"Une déclaration capitale de M. Jérôme Carcopino", L'Oeuvre, 20 novembre 1940
Légende :
Article extrait du journal collaborationniste L'Oeuvre du 20 novembre 1940
Genre : Image
Type : Article de presse
Source : © gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France Droits réservés
Détails techniques :
Imprimé
Lieu : France - Ile-de-France - Paris - Paris
Analyse média
L’Oeuvre, quotidien naguère prestigieux, est depuis septembre 1940 sous la direction de Marcel Déat aux avant-postes de la collaboration. On le voit au ton de l’article qui qualifie les manifestants de « poignée d’énergumènes » et leur reproche d’avoir tenté d’interrompre « l’expérience de la collaboration ». Il oppose assez classiquement les jeunes étudiants et lycéens irresponsables aux deux millions de prisonniers de guerre, faisant jouer la corde sensible des femmes de prisonniers. N’empêche que l’article reconnaît au passage une information inédite, l’existence de « camarades arrêtés ».
La déclaration de Carcopino est d’une autre tonalité : essentiellement marquée par l’appel au calme, elle s’abstient de caractériser les manifestants , et reste muette sur la politique de collaboration. Elle précise en passant que les arrêtés sont « entre les mains des autorités allemandes ». Carcopino n’en aura la liste complète que le 2 décembre, même si, sans qu’il en soit prévenu, une première série de prisonniers est libérée ce même 20 Novembre. Carcopino ignore également que le lendemain 21 novembre la police française opère, à la demande des autorités allemandes, une rafle au Quartier latin et sur les Grands boulevards : 1041 arrestations, dans un but évident d’intimidation.
Alain Monchablon