Abraham Polonski

Légende :

Fondateur de la Main Forte avec David Knout en 1940, Abraham Polonski devient en 1941 membre du comité directeur de l'Armée juive.

Genre : Image

Type : Photographie

Source : © Mémorial de la Shoah / Coll. Abraham Polonski Droits réservés

Détails techniques :

Photographie analogique noir et blanc

Lieu : France - Occitanie (Midi-Pyrénées) - Haute-Garonne - Toulouse

Ajouter au bloc-notes

Contexte historique

Né à Bialystock (ville polonaise, puis russe) en 1903 ou 1913, selon les sources, Abraham Polonski vit à Toulouse depuis la fin des années 1920. Il est ingénieur électricien à l’Office national industriel de l’azote (ONIA). Avec son épouse Génia, ils militent pour le sionisme révisionniste de Vladimir Jabotinski, fondateur en 1925 du principal parti de la droite nationaliste sioniste.

Le couple rencontre en juillet 1940 David et Ariane Knout, avec lesquels ils créent la Main Forte, groupe sioniste de lutte pour la création d’un Etat hébreu. En août 1941, se joignent à eux Lucien Lublin. Le groupe prend alors le nom d’Armée juive. Un collègue de l’ONIA, Leonard Zupraner, et Dika Jeffroykin renforcent la direction de l’AJ. Leurs activités prennent une tournure militaire : Zupraner utilise son savoir-faire de chimiste pour créer des faux papiers. Au sauvetage des Juifs et à leur passage des Pyrénées, ils ajoutent la résistance armée avec la création de maquis.

En 1942, tandis que David Knout est contraint de quitter la France, Ariane Knout (Régine) et le reste de la direction dont Abraham Polonski (Maurice Ferrer puis Monsieur Pol) continuent le combat. Ce dernier échappe de justesse à la milice rue Tripière à Toulouse en s’échappant par les toits, et a le temps de prévenir les autres membres de l’AJ qui avaient rendez-vous en cet appartement. Se sachant recherché, il part à Lyon où il poursuit ses activités jusqu’à la Libération.

En 1944, il fait en sorte que l’Armée juive, devenue l’Organisation juive de combat (OJC) soit reconnue comme mouvement de la Résistance française.

En 1945, après une rencontre avec Ben Gourion, responsable de l’Agence juive et de la Haganah, Abraham Polonski met l’AJ à disposition de la délégation de la Haganah en Europe. A ce titre, l’AJ joue un rôle important entre 1945 et 1948 en faisant passer en Palestine plusieurs milliers d’immigrants. Le 6 avril 1946, Polonski conclut un accord avec Nahum Shadmi, chef de la Haganah Europe, par lequel il devient commandant de la Haganah en France et en Afrique du Nord. Lorsque la création de l’Etat d’Israël devient imminente, Polonski participe à la logistique des camps d’entraînement militaire mis en place par le Mossad Le'aliyah Bet, notamment dans les environs de Marseille. A l’issue de leur formation accélérée, les volontaires prennent part à la guerre d’indépendance d’Israël. En 1949, David Ben Gourion, premier ministre de l’état d’Israël, dissout la section française de la Haganah.


Auteur : Maurice Lugassy

Sources et bibliographie :
Organisation juive de combat – France – 1940-1945, éditions Autrement, 2008.
Lucien Lazare, La Résistance juiveéditions du nadir, 2001.
Catherine Nicault, La France et le sionisme 1897-1948 : une rencontre manquée ?, Calmann-Lévy, 2014.
Lucien Steinberg, La révolte des Justes, les Juifs contre Hitler, Fayard, 1970.