L'Union nationale des étudiants de France (UNEF)

Légende :

Papier à en-tête de l'UNEF (1943)

Genre : Image

Source : © La Contemporaine, fonds Barralis UNEF Droits réservés

Date document : 1943

Lieu : France

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Contexte historique

A la veille de la guerre, l’Union nationale des étudiants de France (UNEF) compte 21 000 adhérents. L’UNEF au plan national et les associations générales d’étudiants (AGE) qui la composent dans les villes, sont les uniques interlocutrices reconnues par l’Etat et les autorités universitaires.
La mobilisation générale sous les drapeaux a pris à l’organisation étudiante 60% de ses membres. Une bonne partie du bureau est sous l’uniforme, le président de l’UNEF Abert Lenclud, le secrétaire général Jean-Yves Le Mazou et le trésorier Jean Martin délèguent leurs pouvoirs à Jean David.
Le Courrier de l’Etudiant, journal du Comité supérieur des œuvres (CSO) et de l’UNEF est renommé Le Courrier de l’étudiant aux armées, avec un tirage atteignant les 30000 exemplaires. L’UNEF crée le Centre d’entraide aux étudiants mobilisés, qui va devenir après la débâcle le Centre d’entraide aux étudiants prisonniers. L’UNEF et les œuvres suivent les pouvoirs publics dans l’exode, notamment à Vallières près de Tours. Après l’Armistice, c’est le retour à Paris au 5 boulevardd Saint Michel. Dans une circulaire du 16 septembre 1940, Jean David et Alfred Rosier, ancien du cabinet Jean Zay de 1936, secrétaire général des œuvres, qui participera à l'organisation de résistance Maintenir donnent la ligne : « maintenir l’UNEF pour maintenir les Œuvres ». Les Œuvres restent à Paris, Jean David installe l’UNEF à Clermont-Ferrand, « à proximité des ministères » (c’est-à-dire Vichy). Installé dans la Cité universitaire, il arrive à maintenir les liens avec les responsables et la plupart des AGE.

Les rapports sont plus ou moins bons avec les différents ministres, la dégradation est nette sous le ministère d’Abel Bonnard. Menacée par le projet de Vichy de fusion de tous les mouvements dans une Corporation nationale des étudiants, le maintien du statu quo est acquis grâce, entre autres, à l’hostilité au projet des organisations confessionnelles, mais aussi à celle des autorités d’occupation. L’UNEF subit le partage entre les deux zones. En zone occupée, François de Lescure assure la représentation de l’UNEF jusqu’en 1941. Elle va réussir à tenir au cours de la période plusieurs réunions et congrès avec une représentation variable des AGE. Au congrès de Tain l’Hermitage en avril 1941, sous la présidence de Le Mazou, les délégués adoptent à une courte majorité une motion présentée par l’AGE d’Alger réclamant un numerus clausus de 2,5% pour les étudiants juifs. En 1943, le congrès de La Chapelle en Vercors qui réunit la plupart des AGE des deux zones désormais toutes sous occupation allemande, confirme l’évolution plus hostile au régime et met Georges Bellot à la présidence. Le secrétaire général, Louis Laisney, est membre de la résistance à Caen. En 1944, des menaces d’arrestations pèsent sur les dirigeants de l’UNEF.

Après la libération de Paris, du 12 au 16 novembre 1944, se tient un congrès extraordinaire dont la séance d’ouverture est présidée par René Capitant, ministre de l’Education nationale du gouvernement provisoire. Ni Capitant, ni de Lescure, présent au titre de l’UJRF, ne font référence au 11 novembre 1940.

Un protocole d’accord est passé avec l’Union des étudiants patriotes, fondée dans la clandestinité hors de l’UNEF. Deux mois plus tard l’UNEF est partie prenante de l’UPOE (Union patriotique des organisations étudiantes) crée le 15 janvier 1945, elle lui sert de siège et c’est son vice-président, Pierre Rostini, qui en assure la présidence. 


Robi Morder