Pierre KAAN
Profession en 1940 : Professeur de lettres
Domicile en 1940 : Non renseigné
Organisation de Résistance : Mouvement Libération, Forces françaises combattantes
Lieu de détention : Fresnes, Compiègne
Lieux : Auschwitz puis Buchenwald
Mort en déportation
Date de décès : 18 mai 1945
Né le 10 janvier 1903 à Paris, Pierre Kaan entame une carrière de professeur de lettres. Militant politique, il adhère au Parti communiste dès 1920 (avant de le quitter en 1929). Collaborant comme journaliste à L'Humanité et à La Critique Sociale (où il côtoie notamment Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir), il enseigne la philosophie, le latin et le français au collège de garçons de Bar-sur-Aube de 1934 à 1937. Son épouse, Marie, est institutrice à Proverville. Nommé en Alsace en 1937, Kaan est âgé de 36 ans et père de quatre enfants lorsque éclate la Seconde Guerre mondiale ; il essaie en vain d'obtenir son incorporation, ayant été réformé dix ans auparavant à cause de sa vue défaillante. L'enseignant, muté à Montluçon, où il milite contre la défaite et le nazisme, cherche à gagner le Sud de la France et de là à se rendre en Grande-Bretagne ou en Afrique du Nord pour poursuivre la lutte contre l'Allemagne. Il échoue dans son entreprise.
Revenu à Montluçon, il contribue à organiser la Résistance au sein du mouvement Libération sous le pseudonyme de "Biran" et signe en 1942 un engagement dans les Forces françaises combattantes, année où il rencontre pour la première fois Jean Moulin, délégué du général de Gaulle. Lorsque Moulin met en place son service radio, Pierre Kaan et sa femme Marie reçoivent à Montluçon le responsable régional de la Résistance et pendant plusieurs mois, ils assurent le contact avec Londres, en particulier pour tout ce qui concerne les parachutages d'armes et les atterrissages clandestins.
En janvier 1943, Kaan participe à une opération pour empêcher un convoi de STO de partir de la gare. Mais les Allemands parviennent à l'identifier. Désormais contraint à la clandestinité, il se réfugie à Lyon puis à Paris afin de former les Mouvements unis de la Résistance.
Au printemps 1943, Jean Moulin le charge d'organiser le secrétariat de la délégation du gouvernement provisoire d'Alger. En dépit de l'arrestation du délégué gaulliste à Caluire le 21 juin 1943, il poursuit son action en zone Nord.
Néanmoins, la Gestapo l'arrête le 29 décembre 1943 devant le métro Port-Royal à Paris, trahi par l'homme chargé de sa sécurité, alors qu'il songeait à rejoindre le maquis en Corrèze.
Interné à Fresnes puis à Compiègne, il est déporté le 27 avril 1944 vers le camp d'Auschwitz où il arrive après trois jours de transport. Puis Pierre Kaan est conduit au camp de Buchenwald où il tente à deux reprises de s'évader.
En avril 1945, le convoi dans lequel les SSl'emmènent, fuyant l'avance américaine, est libéré en Bohême par les résistants tchèques. Mais Pierre Kaan meurt du typhus le 18 mai suivant à l'hôpital de Budejovice, en Tchécoslovaquie.
Chevalier de la Légion d'honneur, titulaire de la médaille de la Résistance avec rosette, de la croix de guerre avec palme, Pierre Kaan avait été nommé lieutenant-colonel des Forces françaises combattantes.
Auteur : Sébastien Touffu
- Légion d’honneur
- Médaille de la Résistance française avec rosette
- Croix de guerre 1939-1945
- Service historique de la Défense, Caen : AC 21 P 467 315
- Service historique de la Défense, Vincennes : GR 16 P 315494
- Arolsen Archives : Individual Files (male) - Concentration Camp Buchenwald - (voir)