Arsène Fontaine
Genre : Image
Type : Photographie
Producteur : Inconnu
Source : © Archives Pôle Mémoire et Archives, ville d'Agen Libre de droits
Détails techniques :
Photographie d’identité en noir et blanc. Dimensions 6 x 4,5 cm.
Date document : Sans date
Lieu : France - Nouvelle-Aquitaine (Aquitaine) - Lot-et-Garonne - Villeneuve-sur-Lot
Contexte historique
Arsène Fontaine est né le 11 février 1921 à Bordeaux. Il commence sa vie professionnelle presque en même temps que sa vie militante : après le certificat d'études, il cherche à faire l'apprentissage d'un métier. Il rentre à l'imprimerie moderne à Agen, le 2 mai 1934, comme apprenti typographe. Chez les typographes et les "travailleurs du livre" il y avait un fort taux de syndicalisation, c'est donc tout naturellement qu'Arsène Fontaine prend la carte CGT, tout en conservant les sympathies anarchistes qu'il a acquises très tôt. Il fait les grèves de 1936.
En 1941, il est convoqué aux chantiers de jeunesse. Au cours de ses permissions, sous l'influence d’André Lescorat, un syndicaliste du livre qui appartient à la Résistance, il intègre le mouvement Combat dont Lescorat est un des dirigeants. En juillet 1941, il lui demande de lui fournir des tracts qu'il distribue au chantier, avec des photos de De Gaulle pour illustration. Il est arrêté, et on lui fait subir des brimades, comme celle qui consistera à lui mettre "la boule à zéro". Il organise un peu plus tard, une " démonstration " d'opposition à l'intérieur du camp en utilisant la fanfare dont il fait partie. Il revient à Agen en février 1942 et reprend son travail à l'Imprimerie Moderne. Il continue son action de résistant au sein du mouvement Combat, dont le chef départemental, Cambon, résidait à Marmande.
Il est arrêté le 30 octobre 1942 à Pau avec un copain, Laurent Goudin, chauffeur dans une blanchisserie à Agen, à la suite d'un attentat à l'explosif. Ils avaient été avertis de la menace d'arrestation par la secrétaire du commissaire de police d'Agen, Simone Delmas qui était membre de Combat. Tous les deux s'enfuient à Fumel, en espérant trouver de l'aide dans cette ville. Malheureusement, ils ne rencontrent personne qui puisse leur donner un coup de main.
Ils quittent alors le Lot-et-Garonne, mais sont finalement arrêtés et déférés devant le tribunal spécial. Ils sont condamnés en mars 1943 à 5 ans de travaux forcés pour "stockage et utilisation d'explosifs" et incarcérés à la prison d'Agen. Ils sont ensuite transférés à la centrale d'Eysses au quartier cellulaire le 27 mars 1943. En octobre 1943, la prison est vidée de ses droits communs et devient un centre de détention rassemblant des prisonniers politiques. Le 3 janvier 1944, ils réussissent à s'évader, en compagnie de 52 autres détenus du quartier cellulaire.
Grâce au réseau anglais Hilaire-Buckmaster, Arsène Fontaine rejoint l'Angleterre en passant par l'Espagne. Il s'engage dans une unité de la marine, sert dans les Forces Françaises Navales Libres et participe aux combats de la Libération. Il est démobilisé le 10 novembre 1945.
Après la guerre, Arsène Fontaine reprend quelques temps son métier de linotypiste puis s'oriente vers le syndicalisme en devenant un des dirigeants de l'Union départementale CGT, tout en gardant ses idées et son engagement anarchistes.
Auteur : Fabrice Bourrée
Sources : Documentation Corinne Jaladieu. Pierre Robin, « Arsène Fontaine » in le cédérom La Résistance dans le Lot-et-Garonne, AERI (à paraître).