Herszel Grandowicz

Légende :

Membre des FTP-MOI à Grenoble dans le bataillon Liberté, Herszel Grandowicz mène des opérations d’envergure pour nuire à l’effort de guerre allemand. Arrêté, il est déporté au camp de Dachau. Il est rapatrié en mai 1945.

Genre : Image

Type : photographie d’identité

Source : © Service historique de la Défense à Vincennes, GR 16 P 267 736 Droits réservés

Détails techniques :

Photographie analogique en noir et blanc

Date document : Années 1950

Lieu : France - Auvergne-Rhône-Alpes (Rhône-Alpes) - Isère - Grenoble

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Contexte historique

Né le 20 mars 1916 à Brzezitry (Pologne), Herszel Grandowicz est issu d’une famille juive. En France, il exerce la profession de tailleur et officie notamment dans la haute couture. Il est marié et père d’un enfant. Arrêté en zone Sud, il est interné au camp de Rivesaltes du 12 au 25 mai 1942 date à laquelle il s’évade. Les Juifs sont nombreux dans l’effectif de ce camp créé en juin 1941 avant qu’il ne devienne à l’automne 1942 le camp de rassemblement des Juifs de la zone Sud.

Il rejoint les FTP-MOI à Grenoble en août 1942 et, sous le pseudonyme de Maurice Favre, il monte les échelons dans l’organisation de ce qui deviendra le bataillon Liberté. De chef de groupe en août 1942, il devient lieutenant, puis capitaine et enfin commandant régional de la Loire et de la Haute-Loire en mai 1944. Il est ainsi envoyé en mission par l’état-major de la région IH4 dans l’Isère, en Savoie, dans le Rhône, la Loire et la Haute-Loire. En décembre 1943 il mène une mission d’envergure à Albertville. En sabotant les usines d’aluminium d’Ugine (destruction de compresseurs) et de Venthon (destruction de transformateurs), le groupe permet d’éviter dans ce secteur un bombardement de la Royal Air Force qui visait à réduire les capacités industrielles de l’occupant allemand. Herszel Grandowicz est reconnu par toutes les personnes qui rédigent des attestations après la guerre en vue de son homologation comme un chef déterminé qui sait se faire obéir de ses hommes. Toujours dans le secteur d’Albertville, il dirige ensuite un groupe pour saboter le barrage du lac de la Girotte et le vider de son eau sans mettre en péril la vie des riverains. Il récupère à cette occasion plusieurs tonnes d’explosifs. À Albertville, il crée l’Union de la Résistance pour regrouper les hommes de l’AS (Armée Secrète) et des FTP (Francs-Tireurs et Partisans) du secteur.

En mai 1944, il est nommé aux fonctions de commandant militaire régional de la Loire et de la Haute-Loire et est envoyé à Saint-Etienne (Loire). Après avoir mené une mission de déraillement d’un train contre un convoi allemand sur la ligne Le Puy-Saint-Etienne, il est arrêté à Saint-Etienne le 12 juin 1944, puis interné au camp de Compiègne-Royallieu. Il est déporté par  le convoi appelé le « Train de la mort », tant les pertes ont été importantes durant le voyage, qui quitte Compiègne le 2 juillet 1944 pour atteindre le camp de Dachau en Allemagne. Il est libéré le 29 avril 1945 du camp de Dachau puis rapatrié à Paris le 12 mai 1945.

Il est homologué FFI le 25 juillet 1945. Reconnu comme déporté-résistant interné du 12 juin 1944 au 1er juillet 1944, et déporté du 2 juillet 1944 au 12 mai 1945. Il reçoit la croix de guerre avec étoile de bronze.


Auteur : Hélène Staes

Sources et bibliographie
- Service historique de la Défense, Vincennes, dossier individuel de Herszel Grandowicz, GR 16 P 267736.
- Musée de la Résistance nationale, Champigny-sur-Marne, fonds Carmagnole-Liberté, carton 2.
- Arolsen Archives
- Jacques Ravine, La Résistance organisée des juifs en France 1940-1944, Paris, Julliard, 1973.
- Fondation de la Résistance / fonds Max Weinstein.