La Main forte

Légende :

Extrait de David Knout, Contribution à l’histoire de la Résistance juive, Paris, Ed. du Centre, 1947, pages 142-143.



Type : Extrait d'ouvrage

Source :

Date document : 1947

Lieu : France - Occitanie (Midi-Pyrénées) - Haute-Garonne - Toulouse

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Contexte historique

Dès juin 1940, Ariane et David Knout, repliés à Toulouse, sont effarés par la défaite de la France et du sort réservé aux Juifs perçus comme d'éternelles victimes. Tous deux poètes et écrivains, ils rédigent un manifeste, Que faire? Inspirés de la tendance révisionniste du sionisme (celle de Jabotinski), ils expriment d’une part l’idée que les Juifs doivent prendre en mains leur destin, ne plus subir mais agir et, d’autre part, que les Juifs doivent créer un état indépendant dans la Palestine d’alors.

Ariane et David Knout réunissent alors d’autres Juifs mais la lecture de la brochure ne suscite que peu d’enthousiasme, sauf pour un autre couple, Génia et Abraham Polonski, eux aussi sionistes. En juillet 1940, ils créent alors le mouvement Forteresse ou La Main Forte (le deuxième nom restera). Leur but est de créer un groupe armé, sous le sceau du secret et de l’obéissance aux chefs, en vue de constituer des combattants prêts à s’opposer au mandataire britannique en Palestine, pour la création d’un Etat juif. Abraham Polonski, partisan du titre La Main Forte, prit comme pseudonyme Maurice Ferrer, afin de garder les mêmes initiales que le mouvement.

Avant de passer à la résistance armée, leurs premières actions se dirigent vers les juifs internés. Ils les ravitaillent ainsi dans les camps du sud de la France, de Gurs à Rivesaltes, et tentent de les faire évader. L’autre réalisation consiste dans la résistance morale: un cercle d’études juives se réunit autour de Claude Roitman et d’Arnold Mandel. Il comprend notamment Claude Strauss (qui deviendra Claude Vigée) et Maurice Hausner.

Mais la structure s’affaiblit d’abord du fait du décès de Genia Polonski, suite à une maladie, en juin 1941. Puis, en novembre 1942, David Knout, se sachant ciblé par les autorités allemandes et françaises, se réfugie en Suisse.

Avec l’arrivée de Lucien Lublin, la Main Forte se transforme en Mouvement national d’action juive Bné David. On est alors le 10 janvier 1942. Ce nom, trop long, est vite réduit à AJ (Action Juive) puis AJ désigne l’Armée juive (préféré par Lublin et Polanski). Le départ de David Knout laisse alors toute latitude à ces deux hommes pour donner une nouvelle impulsion à ce qui a été créé, à ce qui fut la Main Forte.


Auteur : Maurice Lugassy

Sources et bibliographie :
Lucien Lazare, La Résistance juive, Ed du nadir, 2001.
David Knout, Contribution à l’histoire de la Résistance juiveParis, ed. du Centre, 1947.