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Base sous-marine de Brest (Organisation Todt)

Légende :

La base sous-marine de Brest en 1941, un chantier de l'organisation Todt pour lequel de nombreux républicains espagnols sont requis.

Genre : Image

Type : Photographie

Source : © Archives fédérales allemandes (Deutsches Bundesarchiv) Libre de droits

Détails techniques :

Photographies analogiques en noir et blanc

Date document : 1941

Lieu : France - Bretagne - Finistère - Brest

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Contexte historique

L'organisation Todt, fondée en 1938, est un organisme du génie civil oeuvrant au service du Troisième Reich dans l'ensemble des territoires occupés pendant la Seconde Guerre mondiale. 

Au cours de l'été 1940, l'organisation Todt accomplit un véritable tour de force en construisant en quelques semaines, sur les côtes du Pas-de-Calais, plusieurs grosses batteries d'artillerie lourde. L'année suivante, l'agence de construction allemande réussisait une autre performance, cette fois au profit de la Kriegsmarine, en mettan en chantier, sur les côtes françaises de l'Atlantique, cinq U-Boot-Basen (bases sous-marines) destinées à fournir un abri à une trentaine de submersibles. Au début de1942, le gros-oeuvre était en partie achevée à Brest, Lorient et Saint-Nazaire. A partir du printemps 1942, tout en poursuivant son activité sur les chantiers des bases sous-marines et sur les aérodromes de la Luftwaffe, la grande tâche confiée à l'organisation Todt fut la construction du Mur de l'Atlantique.

En septembre 1940, Himmler ordonne la déportation immédiate des républicains espagnols exilés en France. Un mois plus tard, le commandant militaire allemand en France (MBF) reçoit l'ordre de recenser les républicains espagnols en captivité. Jusqu'à la fin 1941, environ 8 000 républicains espagnols sont recensés et déportés à Mauthausen. Les Espagnols en zone non occupée restent épargnés par cette déportation. Début 1941, Himmler commence à s'intéresser à eux. En février 1941, l'état-major de la Wehrmacht informe les autorités d'occupation en France que "selon un ordre du Führer, pour les projets sur la côte et la protection des sous-marins, six mille travailleurs étrangers sont à livrer à l'OT". Les réquisitions des Espagnols dans les Groupements de travailleurs étrangers pour les chantiers de l'OT débute en juillet-août 1941. Trois mois plus tard, un note du MBF chiffre le nombre de républicains espagnols recrutés dans les GTE de zone libre à 11 000. 

Le 8 février 1939, lors de la retraite de Catalogne, Ramon Garrido franchit la frontière pour être aussitôt désarmé et interné au camp d’Argelès sur Mer puis à Barcarès. En octobre 1939, il est affecté à la 211e compagnie de travailleurs étrangers, avec laquelle il part à Saint-Médard-en-Jalles (Gironde) en janvier 1940. Le 30 juillet 1941, la Compagnie est livrée aux Allemands par les autorités françaises et se retrouve internée au camp de Saint-Pierre à Brest pour travailler à la construction de la base sous-marine (organisation Todt). 


Auteur : Fabrice Bourrée
Sources et bibliographie
:
Rémy Desquesnes, "L'Organisation Todt en France (1940-1944)", in Histoire, économie et société, 1992, n°3. 
"Les camps de travail de l´Organisation Todt en France 1940-1944", in Christian Chevandier / Jean-Claude Daumas (dir.), Travailler dans les entreprises sous l’Occupation, Besançon, Presses Universitaires de Franche-Comté, 2007, p. 235-256.
Renseignements communiqués par Fabien Garrido