse près de Liège en Belgique.
Ingénieur polytechnicien militaire, spécialisé en construction aéronautique, officier de l'armée de l'Air belge, le capitaine Potier commande en 1940 la 1ère escadrille de reconnaissance de nuit du 1er Groupe du 3e Régiment de l'Aéronautique militaire, dont la quasi-totalité des appareils sont détruits au sol ou mis hors d'usage sur le terrain de campagne de Neerhespen, lors de l'attaque allemande contre la Belgique le 10 mai 1940.
Le 12 mai, Potier reçoit l'ordre de se replier avec ses hommes en France, à Tours où ils prennent livraison de nouveaux appareils.
Le 25 mai 1940, il reçoit pour mission d'acheminer par air le courrier destiné à l'État-major de l'Aéronautique militaire belge resté dans le secteur de Bruges. Pris pour un appareil ennemi au-dessus de la Manche, son avion est abattu par un bâtiment de la Royal Navy. Potier saute en parachute, est recueilli par l'équipage du navire britannique et débarqué à Douvres. Le 26 mai 1940, une vedette rapide française le conduit à Dunkerque, d'où il gagne la Belgique pour y accomplir sa mission, puis il rejoint ensuite son unité en France, le 13 juin 1940.

Rentré en Belgique occupée en août 1940, il est employé dans différents ministères, ce qui constitue une bonne couverture pour ses activités clandestines au sein de la Légion belge dont il est un des initiateurs, et qu'il est chargé d'implanter au sud de la province de Luxembourg.

Le 13 novembre 1941, le capitaine Potier s'évade de Belgique en utilisant la ligne Nanson, une filière de l'Aéronautique militaire belge. Le 15 novembre, il franchit la ligne de démarcation à Poligny dans le Jura, mais ne parvient à passer en Espagne qu'en février 1942, avant de rallier l'ambassade de Belgique à Lisbonne le 19 février, et de rejoindre le Royaume-Uni par hydravion le 25 mars.

Le 27 mars 1942, le capitaine Potier est admis au Royal Patriotic School, installé à Londres dans le district de Camberwell, où les étrangers qui arrivent au Royaume-Uni sont soumis par les Services spéciaux britanniques à un interrogatoire. Il s'engage dans les Forces belges reconstituées au Royaume-Uni, et il est détaché dans une école de pilotes de la Royal Air Force où il est déclaré « trop vieux pour voler comme pilote de guerre ».
En décembre 1942, il est élevé au grade de capitaine-commandant et affecté à l'instruction des jeunes pilotes. Le 28 mai 1943, il est détaché, à sa demande, à la Sûreté d'État du gouvernement belge réfugié à Londres. Il suit les cours de formation dispensés par la Royal Air Force et la Royal Navy, destinés aux agents de renseignements et d'action. Au début du mois de juin 1943, Potier suit un stage d'entraînement de trois jours à la 161e escadrille de la Royal Air Force, spécialisée dans les opérations de ramassage et de parachutage effectuées de nuit dans les zones occupées par l'Allemagne.

Au cours de la nuit du 15 au 16 juillet 1943, Potier est parachuté près de Florenville en Belgique, sur le territoire de la commune de Suxy accompagné d'un opérateur-radio canadien, Conrad Lafleur. Ainsi commence la Mission Martin, initiée conjointement par la section 9 du Military Intelligence (MI 9), chargée au sein des services secrets britanniques des réseaux d'évasion des pilotes alliés abattus au-dessus de l'Europe occupée et par la Sûreté de l'État belge, équivalent pour le gouvernement belge réfugié à Londres, du Bureau central de renseignement et d'action de la France libre. Cette mission consiste à mettre en place un réseau d'évasion par air des équipages alliés abattus par l'aviation ou la DCA allemandes et de les ramener en Angleterre par avion Lysander. Potier sous les pseudos de « Martin », « Jules Nollet », implante ce réseau, identifié après la guerre sous le nom de réseau Possum, dans la région de Fismes et de Reims.

Rappelé à Londres en novembre 1943 et promu commandant, Potier est ramené en France au cours de la nuit du 20 au 21 décembre. Le 29 décembre 1943, il est arrêté à Reims par la Gestapo, dans la chambre de l'Hôtel Jeanne d'Arc, où il était descendu sous le nom de Monsieur Duchesne. Transféré à Fresnes, il y est détenu pendant trois jours et confronté à Jean-Pierre Lorgé, un agent belge du réseau Possum qui a été arrêté à Paris le 31 décembre. Ramené à la prison de Reims, il s'ouvre les veines des poignets, puis se jette du haut de la galerie intérieure de la prison, alors que les Allemands tentaient de lui poser des garrots pour stopper l'hémorragie. Conduit dans le coma à l'Hôpital de Reims où les Allemands s'efforcent de le réanimer pour l'interroger à nouveau et tenter de le faire parler, il y décède après de longues heures d'agonie, sans avoir parlé.

L'acte de décès du commandant Potier, qui a été dressé le 12 janvier 1944, date sa mort le 11 janvier 1944. Le 15 janvier 1944, son cadavre est enterré dans la fosse commune du cimetière du Sud à Reims.
Le 24 août 1950, à Reims, sa dépouille a été exhumée pour être transférée en Belgique. Son cercueil a été rapatrié aucimetière communal de Bruxelles-Evere pour y être réinhumé le 18 septembre 1950 dans la Pelouse d'honneur-Force aérienne 155.
En 1954, au cours d'une cérémonie présidée par M. Spinoy, ministre de la Défense nationale, le nom du chef du réseau Possum a été donné à la 109e Promotion polytechnique de l'École royale militaire de Belgique, qui est devenue la Promotion Major Aviateur Dominique Potier. Le commandant Potier avait lui-même fait partie de la 84e Promotion.
Le nom d'Edgar Potier est gravé sur le Monument aux morts de Florenville où en juillet 1996, une plaque commémorative a été érigée sur la façade de la maison où sa famille a résidé.
Le 30 août 2008, à l'occasion du 64e anniversaire de sa libération par les Alliés, la Ville de Reims a rendu hommage au commandant Potier en présence de son fils et ayant droit, Fred Greyer, en inaugurant une plaque commémorative 36, rue Jeanne d'Arc, sur la façade de l'immeuble où le commandant Potier avait été arrêté le 29 décembre 1943.

Auteur : Jean-Pierre Husson



Sources complémentaires

  • Service historique de la Défense, Vincennes : GR 16 P 295637
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Retrouvez la biographie détaillée de Dominique, Edgard, Antoine POTIER dans le CD(DVD)-ROM :