PLATEAU DE BÉDES
Genre : Image
Type : Photographie
Producteur : MUREL PACA
Source : © Robert Mencherini Droits réservés
Lieu : France - Provence-Alpes-Côte-d'Azur - Bouches-du-Rhône
Analyse média
Le village de Jouques, situé au nord-est des Bouches-du-Rhône, dans l’arrière-pays aixois,distant de 26 kilomètres d’Aix-en-Provence et de 36 kilomètres de Manosque. Il est proche du Pont Mirabeau, qui franchit la Durance et constitue un carrefour entre les Bouches-du-Rhône, le Vaucluse, les Alpes-de-Haute-Provence et le Var.
Sur le plateau de Bèdes, qui domine le village, a été érigé, en 1945, un mémorial « à la mémoire des victimes du nazisme lâchement assassinées par les Allemands le 10 juin 1944 ». Un obélisque quadrangulaire de huit mètres de haut qui porte cette inscription s’élève au centre d’une enceinte délimitée par des chaînes, à l’endroit précis où, en juin 1944, dix maquisards furent fusillés. (Visuels 01 et 02) Leurs noms et leurs âges sont inscrits sur une stèle, disposée devant la colonne, ainsi que ceux de cinqautres résistants (Raoul Calvi, Max Mazet, Julien Thus; Jean Garcia Jean, Henri Paul Cotholendy.) tombés en des endroits du plateau signalés par des stèles en forme de bornes kilométriques. Une autre borne, au nord-est du mémorial, honore Jean Cotholendy qui, bien que fusillé avec ses camarades, put ramper jusqu’à un champ en contrebas du lieu d’exécution.
La liste complète présentée sur la stèle du Mémorial compte 15 noms :
Calvi Raoul,47 ans ; Cotholendy Henri, 43 ans ; Cotholendy Jean, 23 ans, Castro Sébastien, 27 ans ; Decanis Louis,59 ans, chef de groupe ; Franchi Jean, 21 ans ; GracCésar, 35 ans ; Granoux Lucien, 21 ans ; Garcia Jean, 20 ans ; MaheAlexis, 39 ans ; Merono Louis, 34 ans ; Mazet Max, 19 ans ; Perin Jean-Baptiste, 61 ans ; Thus Julien Noel, 29 ans ; Trouin Augustin, 69 ans.
On la retrouve sur le monument aux morts du village et sur le mausolée du cimetière « Le conseil municipal de Jouques, le comité local de la Libération, les anciens et la population de Jouques aux victimes de la barbarie Nazie, tombées le 10 juin 1944 »).(Visuels 03 et 04, mausolée).
Contexte historique
Le maquis de Jouques, créé sous la direction de l’ORA (organisation de Résistance de l’armée) fait partie des maquis constitués, en Provence, au moment du débarquement de Normandie, dans l’attente d’un débarquement sur les côtes méditerranéennes. L’un de ses objectifs était le contrôle du défilé de Mirabeau qui ouvre le passage vers les Basses-Alpes. Il compta rapidement plus d’une centaine d’hommesqui se regroupèrent d’abord sur les hauteurs qui dominaient la vallée de la Durance au Jas du logis d’Anne, dans les locaux d’une ancienne bergerie en ruine. Une plaque commémorative en porte témoignage(« ORA, 6 juin 1944 pour répondre à l’appel de la France libre, 150 résistants se retrouvèrent ici pour constituer le maquis de Jouques ». (Visuels 05 et 06, Logis d’Anne). Il migra ensuite près des fermes de l’Adaouste (ou la Daouste), mais dut se disperser en l’absence du débarquement prévu et face àla réplique extrêmement vigoureuse des occupants.
Robert Mencherini
SOURCES ET BIBLIOGRAPHIE
État civil ;
Dossiers AVCC, Caen ;
Archives nationales,72 AJ 104, A IV 30 2 ;
Archives départementale des Bouches-du-Rhône ;
Archives municipales de Jouques ;
Jean-Claude Favre, Jouques, 10 juin 1944, Jouques, Les Amis de Jouques, 2004, 28 p. ;
Robert Mencherini, Mémorial des fusillés en pays d’Aix pendant la Seconde Guerre mondiale, août 1940-août 1944, Aix-en-Provence, ANACR Pays d’Aix, 2019, 111 p. ;
Louis Philibert, Souvenirs, souvenirs, Marseille, Jeanne Laffitte, 1994, 148 p.Jean-Claude Pouzet,La Résistance mosaïque, Histoire de la Résistance et des Résistants du pays d’Aix (1939-1945), Marseille, Jeanne Laffitte, 1990, 596 p. ;
Sapin (Jacques Lécuyer) et quelques autres, Méfiez-vous du toréador, Toulon, AGPM, 1997, 430 p.