Monument en hommage à Georges Mandel
Légende :
Monument en pierre de taille orné d’un médaillon en bronze érigé en 1946 à la mémoire de Georges Mandel, homme politique et résistant français abattu par des miliciens en représailles à l’exécution par des résistants du ministre de la Propagande, Philippe Henriot. Il se situe en bordure de la D607 à 1,9 km au sud de l’Obélisque.
Genre : Image
Type : Monument
Producteur : Louis Broch
Source : © Collection Louis Broch Droits réservés
Détails techniques :
Photographies numériques en couleur
Lieu : France - Ile-de-France - Seine-et-Marne - Fontainebleau
Analyse média
Ce monument est l'oeuvre de l'architecte Charles Nicod et du sculpteur François Cogné. Il a été inaugué en 1946 en présence de Georges Bidault (résistant et homme politique, successeur de Jean Moulin en 1943 à la présidence du Conseil national de la Résistance), le fils de Winston Churchill et Léon Blum, dernier compagnon de captivité de Georges Mandel.
frontispice :
"EN CE LIEU
GEORGES
MANDEL
EST MORT ASSASSINE
PAR LES ENNEMIS
DE LA FRANCE
LE 7 JUILLET 1944"
Socle :
"ET LORSQU’IL FUT TOMBE SANGLANT
DANS LA POUSSIERE
LES MAINS DE LA VICTOIRE ONT
FERME SA PAUPIERE"
TRISTAN L’HERMITE
F COGNE-SCULPR
NICOD-ARCHTE
Contexte historique
De son vrai nom Louis-Georges Rothschild, Georges Mandel (1885-1944), est un homme politique français. Déjà chef de cabinet du président Georges Clemenceau pendant la Première Guerre mondiale, il est ministre de l’Intérieur du gouvernement de Paul Reynaud avant l’arrivée de Pétain en 1940. Opposé à l’Armistice et au pouvoir autoritaire en voie de constitution, il est arrêté le 17 juin 1940 sur l’ordre de Pétain, à peine promu président du Conseil, sur la base de fausses accusations. Libéré, il exige une entrevue avec Pétain et obtient du chef de l’État qu’il écrive sous sa dictée un sauf-conduit personnel sur le territoire national. Il cherche à organiser le départ pour l’Afrique du Nord du Président de la République, des présidents de la Chambre des Députés et du Sénat et de nombreux parlementaires, afin de poursuivre la lutte et la résistance à l'occupation allemande. En fait Mandel - qui tint à emporter un lourd buste en bronze de Clemenceau - et vingt-cinq autres députés, dont Pierre Mendès France, s’embarquent sur le Massilia le 21 juin avec un seul sénateur, démarche plus ou moins provoquée par Pierre Laval pour les discréditer aux yeux de la population. Au Maroc, les Anglais essaient de le faire venir à Londres pour diriger un gouvernement en exil. Une suite d'incidents empêche Mandel de rencontrer le ministre anglais. Un peu plus tôt, alors que Spears, officier britannique et représentant de Churchill, lui avait réservé une place dans un avion, Mandel avait répondu : « ils vont dire que j'ai fui ». Le 8 août 1940, Georges Mandel est arrêté au Maroc, déféré à la cour de Riom et conduit au château de Chazeron dans le Puy-de-Dôme où se trouvent déjà Paul Reynaud, Édouard Daladier et le général Maurice Gamelin. Ils sont tous quatre transférés dans un hôtel de Vals-les-Bains et condamnés à la prison à vie par le tribunal d’exception voulu par le maréchal Pétain le 7 novembre 1941. Ils sont emprisonnés au fort du Portalet, dans les Pyrénées, gardé par des gendarmes français.
À la suite de l’invasion de la zone libre par l’armée allemande en novembre 1942, voulant s’emparer de Mandel et de Paul Reynaud, les Allemands organisent un coup de main sur le fort du Portalet. Les gendarmes leur ouvrent les portes et remettent les prisonniers aux Allemands qui les transfèrent dans un camp de la Gestapo à Oranienburg-Sachsenhausen, non loin de Berlin. Mandel est ensuite incarcéré près de Buchenwald, dans un camp spécial destiné aux hommes politiques des pays occupés et où se trouve déjà l'ancien président du conseil, Léon Blum. Il est finalement rapatrié à la prison de la Santé à Paris où il est livré à la Milice le 4 juillet 1944. Max Kniping, directeur de Cabinet de Joseph Darnand, ordonne le transfert de Georges Mandel de Paris à Vichy. Au prétexte d'une panne, la voiture s'arrête dans la forêt de Fontainebleau et l'ex-Ministre est abattu par les miliciens Fréchoux et Mansuy de plusieurs balles dans le dos.
Georges Mandel sur Wikipedia
Claude Cherrier, "La Milice en Seine-et-Marne" in DVD-ROM La Résistance en Ile-de-France, AERI, 2004.