Stèle en hommage aux combattants du 11 juillet 1944 et aux victimes civiles, Neuville-sur-Ain (Ain)
Légende :
Carrefour du 11 juillet 1944. Ce jour-là 150 maquisards retardèrent une colonne de 2500 allemands et miliciens. Ces derniers, après avoir anéanti les maquisards se vengèrent par la suite sur la population.
Genre : Image
Type : Monument
Producteur : Raphaël Protois
Source : © Cliché Raphaël Protois Droits réservés
Détails techniques :
Photographie numérique en couleur
Date document : Août 2020
Lieu : France - Auvergne-Rhône-Alpes (Rhône-Alpes) - Ain - Neuville-sur-Ain
Contexte historique
Le 11 juillet 1944, dès 7 h 30, la bataille de Neuville-sur-Ain s'engage. Une colonne ennemie venant de Pont-d'Ain par la RN 84 arrive à hauteur de Thol. Les enfants de troupe de Jean Signori, "Mazaud", depuis les hauteurs de Chenavel, mitraillent le convoi avec leurs FM : cinq à six camions sont anéantis. L'ennemi réagit et pilonne au canon et au mortier la compagnie Mazaud qui compte un tué et des blessés. Le convoi allemand progresse jusqu'au pont de Neuville-sur-Ain dont la sortie est interdite par une tranchée ; des civils sont alors requis pour la combler alors que le combat fait rage.
Une lutte farouche s'engage de part et d'autre de la rivière. Les compagnies Mazaud, et Sidi Brahim groupant des éléments de Neuville, Poncin et Saint-Martin-du-Mont, s'accrochent à leurs positions malgré les tirs d'artillerie et l'aviation. Les enfants de troupe ont une conduite héroïque au feu. Sur la rive droite de l'Ain, depuis la Colombière, la section Sahuc résiste jusqu'à 11 heures avant de se replier vers Poncin. Vers midi, précédé d'une automitrailleuse, le convoi allemand franchit difficilement le pont.
En début d'après-midi, les maquisards se replient par bonds successifs en direction de Poncin et Pont-de-Préau. Ils laissent des blessés camouflés, comme les enfants de troupe Bernard Ganglof, "Popeye", et Yves Mercier, "Muchman", espérant les évacuer plus tard, mais ils sont récupérés par l'ennemi ; leur camarade René Chauchon, "La Cloche", est tué près de Chenavel et René Baril à Bosseron. La compagnie Sidi Brahim se repositionne : Francisque Julliéron au-dessus de Poncin, Victor Peillod à Breignes ainsi que Jean Signori à Leymiat. Henri Girousse envoie les compagnies Girod, Le Bugey et Mermoz en renfort. Le groupe Merment, Tarzan, réussit une attaque-surprise sur un regroupement de quatre-vingts Allemands qui essuie des pertes sévères. ; le chef du groupe, blessé et caché dans une grange, va être secouru plus tard par Alfred Tenand.
Le groupe de Jacques Peillod, frère du chef de Sidi Brahim, ralentit l'avance des Allemands en tirant depuis Pont-de-Préau. Le groupe Godard de Pont-d'Ain est venu spontanément en renfort. En fin de journée, les compagnies Sidi Brahim et Mazaud se replient sur Châtillon-de-Cornelle. Le lendemain, les derniers combats ont lieu autour de Cerdon, autant dans la vieille côte menant vers Labalme, près du Val d'Enfer.
Au cours de ces journées, les enfants de troupe déplorent cinq morts, quatre blessés et trois disparus, la compagnie Sidi Brahim, deux morts et quatre blessés et la compagnie Le Bugey, un blessé. Mais une répression sévère s'abat sur les civils : treize personnes sont brutalisées et fusillées àNeuville-sur-Ainet trois à Cerdon. L'ennemi brûle plusieurs maisons à Neuville-sur-Ain et Bosseron, avant d'en incendier cinquante-deux à Cerdon. Les Allemands, malgré leur écrasante supériorité en hommes et en matériel, ont subi de lourdes pertes et n'ont pu rejoindre Nantua dans les délais prévus ; ils voient les maquisards leur échapper.
Jean Lety in DVD-ROM La Résistance dans l'Ain et le Haut-Jura, Fondation de la Résistance, 2013.