Génia Gémähling
Genre : Image
Type : Photographie / Photograph
Producteur : Inconnu
Source : © Archives nationales, fonds Défense de la France (don association Défense de la France) Droits réservés
Détails techniques :
Photographie argentique en noir et blanc.
Date document : Sans date
Lieu : France - Ile-de-France
Contexte historique
« Elle était toujours sur la réserve, mais agissait plus que tout le monde. Son but était d’aider les gens et elle pensait qu’elle n’y avait pas besoin d’un titre particulier pour le faire », témoigne Hélène Viannay (1).
Génia Gemähling, née Kobozieff, veuve Deschamps est née en 1916. Elle est une amie d’enfance d’Hélène Viannay.
Quand la guerre éclate, Génia Deschamps est mariée et infirmière à Beaujon. Elle héberge et procure des faux papiers à des prisonniers évadés et des juifs.
Dès la création du mouvement, Hélène Viannay lui propose de les rejoindre. D’abord réticente et peu convaincue par l’utilité d’un journal clandestin, elle promet, pour rendre service, son concours. Elle rejoint ainsi le cercle des pionniers de Défense de la France.
Elle assure le ravitaillement, grâce à son beau-père qui obtient de la viande par le biais de l’école vétérinaire où il travaille. En outre, elle organise « une filière de récupération des tickets de rationnement, distribués par les mairies, [créant ainsi] une véritable coopérative [en mesure] de livrer une tonne de sucre par mois et 200 kilos de viande par semaine. » (2)
Par ailleurs, elle intègre les premières équipes de livraison et de diffusion qu’organisent Hélène, apprend, avec Charlotte Nadel la typographie et les techniques de compositions manuelles que leur enseigne Jacques Grou-Radenez, « loue, sous son nom, les locaux qui serviront d’ateliers. » (3)
Très vite, Génia devient « la véritable cheville ouvrière de l’organisation » (4). Elle rejoint le comité directeur qui se met en place à la fin de l’année 1942 afin de répondre aux besoins d’un mouvement en plein expansion. Avec Jacqueline Pardon, elle est responsable du secrétariat général.
« Sa grande vitalité, son esprit pratique tourné vers le service des autres – sa véritable et profonde vocation – et sa capacité de deviner l’interlocuteur », font de Génia une assistante incomparable, témoigne Philippe Viannay. (5)
Après les arrestations survenues le 20 juillet 1943 à la librairie « Le vœu de louis XIII », « elle assure le sauvetage et le déménagement des ateliers et dépôts » (6) tout en maintenant les liaisons centrales. Au cours de l’automne 1943, Génia « est chargée de l’organisation matérielle des réunions entre chefs de mouvement de la Résistance, en vue de la création du MLN ». (7)
A partir du printemps 1944, elle assure les liaisons entre la centrale parisienne de Défense de la France et le maquis de Seine-et-Oise où Philippe, avec son aide, installe son premier PC.
Le 27 mai, elle est arrêtée, « au moment de la découverte par la police française, de l’imprimerie de la rue Jean-Dolent ». (8) Internée avec sa sœur, Charlotte Nadel et Jacqueline Borgel – prises également dans l’affaire de l’imprimerie – elle retrouve par miracle la liberté le 17 août et rejoint le maquis à Pontoise pour les dernières journées d’occupation.
De février à juillet 1945, elle part en Allemagne, chargée du rapatriement des déportées. Après la guerre, elle s’investit dans l’association de Défense de la France et anime son service des œuvres sociales.
En dépit d’un investissement sans limite « Génia n’a jamais voulu entrer officiellement dans le mouvement. Elle refusait d’adhérer à quelque organisation que ce soit. » (9)
Sources : (1) Clarisse Feletin, Hélène Viannay, L’instinct de Résistance de l’Occupation à l’école des Glénans, édition Pascal, 2004. (2) Ibid, (3) Ibid, (4) Ibid (5) Philippe Viannay, Du bon usage de la France, Résistance, Journalisme, Glénans, éditions Ramsay, 1988. (6) Clarisse Feletin, Op.cit, (7) Ibid, (8) Philippe Viannay, Op.cit, (9) Clarisse Feletin, Op.cit.
« She was always on reserve, but more active than anyone. Her goal was to help people and she thought that she did not need any particular title in order to achieve that goal » recalled Hélène Viannay (1).
Génia Gémähling, born Kobozieff, widow Deschamps, was born in 1916.
She was a childhood friend of Hélène Viannay. When war broke out, Génia Deschamps was married and working as a nurse at Beaujon. She helped escaped convicts and Jews find lodging and procure false documents.
From the birth of the movement, Hélène Viannay asked her to join. Though initially reticent and little convinced by the utility of the underground newspaper, she promised her help to the movement. Thus she joined the circle of pioneers of Defense de la France. She was charged with provisions, using her father-in-law's connections at the veterinary school to acquire meat. In addition, she organized « an underground ring to recuperate ration tickets, distributed by the townships, [thus creating] a veritable cooperation to deliver one ton of sugar per month and 200 kilos of meat per week. » (2)
Similarly, she integrated into the first teams charged with delivering and diffusing the newspaper, organized by Hélène, and learned the techniques of typography along with Charlotte Nadel to create the composition of the papers manually that their instructor, Jacques Grou-Radenez, « rented the locations that would serve as printing workshops under his own name ». (3)
Very quickly, Génia came to « play a key role in the organization » (4). She joined the Directorial Committee which was established at the end of 1942 in response to the movement's need to expand. With Jacqueline Pardon, she was the responsible to the Secretary General. « Her great vitality and her practical spirit oriented her toward the service of others – her true calling – and her ability to understand who she spoke with » made Génia an incomparable assistant, attested Philippe Viannay. (5)
Following the arrests of July 20, 1943 at the bookstore « Le voeu de Louis XIII », « she assured the rescue at the evacuation of the workshops and various bases » (6) all while maintaining the central communication network. During the course of autumn 1943, Génia « was charged with the material organization of meetings between Resistance leaders in preparation for the creation of the MLN ». (7)
Starting in the spring of 1944, she maintained the central communication link between Défense de la France in Paris and the maquis of Philippe Viannay in Seine-et-Oise, where they had set up their first command-post.
On May 27, she was arrested, « at the same time as the printing workshop on Rue Jean-Dolent was discovered ». (8) Interned along with her sister, Charlotte Nadel, and Jacqueline Borgel, she regained liberty on August 17, joining the maquis in Pontoise for the final days of the occupation. From February to July 1945, she left for Germany, seeking to repatriate deportees. After the war, she invested herself in the association of Défense de la France and organized a service of social programs.
Despite her unlimited investment, « Génia never wanted to officially enter the movement. She refused to sign up to any specific organization. » (9)
Source: (1) Clarisse Feletin, Hélène Viannay, L'instinct de Résistance de l'Occupation à l'école des Glénans, Pascal publications, 2004. (2) Ibid. (3) Ibid. (4) Ibid. (5) Philippe Viannay, Du bon usage de la France, Résistance, Journalisme, Glénans, Ramsay publications, 1988. (6) Clarisse Feletin, Op.cit. (7) Ibid. (8) Philippe Viannay, Op.cit. (9) Clarisse Feletin, Op.cit.
Traduction : Matthias R. Maier
Auteur : Emmanuelle Benassi
Author: Emmanuelle Benassi