Journal Défense de la France, n°43, 21 août 1944
Légende :
Newspaper "Défense de la France", n°43, August 21, 1944.
Genre : Image
Type : Presse officielle / Official Press
Source : © Archives nationales, fonds Défense de la France (don Jean-Marie Delabre) Droits réservés
Détails techniques :
Format 29 x 41,5 cm. Numéro imprimé au recto et verso. Papier jaunâtre de médiocre qualité.
Lieu : France
Analyse média
Ce journal est daté du 21 août 1944. Il existe très probablement deux éditions de ce numéro 43 : la première est bretonne, la seconde est parisienne.
A cette date, Paris n’est pas encore libérée et Défense de la France s’appuie sur l’équipe rennaise qui, depuis le 5 août, peut imprimer librement. Envoyée sur place dès avril-mai, l’antenne bretonne de Défense de la France, constituée d’anciens journalistes tels que Henri Rochon et Maurice Felut, reste en sommeil jusqu’en juillet 1944, mais, dès la libération de Rennes, elle obtient le 6 août le droit d’utiliser les presses et le personnel de Ouest Eclair.
Cette alternative offre au mouvement la possibilité d’être « des premiers à paraître librement comme [ils ont été] dans les premiers à paraître clandestinement ». C’est ainsi qu’au « cours d’une nuit déchirée par le tir des canons de la DCA américaine, le premier numéro de DF libéré devait être confectionné dans la somptueuse maison de l’Ouest Eclair, privé de la totalité de ses fenêtres et de la plus grande partie de ses cloisons vitrées ».
« Lisez Défense de la France » s’exclament avec une méfiance instinctive les équipes de diffusion rennaises qui, pour la première fois, peuvent « clamer ce titre en plein jour, en pleine rue ».
Deux semaines plus tard, sous les feux des derniers combats au cours desquels les troupes alliées et les FFI arrachent à l’ennemi la liberté de la capitale française, les équipes parisiennes diffusent, à leur tour, cette « édition parisienne ». La « dernière étape » arrive enfin.
Pour ce premier numéro « autorisé », Défense de la France publie une édition spéciale dans laquelle il relate son extraordinaire épopée intitulée : « La naissance, la Vie et le Triomphe d’un journal clandestin ».
« Janvier 1941, la stupeur de la défaite et de l’occupation règne encore. Là-bas, à Vichy, sous le signe de la « dignité », [...] un maréchal prétend redresser le pays. [...] Paris suspecté, surveillé, humilié tâtonne dans l’obscurité. Plus obscure encore est sa conscience. Il faut faire quelque chose !...
Des hommes et des femmes, ouvriers ou intellectuels de gauche ou de droite, savent déjà qu’il faut réagir, qu’il ne faut pas abandonner. L’espoir changera de camp un jour.
Quelques réunions, quelques présentations et un petit groupe est constitué. [...] Une idée s’impose : faire un journal. Rendre un moyen d’expression à tout ce qui est brimé, interdit, éliminé. Mettre sous les yeux du peuple de France des mots et des phrases qui sonnent plus clairement que la prose lénifiante du maréchal, qui répond aux injures des feuilles hitlériennes.
Le titre sera vite trouvé. Il sera un drapeau et un programme : « Défense de la France ».»
« Pendant quatre ans, Défense de la France a combattu pour la vérité, a combattu pour la défense des intérêts français. Ce combat, nous l’avons mené au milieu de grandes difficultés, dont le récit qui va suivre vous donnera quelques aperçus [...]. »
Chaque article retrace les principales étapes qui ont rythmé, au cours de ces trois années de guerre, le parcours clandestin du mouvement. La création, les fondateurs, les militants, l’organisation logistique – soumise à la rude épreuve de la clandestinité – les étapes de la professionalisation, les arrestations…
Si la rédaction « ne peut tout raconter », ce premier historique, rédigé « à chaud » est pour Défense de la France l’occasion de témoigner, de rendre hommage à tous ceux qui ont persévéré dans la lutte malgré d’innombrables difficultés et d’incessantes menaces.
Des photographies inédites viennent parfaire cette singulière édition.
- Le titre du journal introduit d’emblée le récit de cette épopée : « TROIS ÉTUDIANTES, UN MÉDECIN, UN PROFESSEUR ET UNE INFIRMIÈRE FORMENT UN ATELIER … DE TYPOGRAPHIE. » Défense de la France explique alors « comment on devient imprimeur ». Au prix d’immenses efforts, des étudiants néophytes « s’initièrent en deux jours, en quinze heures, en une heure et se mirent au travail ».
« La solution héroïque de la ronéo », qui permet au jeune mouvement d’imprimer son premier tract, est rapidement abandonnée au profit d’une « machine allemande, la Rotaprint » découverte par « Paul » (Paul Ranchon).
- Dans un second article, le journal évoque leur première cache : « une toute petite chambre au sixième étage [dans] le logis de « Mimi Pinson » où « lettre par lettre, ligne par ligne, Défense de la France imprime les premiers numéros ».
Puis, tel « un roman d’aventures dont le genre oscillerait entre Arsène Lupin et l’itinéraire de Paris à Jérusalem », Défense de la France poursuit le récit des « voyages successifs » de « Simone, Héroïne de la Résistance ». Munie d’un passeport « établi au nom d’un certain « Symonomètre Le Verrier », la Rotaprint – achetée avec mille ruses – s’installe d’abord « rue Saint-Jacques […] où elle accomplit une énorme besogne ». Puis, « la voici installée dans un chambre, [mais] un pressentiment l’en chasse bientôt »… « Simone » doit s’établir ailleurs.
Après « une véritable exploration […] des innombrables corridors de l’imposante et vénérable » Université, elle trouve place dans « UNE CAVE DE LA SORBONNE ». « Là, pendant un an, dans la nuit, […] branchée sur le courant de l’Université [la Rotaprint] imprima un journal ».
Une fausse alerte met fin à cette installation et « Simone » emménage dans l’appartement de MAD, (le professeur Alphonse Dain) professeur de grec à l’Ecole des Hautes Etudes. Après deux mois passés dans sa salle de bain, elle gagne, de nouveau, les caves de la Sorbonne puis, « sous l’œil de la Gestapo », l’équipe lui prépare un douillet appartement insonorisé à l’aide de « plaques de liège, matelas, édredons et coussin… ». L’auteur fait ici référence à la rue Gazan où la presse demeure près d’un an.
A nouveau sur le pavé, « elle alla se réfugier dans un hôtel particulier – rue Jean-Dolent – en compagnie d’un imposant outillage et d’une clicherie complète ».
Cette dernière installation, située « à l’ombre » de la prison de la Santé, réunit pour la première fois, en un même lieu, composition, clicherie et imprimerie. Elle répond d’une part « au plaisir de créer un bel outil » pouvant être utilisé par la suite et, d’autre part, au besoin de disposer de moyens autonomes et puissants pendant les mois de la Libération.
Défense de la France n’en aura finalement pas l’usage : à la suite d’une imprudence, le local est découvert par la police le 27 mai 1944.
- Après le récit de l’incroyable voyage de la Rotaprint « qu’on croyait inventée pour les journaux clandestins », Défense de la France dévoile à ses lecteurs l’extraordinaire organisation clandestine mise en place pour abriter la Teisch, « une presse de trois ou quatre tonnes », acquise au mois d’avril 1943 et la Crafftmann dont il se dote en octobre de la même année.
La première est positionnée dans « une usine truquée […] qui travaillait pour les Allemands. […] Placée littéralement sous leur nez, […] la machine, camouflée sous une caisse immense, tournait sans difficulté dans le fracas de l’atelier de fonderie ».
La seconde est abritée chez « une énergique vieille dame, dirigeant un lavoir. A l’âge du Maréchal, elle ne supporte aucune capitulation. […] Pendant près d’une année, Défense de la France trouve un asile confortable et sûr dans ce lavoir transformé en atelier ». Défense de la France rend hommage à l’inestimable contribution de cette « Grand-mère » qui, au péril de sa vie, « noyait les soupçons ».
Afin d’enrichir l’épopée de chacune de ces presses utilisées par le mouvement de 1941 à 1944, la rédaction propose aux lecteurs des photographies mettant ces machines à imprimer en situation ainsi que des ateliers de composition.
Le récit inédit de ce premier historique, publié dans un pays où les combats de la Libération font rage, a un double objectif : c’est d’abord un hommage rendu à tous ceux qui, au nom de la Liberté, ont mené ce même combat « obscur, acharné et dangereux », c’est ensuite l’occasion pour Défense de la France de rappeler aux Français que leur journal va poursuivre la lutte « au grand jour » et « renseigner le peuple français sur les événements avec la même exactitude ».
Ils veulent « donner au monde une image fidèle de la France et donner à la France une image fidèle du monde ». C’est un combat mené pour « la Vérité ».
Sources : Philippe Viannay, Du bon usage de la France, Résistance, Journalisme, Glénans, édition Ramsay, 1988.
This newspaper is dated August 21, 1944. It is probable that two editions of the 43rd issue were printed: the first being from Brittany, and the second from Paris.
At this time, Paris was not yet liberated and Défense de la France drew upon the team in Rennes who had been able to print freely since August 5th. Established between April and May, the Breton branch of the operation stayed underground until July 1944, but starting with the liberation of Rennes on August 6th, they obtained the right to use the press and the personnel of Ouest Éclair.
This alternative offered the movement the possibility to be « the first to appear free just as they had been the first to appear underground ». It is thus that « in the course of one night interrupted by the sound of American cannon fire, the first issue of the liberated DF was created in the enormous house of Ouest Éclair, deprived of windows in its entirety and glass partitions for the majority ».
« Read Défense de la France » exclaimed the Rennes diffusion teams defiantly who, for the first time, could « proclaim the title in plain sight, in the middle of the day ».
Two weeks later, under the fire of the final battles of the Allied forces and the FFI to uproot the enemy from the French capitol, the Parisian teams diffused this « Parisian edition ». The « final step » had finally arrived.
For this first « authorized » issue, Défense de la France published a special edition in which it related its extraordinary saga, titled: « The birth, the life, and the triumph of an underground newspaper ».
« January 1941, the stupor of the defeat and the occupation still weighed heavily on the population. There, at Vichy, under the guise of « dignity », [...] a marshall claims to be putting the country back on its feet. [...] Paris, suspected, surveyed, and humiliated groped around in the darkness – darker even than its own conscience. Something must be done! Men and women, workers and intellectuals, the Left and the Right, knew that something needed to be done, that they could not abandon their country. Hope will change camps one day. A few meetings, some presentations and a small group was formed. [...] An idea was pitched: make a newspaper – to give a means of expression to all who have been bullied, prohibited, or eliminated. To put before the eyes of the people words and phrases that would sound more clearly than the soothing discourse of the marshall, who responded to the slander of Hitlerian papers. The title will be found quickly. It will be a flag and a program: « Défense de la France ». »
« Over four years, Défense de la France fought for truth and the defense of French interests. This combat brought us to the middle of great difficulties, whose story follows, giving insight ».
Each article retraces the principal steps which, over the course of three years of war, were regulated by the underground course of the movement. The creation, the founders, the militants, the logistical organization – submitted to the harsh reality of clandestiny – the stages of professionalization, the arrests... If the writing « cannot recount everything », this first history, written « hot off the press » gives Défense de la France the occasion to give an account, to pay homage to those who persevered in the struggle despite innumerable difficulties and incessant threats. The photos that were previously unreleased complete this unique publication.
- The title of the newspaper introduces the story of this saga straightaway: « Three Students, a Doctor, a Professor, and a Nurse create a workshop... of Typography ». Défense de la France thus explains « how to become a printer ». With great effort, these novice students « learned in two days, in 15 hours, in one hour and that reflected in their work ». « The heroic solution of the Ronéo » which allowed the young movement to print its first pamphlet, was soon abandoned in favor of a « German machine, the Rotaprint » discovered by Paul Ranchon.
- In a second article, the newspaper recalled their first hiding place: « a tiny, little room on the fifth floor of Mimi Pinson's apartment where letter by letter, line by line, Défense de la France printed its first issues ». Then, such « an adventure novel whose genre oscillated between Arsène Lupin and the itinerary of Paris to Jerusalem », Défense de la France pursued the story of « successive trips » by « Simone, heroine of the Resistance ». Equipped with a passport « under the name of a certain « Symonomètre the Glassmaker », the Rotaprint – purchased with a thousand ruses – was first installed at « Rue St. Jacques [...] where it did a great amount of work ». Then, « a premonition soon chased them away » ... « Simone » needed to be set up elsewhere. After « a veritable exploration of the innumerable corridors of the both ancient and imposing » university, it was placed in the basements of the Sorbonne. « There, over a year, the paper was printed at night ». A false alarm ended this installation and « Simone » moved to the apartment owned by Alphonse Dain, a Greek professor at the School of Higher Learning. After two months in his bathroom, they returned to the basement of the Sorbonne then « under the eyes of the Gestapo », the team prepared a cozy, soundproof apartment with the help of « cork panels, mattresses, eiderdown, and cushions... ». Here, the author referenced Rue Gazan where the movement stayed for nearly a year. Once again the movement found itself on the street, as it had « taken refuge in a hotel on Rue Jean-Dolent in the company of an imposing collection of tools and a complete template machine ».
This latest installation, situated « in the shadows » of the Santé prison in Paris, for the first time having the composition, template-making, and printing all in the same location. It was a response, on one hand to « the pleasure of creating a useful tool » being used by the following and , on the other hand, to the need to find autonomous and powerful means during the months of the Liberation. Défense de la France would not truly make use of this new home however, as following an error of imprudence, the base was discovered by the police on May 27, 1944.
- After the story of the Rotaprint’s incredible voyage « that we believed to be invented for underground newspapers », Défense de la France unveiled the extraordinary underground organization set in place for the housing of the Teisch, « a three-to-four ton printing press », acquired by the movement in April, 1943 and the Crafftmann with which the movement equipped itself in October of the same year. The first was positioned in « a rigged factory [...] that worked for the Germans. [...] Hidden right under their nose, the machine, camouflaged in an immense crate, effortlessly turned into the new workshop ». The second was sheltered in the home of « an energetic old woman directing a bathhouse. At the time of the Marshall, she supported no capitulation. [...] During almost an entire year, Défense de la France paid homage to the inestimable contribution of this « Grandmother » who « covered our tracks » despite the dangers. » To enrich the saga of each press used by the movement from 1941 to 1944, the writing was complemented by photos which situated these machines as well as their composition centers.
The original story of this first history, published in a country where the combatants of the Liberation front raged, had a second objective: the pay homage to those who led the same combat « obscure, passionate, and dangerous », and also the occasion for DF to remind the French that their newspaper would follow the struggle « to the great day » and « teach the French people of the events with the same accuracy ».
They wanted to « give the world an honest image of France and to give her an honest image of the world ». It was a combat led for « Truth ».
Source: Philippe Viannay, Du bon usage de la France, Résistance; Journalisme, Glénans, Ramsay publications, 1988.
Traduction : Matthias R. Maier
Auteur : Emmanuelle Benassi
Author: Emmanuelle Benassi
Contexte historique
1944 est bien pour l'Europe occupée l'année des plus grands espoirs. Grâce à l'action des différentes armées alliées ainsi qu'à l'aide qui leur est apportée par les mouvements et les maquis de la Résistance, l'Allemagne nazie recule sur tous les fronts et son effondrement semble proche.
Le repli allemand, amorcé au lendemain de Stalingrad, s’amplifie et ne s’arrêtera qu’à Berlin en mai 1945.
Depuis le débarquement des troupes alliées en Normandie survenu le 6 juin et celui de Provence, le 15 août, le territoire français recouvre peu à peu sa liberté au prix de longs et violents combats que mènent conjointement les armées anglo-américaines et celles de la Résistance réunies, après un long et difficile processus d’unification, sous la bannière des FFI.
Elles doivent faire face à des troupes d’occupation qui, dans un ultime effort, tentent de tenir leurs positions jusqu’au bout afin de contrôler l’avancée des Alliés.
Enfin, dans un dernier sursaut de barbarie, elles se livrent à de nombreux massacres et exécutions sur les populations civiles, comme ceux de Tulle et d’Oradour-sur-Glane, les 9 et 10 juin.
La Libération du pays se traduit par la fin du Régime de Vichy et l’établissement du Gouvernement provisoire de la République française (GPRF) qui, depuis juin 1944, remplace le Comité français de Libération nationale (CFLN). L’ensemble de la Résistance soutient désormais son chef, le général de Gaulle, comme la population qui, partout en France, l’acclame. « Plébiscité, le chef du gouvernement provisoire est légitimé tandis que le GPRF est reconnu par les Alliés en juillet 1944 ». (1)
Dans chaque région libérée, un Commissaire de la République, désigné préalablement par le CFLN, exerce l’autorité politique au nom du gouvernement. Avec la Résistance, ils assument le pouvoir et participent au rétablissement des institutions démocratiques « d’un pays qui n’a que trop tendance à oublier que la guerre n’est pas finie ». (2)
Bien qu’un grand nombre de dispositions soient prises pour que cette période de flottement dure le moins longtemps possible, les premières semaines qui suivent la Libéartion sont difficiles. A la fin du mois d’Août, une moitié au moins des Français est libérée.
Si l'année 1944 est l'année de la libération de la France, elle n'est certes pas celle de la fin de la guerre. Amalgamés à l'armée régulière, de nombreux résistants poursuivront la lutte pendant de longs mois, avant que la fin des hostilités, le 8 mai 1945, mette un terme, en Europe, à un conflit qui restera parmi les plus meurtriers de l'histoire de l'humanité.
Sources : (1) Jean-Marie Guillon et Dominique Veillon, « Les grandes étapes de la Résistance » dans le Dictionnaire historique de la Résistance, édition Robert Laffont, 2006. (2) Ibid.
For Occupied Europe, 1944 was a year of hope. Thanks to the actions of various Allied armies with the support of the movements and maquis (militias) of the Resistance, Nazi Germany began to buckle on all of its fronts, as its collapse loomed close. The German fold, sparked by their defeat in Stalingrad, was amplified and did not stop until Berlin in May 1945. After the Allied successes on the African and Italian fronts, the Anglo-American forces concentrated their efforts on preparations for a decisive action designed to strike the Reich at its heart: a landing on the West of continental Europe. At the same time, the Allies pursued a relentless bombing campaign on the German territory which was subjected to massive air-raids designed to demoralize the population and to neutralize their strategic military operations.
In France, the myth of Marshall Pétain was effectively crushed. The French, worn-out and tired of the hardships of rationing and the daily restrictions inflicted by a German occupation, cultivated a hatred toward the occupiers that had grown stronger and stronger since November 11.
The unpopularity of Pierre Laval, who became the head of the government on April 18, and the increase in German repression through raids and the Service du Travail obligatoire (STO) – a program forcing young French laborers to relocate to Germany to support the industries of war – encouraged the French to reject the collaboration, from which the Resistance benefitted. Thus, with the help of the civilian population, the Resistance housed numerous deserters of the STO and formed « Maquis » in relatively uninhabited areas. These Maquis were bands of armed men who became active in the Resistance fighting against the presence of the Reich. This influx of these young maquisards allowed the Resistance to develop its actions on a ladder of command, constituting troops all across the territory.
Since 1940, the Resistance had come a long way – from a few isolated groups of men, it grew into a movement whose process of unification would span the entire year of 1943. The most important of these unifying movements were the MUR, the CNR, and soon the MLN. In 1944, despite a massive shortage of arms, the Resistance prepared itself for battle at the side of the Allies.
Simultaneously, in Algiers, the Comité français de Libération nationale (French Committee of National Liberation) – presided over by General de Gaulle, henceforth known as the head of the Resistance – formed a provisional government of the French Republic and reached out to the divergent factions of French society.
Source: Serge Ravanel, L'esprit de la Résistance, Seuil publications, 1995.
Traduction : Matthias R. Maier
Auteur : Emmanuelle Benassi
Author: Emmanuelle Benassi