Analyse média
À 10 km environ d’Aix-en-Provence, au sommet de la route en lacets qui part du Tholonet, à l’entrée du plateau du Cengle, au pied du versant sud de la Sainte-Victoire, sur une petite terrasse. Un pilier commémoratif porte, gravée sous une croix de Lorraine, une plaque avec l’inscription « À la mémoire de nos martyrs morts pour que vive la France », suivie par une liste de treize noms : Michel Audibert, Antoine Caria, Gilbert Charmasson, Jean de Bernardy,, Élie Eymard, Marc Gautier, Francis Juès, Adrien Lèbre, Amédée Perier, Laurent Piazzetti, Armel Puppo, Marius Serponti, Roger Zemiro.
Elle surplombe une autre plaque quadrangulaire : « À Nous le Souvenir. À Eux l’immortalité » (Visuel 01, vue d’ensemble).
(Visuel 01b et 01c, vue rapprochée et vue de la stèle).
Ces noms sont repris sur une plaque dans le carré militaire du petit cimetière proche du mémorial, sous l’en-tête : « ici reposent nos camarades assassinés par les hitlériens à Saint-Antonin, le 16 juin 1944 » (bien que la plupart des corps des résistants d’abord inhumés dans une fosse commune aient ensuite été remis à leurs familles et transférés dans d’autres cimetières)
(Visuels 02a et à2b cimetière et plaque).
Contexte historique
HISTORIQUE
Du lieu
Installé sur le plateau du Cengle, près d’un point d’eau, le maquis de Saint-Antonin-sur-Bayon est créé, sous direction FTPF, en juin 1944, à partir des résistants évadés le 23 avril de la prison d’Aix, renforcés par des jeunes gens de la région. Il est attaqué par les Allemands le 16 juin 1944 et treize résistants sont massacrés.
Du mémorial
La stèle de Saint-Antonin fut inaugurée un an après les événements, le dimanche 24 juin 1945 à 10 heures, lors d’une cérémonie organisée par les Amis des FTPF, en présence d’une petite foule. Un service d’autocars fonctionnait depuis Aix. Tous les partis, organisations de la Résistance et la CGT étaient présents aux côtés des familles des victimes, ainsi que les autorités civiles, religieuses et militaires. La stèle, recouverte d’un drapeau tricolore, fut dévoilée par le capitaine Gandolfo, rescapé du massacre, fut abondamment fleurie par les délégations qui prirent la parole pour rendre hommage aux « glorieux soldats sans uniforme » morts dans le combat.Dans son compte-rendu, la presse communiste insiste sur le sacrifice du typographe Jean de Bernardy.
Les noms des résistants évoqués ici sont également gravés sur divers mémoriaux du département, en fonction de leur lieu d’inhumation définitive. Ils figurent également, à Aix-en-Provence, sur la plaque commémorative de la place des Martyrs et sur le mémorial érigé dans le cimetière « Aux héros de la Résistance et aux martyrs de la Libération »
Robert Mencherini
SOURCES ET BIBLIOGRAPHIE
État-civil ;
Archives communales, Saint-Antonin-sur-Bayon ;
Archives municipales d’ Aix-en-Provence, 6H57, 6H58, 6H 61 ;
Archives départementales des Bouches-du-Rhône, 76W129, rapport du commandant de la section de gendarmerie d’Aix sur une opération de nettoyage entreprise par les troupes allemandes contre les groupes de résistants de la région de Saint-Antonin ;
Notices AVCC, Caen ;
Presse régionale ;
Entretiens avec André Claverie, Raymond Camus, Jean-Marie Jues ;
Jean-Maurice Claverie, La Résistance, notre combat, Histoire des FTPF du pays d’Aix, Beaurecueil, Ed Au seuil de la vie, 1991, 422 p.
Evelyn Le Chêne, Watch for me by moonlight, London, Gorgi Book, 1974;
Robert Mencherini, Résistance et Occupation, 1940-1944, Midi rouge, Ombres et lumières. Histoire politique et sociale de Marseille et des Bouches-du-Rhône, 1930 - 1950, tome 3, Paris, Syllepse, 2011, 772 p.
p. 558 (évasion prison d’Aix), p. 597-598-599, p. 603-604.
Robert Mencherini, Mémorial des fusillés en pays d’Aix pendant la Seconde Guerre mondiale, août 1940-août 1944, Aix-en-Provence, ANACR Pays d’Aix, 2019, 111 p. ;
Jean-Claude Pouzet, La Résistance mosaïque, Marseille, Jeanne Laffitte, 1990, 596 p.