René Périou

Légende :

René Périou rallie la France libre le 25 juin 1940

Genre : Image

Type : Photographie

Source : © SHD GR 16 P 300 571 Droits réservés

Détails techniques :

Photographie analogique en noir et blanc

Date document : sans date

Lieu : France

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Contexte historique

Né le 26 novembre 1920 à Guimaëc (Finistère), René Périou est étudiant et employé à l’arsenal de Brest en juin 1940. Décidé à s’évader vers l’Angleterre, il embarque dans un transport de troupes britannique à Jersey le 25 juin 1940. D’abord dirigé sur le camp de Delville avec une unité d’Infanterie Motorisée, il rallie ensuite le camp de Camberley en décembre 1940 et intègre la 1ère Compagnie d’infanterie parachutiste FFL sous les ordres du Commandant Berger.
Après un stage d’instruction parachutiste à Ringway, puis de spécialiste radio à Inchmery, il est dirigé sur Cambridge en septembre 1941 en vue d’un parachutage en zone libre. Il atterrit donc entre Toulouse et Agen le 11 octobre 1941 afin de prendre part à la mission « Mainmast B », sous le pseudo de Georges/Guy Cadoux, en tant que chargé de mission 3e classe, spécialiste opérateur radio. Réceptionné par des membres du réseau Bertaux, spécialement affectés pour la mission, il se dirige ensuite vers Toulouse puis Montpellier, qu’il atteint le 21 octobre 1941, sous le commandement de Jean Forman dit « Baudouin », ayant déjà dirigé la mission Joséphine B dans le même secteur. Afin de mener à bien la mission Mainmast B, Forman et Périou sont en liaison avec le Sous-Lieutenant Labie et son radio « Furet », basés à Toulon.

Néanmoins, traqués par la police Vichyste, Forman et Labie repartent pour Londres via l’Espagne, tandis que Périou reste à Montpellier ou, sur ordre de Forman, il doit se préparer à prendre la place de Furet à Toulouse. René Périou prépare donc cette nouvelle mission depuis Montpellier avec l’aide de Mr Teitgen, professeur de faculté, sans trop de danger. Il décide toutefois de se rendre à Toulouse le 23 novembre 1941 pour rencontrer Furet le soir même et lui dévoiler le changement. S’étant entretenu, Périou et Furet doivent se retrouver le lendemain pour finaliser l’opération, mais Furet ne viendra jamais puisqu’il à été arrêté entre temps par les autorités Vichystes. Suite à ce problème, Périou est une nouvelle fois sollicité par Pierre Bertaux, pour une opération de réception d’agents devant avoir lieu près d’Agen. Il est alors arrêté en gare d’Agen par la police judiciaire le 8 décembre 1941 et, après une détention de 3 jours et 4 nuits ou il est « terriblement frappé et interrogé par la police de Toulouse », il parvient à s’échapper dans la nuit du 9 au 10 décembre à 4h du matin sans avoir parlé.

Regagnant Montpellier, il parvient à contacter Londres qui lui demande, pour des raisons de sécurité, de rejoindre Paris pour entrer en contact avec les agents de Londres Laverdet et Bourda, tous deux dirigeant la mission DASTARD-R1. Il intègre alors le réseau BATH « W » en mars 1942 comme radio en collaboration avec un autre radio nommé « Laurent ». En mai 1942, René Périou participe à la réception de parachutages d’armes et de matériels avec Laverdet et Laurent dans la commune de Courlon-sur-Yonne et s’installe, sur ordre de ses deux supérieurs, dans la commune voisine de Héricy chez Mr Dalaine, entrepreneur en maçonnerie. Depuis Héricy, il réalise 3 émissions radio avant d’être interceptés par la Gestapo en compagnie de Laurent lors de la troisième émission. Alors que Laurent parvient à s’enfuir après une « bataille effrénée à coup de revolver », Périou est « descendu à bout portant d’une balle dans le ventre ». Arrêté et emmené à l’hôpital civil de Fontainebleau, il est opéré et survit à ses blessures après 17 transfusions sanguines. Pourtant, malgré ses blessures et sa difficile opération, il refuse de parler. Une fois partiellement remis de sa blessure, il est envoyé à Fresnes le 4 juin 1942 où, malgré des « interrogatoires serrés et, terriblement battu, il ne parle pas ». Ayant par la suite entrepris plusieurs évasions, toutes avortées ou mises en échec par les surveillants, il est incarcéré plusieurs mois dans une cellule sans aide ni correspondance extérieure. René Périou est ensuite transféré successivement à Compiègne le 12 octobre 1942, ramené à Romainville (région parisienne) comme otage le 6 novembre 1942, incarcéré au Struthof-Natzwiller (Alsace) du 15 juillet 1943 au 6 septembre 1944 avant d’être déporté à Dachau jusqu’à sa libération par les troupes américaines le 15 mai 1945.

De retour à Paris après sa libération le 18 mai 1945, il prend une convalescence de 4 mois avant d’être pris en compte à la DGER (service de renseignement, anciennement BCRA) au sein de la compagnie des services N°1. En mission pour la DGER à Londres du 7 au 18 septembre 1945, il est finalement rapatrié le 13 novembre 1945 afin de traiter une tuberculose pulmonaire contractée lors de son internement à Dachau. Il est finalement démobilisé le 12 juillet 1947, ne souhaitant pas poursuivre de carrière dans l’armée, et meurt dans le 7ème arrondissement de Paris le 27 avril 1959 des suites de sa tuberculose. Pour ses agissements au sein des Forces Françaises Combattantes (FFC), René Périoux se voit décerner après-guerre la Légion d’Honneur, la Croix de Guerre (17 mai 1945), la Médaille des évadés, la Médaille des blessés de guerre et la Médaille de la Résistance avec comme citation : « Arrêté en mission par la gestapo après combat ayant été très grièvement blessé le 14 mai 1942 à Héricy a par son silence permis à son chef de mission de continuer la mission ».


Auteur : Hadrien Bachellerie

Sources : SHD GR 16 P 300 571