Joseph Waschpress, dit Robert

Légende :

Membre actif de la 35e Brigade FTP-MOI depuis octobre 1942, Joseph Waschpress devient en 1943 responsable militaire des FTP-MOI pour la Haute-Garonne et le Tarn-et-Garonne puis est muté en Dordogne avec la fonction de responsable militaire pour le Lot-et-Garonne, le Gers et la Dordogne. 

Genre : Image

Type : Photographie

Source : © Service historique de la Défense à Vincennes, GR 16 P 599998 Droits réservés

Détails techniques :

Photographie analogique en noir et blanc

Lieu : France

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Contexte historique

Joseph Waschpress (alias Robert, alias Huzul) est né le 27 janvier 1909 dans une famille juive à Rzeszow (province polonaise de Galicie). Il milite au sein du mouvement sioniste socialiste de gauche Hashomer Hatzaïr (La Jeune Garde). Il obtient par son intermédiaire un certificat d’émigration en Palestine alors sous mandat britannique.

Il émigre en Palestine en 1929 et intègre un kibboutz où il fait la connaissance de Jacob Insel, futur cadre de la 35e Brigade FTP-MOI. Ils adhérent tous deux au Parti Communiste Palestinien, petit parti qui organisait surtout des Juifs d’Europe centrale en lutte contre le colonialisme britannique. Arrêté par les Anglais, Waschpress est emprisonné à Jaffa. Libéré il quitte la Palestine pour la France en 1933. A Paris il occupe divers emplois et milite à la section juive du Parti Communiste.

Au moment de l’exode en juin 1940, il quitte Paris pour Villeneuve-sur-Lot (Lot-et- Garonne) où il travaille dans une école de l’ORT (Organisation Reconstruction Travail), organisation d’aide aux Juifs nécessiteux. Une partie du personnel est communiste.

Au début du mois de novembre 1942, il est envoyé par le Parti Communiste Français clandestin à Toulouse. Il y rencontre Rachel Perelman (future responsable du service de renseignements de la 35e Brigade, qu’il connait depuis l’avant-guerre), Charles Lederman, responsable politique de la Main d'oeuvre immigrée (MOI), Jacob Insel et Abracha Mittelman, juif roumain connu lui aussi en Palestine. Il participe aux premières actions menées par la 35e Brigade, avec Jacob Insel, en novembre et décembre 1942 : attaque d’un dépôt d’armes allemand, désarmement de militaires allemands.

En 1943, il devient responsable militaire des FTP-MOI pour la Haute-Garonne et le Tarn-et-Garonne. L’action s’intensifie :
• 13 juin 1943 : des bombes sont déposées devant la Feldgendarmerie allemande à Toulouse : plusieurs Allemands (dont le commandant Von Speicher, adjoint du chef de la Gestapo de Toulouse) sont tués. Le couvre-feu est établi, une prime est proposée à ceux pouvant fournir des informations.
• 17 juillet 1943 : tentative d’exécution d’un collaborateur de la Gestapo à Toulouse.
• 14 août 1943 : en participant au commando qui exécute Félicien Coste, ancien militant communiste, secrétaire général de la Franc-garde (branche armée de La Milice), Waschpress est blessé de plusieurs balles dans une jambe.

Après avoir été soigné par le docteur Stéphane Barsony, membre de la 35e Brigade, il est muté en Dordogne avec la fonction de responsable militaire pour le Lot-et-Garonne, le Gers et la Dordogne.
• 9 octobre 1943 : il commande la destruction partielle, par explosif, du siège de la Gestapo à Périgueux. Deux bombes explosent successivement faisant de nombreuses victimes.
• 17 octobre 1943 : il dirige l’opération menée contre les bureaux de la Kommandantur à Périgueux : trois bombes à retardement explosent tuant plusieurs soldats allemands.

Il est chargé d’organiser des opérations spécifiques pour les zones rurales : aux opérations classiques en milieu urbain s’ajoutent des incendies de gerbières de blé pour qu’elles ne soient pas livrées aux Allemands.

Le 12 mars 1944, Robert Waschpress est arrêté à Agen par la Gestapo, qui le torture. Transféré à Toulouse à la prison Saint-Michel, il est déporté le 31 juillet, à Auschwitz d’abord puis à Dachau où il est libéré le 29 avril 1945.


Auteur : André Magne

Sources et bibliographie :
Service Historique de la Défense, Vincennes : GR 19 P 31-24, dossier 35e Brigade.
Service Historique de la Défense, Vincennes : GR 16P 599998, dossier individuel
Mémorial de la Shoah, Paris : CMXXV-12-2
Jean-Yves Boursier, La guerre de partisans dans le sud-ouest de la France 1942-1944 - La 35e Brigade FTP-MOI, Paris, L’Harmattan, 1992.