Moszek "Maurice" Gurfinkiel (dit André Buisson ou Jean Pinel)

Légende :

Combattant du bataillon FTP–MOI Carmagnole depuis l'été 1943, Maurice Gurfinkiel rejoint le bataillon Liberté à Grenoble où il devient chef de détachement. Il est tué dans des circonstances non éclaircies le 22 août 1944.

Genre : Image

Type : Photographie

Source : © Musée de la Résistance nationale, Champigny-sur-Marne, fonds Carmagnole-Liberté Droits réservés

Détails techniques :

Photographie analogique en noir et blanc

Date document : sans date

Lieu : France - Auvergne-Rhône-Alpes (Rhône-Alpes)

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Contexte historique

Né le 22 juin 1922 (ou 1923 selon les sources) à Siedlice en Pologne, Maurice Gurfinkiel arrive en France avec ses parents (Wolf Gurfinkiel et Ryfka Pomeranz) alors qu’il n’est âgé que de quelques mois. La famille réside à Paris, dans le XXe arrondissement, rue de la Réunion. Wolf exerce le métier de cordonnier et après sa scolarité élémentaire, Maurice devient tailleur pour dames. A l’été 1940, lorsque la France signe l’armistice, la famille Gurfinkiel est obligée de se disperser, Maurice gagne Aix-en-Provence. En 1942, ses deux parents sont arrêtés. Cette dernière est déportée par le convoi numéro 12 et est assassinée à Auschwitz-Birkenau. Cette même année, Maurice est rejoint à Aix par ses sœurs et par son ami, Joseph Halaunbrenner.

Au début de l’année 1943, les deux jeunes hommes décident de gagner la région lyonnaise, quelques mois plus tard, durant l’été, ils entrent au bataillon FTP–MOI Carmagnole. Ce bataillon organise de nombreuses actions, dont l’attentat contre l’hôtel Massena cours Lafayette le 21 avril qui entraîne la mort de deux soldats allemands. Outre les attentats contre les troupes allemandes, se multiplient les actions visant les usines et les moyens de communication (SNCF en particulier). Le 12 octobre 1943, Maurice participe à l’attaque à la grenade du tramway de la ligne 24, avenue Laccassagne à Lyon, qui fait près de quinze morts parmi les militaires allemands et de nombreux blessés. Peu après Maurice et Joseph sont arrêtés par la Gestapo, internés à la prison de Montluc et torturés. Le 21 octobre, les deux hommes profitent de l’opération menée par un groupe des MUR visant à libérer Raymond Aubrac, pour s’évader.

Un malheureux hasard, la personne chez qui ils s’étaient cachés étant visée pour une infraction à la loi sur le STO étant victime d’une opération de police, les précipitent une nouvelle fois dans les mains de la Gestapo. Au cours de leur évasion rocambolesque qui suit et durant laquelle Maurice aurait tué deux de leurs gardiens, Joseph Halaunbrenner, blessé, est à nouveau arrêté, il est assassiné au début de l’année 1944. Maurice parvient à gagner Grenoble où il intègre le détachement « Liberté » et où en raison de son expérience et son efficacité il devient chef de détachement. Le 22 août 1944 alors que se déroulent les combats relatifs à la libération de Grenoble, Maurice Gurfinkiel est tué. Les versions concernant les circonstances de sa mort sont encore aujourd’hui relativement peu claires, la mention « tué au combat » qui se trouve sur son dossier de décès est peu précise, plusieurs sources affirment que Maurice aurait été abattu par des FFI l’ayant confondu avec un milicien en raison des vêtements qu’il portait ce jour-là. En raison du contexte troublé dans lequel sa mort est survenue, il est d’abord inhumé provisoirement à Grenoble (un premier acte de décès erroné est établi au nom de Jean Pinel, mais un jugement du tribunal civil de Grenoble du 18 juillet 1945 corrige cette erreur) avant d’être enterré au carré des résistants du cimetière du de Bagneux. Une décision du secrétariat général des Anciens Combattants et victimes de guerres datée du 4 mai 1945 le gratifie de la mention « Mort pour la France » et considère Maurice Gurfinkiel comme un membre des Forces françaises de l’Intérieur.

Une plaque commémorative est apposée au pied de l’immeuble du 45 rue de la Réunion à Paris, elle fait de lui un "capitaine FFI". Son nom est également gravé sur le monument commémoratif du bataillon F.T.P. – M.O.I Carmagnole-Liberté à Vénissieux (place Sublet).


Auteur : Alexandre Bande

Sources et bibliographie :
Service historique de la Défense, DAVCC, Caen AC 21P 200 789.
Fondation de la Résistance / fonds Max Weinstein.
Jacques Ravine, La Résistance organisée des juifs en France 1940-1944, Paris, Julliard, 1973.
Notice "GURFINKIEL Maurice, aussi connu comme GURFINKEL ou GURFINKIEL Maurice, Moszek [Pseudonyme dans la Résistance : PINEL Jean, BUISSON André]" par Jean-Luc Marquer, version mise en ligne le 11 décembre 2020, dernière modification le 19 janvier 2021.