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()"De l'arrestation de Paul Langevin au 11 novembre 1948 par un témoin", Les Lettres françaises, 18 novembre 1948
Légende :
Dans les Lettres françaises du 18 novembre 1948, François Lescure est présenté comme "l'organisateur de la grandiose protestation du 11 novembre 1940" : l'organisateur au singulier, c'est à dire qu'il n'y en aurait pas eu d'autre ; et le même numéro contient un article signé par un témoin du 11 novembre qui n'est autre que François Lescure également.
Genre : Image
Type : Article de presse
Source : © gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France Droits réservés
Détails techniques :
Jojrnal imprimé
Date document : 18 novembre 1948
Lieu : France - Ile-de-France - Paris
Analyse média
C’est dans les Lettres françaises, revue littéraire fondée dans la clandestinité en 1942 et à laquelle participaient des écrivains et intellectuels de la mouvance communiste, dont Pierre Lescure, que François Lescure revient sur le 11 novembre 1940. L’article est écrit et paraît dans le numéro daté du 18 novembre 1948, quelques jours après les heurts qui ont marqué la commémoration initiée par le "Comité des anciens du 11 novembre 1940".
Il affirme que la protestation contre l’arrestation du professeur Langevin et la manifestation du 8 novembre ont permis la réalisation de celle du 11 novembre et fait des étudiants communistes les premiers à imprimer et diffuser les tracts y appelant. Outre l’erreur concernant les dix étudiants qui auraient été assassinés ce jour là – huit ans après on savait qu’il n’y eût pas de morts – les archives sont loin de confirmer ce témoignage, et on ne dispose à ce jour d’aucun appel à l’Étoile de l’Union des étudiants et lycéens communistes (UELC) ou d’autres groupes. Le seul tract connu et reconnu n’en émane pas. En revanche, un tract non signé protestant contre l’arrestation de Langevin appelant à manifester le 8 novembre invite bien à une manifestation du souvenir le 11 novembre mais « dans les facultés et les écoles », pas à l’Etoile.
De plus, c’est bien avant le 8 novembre que la préfecture de police et le rectorat sont avisés des appels à manifester, d’ailleurs le 5 novembre le recteur Roussy en fait état dans une réunion des doyens de faculté. L’article, qui n’évoque à aucun moment De Gaulle – mais nous sommes en 1949 et plus à la Libération - admet lui-même que dès le début du mois c’est de manière spontanée que les « étudiants eux-mêmes avaient décidé ». Il est certain que dans ce contexte des étudiants membres des diverses organisations aient participé – comme Lescure – à cette dynamique, sans pour autant que l’on puisse attribuer à une seule d’entre elle la paternité ou l’essentiel de l’effort du 11 novembre 1940, qui n’était d’ailleurs pas revendiquée par Lescure jusqu’à l’après-guerre.
Robi Morder
