Jean Delorme

Légende :

Attestation d'appartenance au mouvement de Libération-Nord établie par Robert Monvoisin au nom de Jean Delorme

Genre : Image

Type : Document

Source : © ONAC Yvelines Droits réservés

Lieu : France - Ile-de-France

Ajouter au bloc-notes

Contexte historique

Né le 14 septembre 1898 à Versailles, Jean Delorme, ancien militant du parti socialiste, syndicaliste CGT, se trouve pendant les journées de juin 1940 dans la Nièvre. Il est immédiatement hostile à Pétain. Apprenant par des amis l'appel du général de Gaulle, il est favorable à la continuation de la lutte et entre dans la Résistance début 1941. Il est encouragé dans cette voie par un camarade, Pierre Guérin, chargé lui-même de constituer des groupes dans la région de Versailles.

Par l'intermédiaire de Guérin, il entre en rapport avec Bascan et Kleinpeter. Louis Bascan était un retraité de l'enseignement, ancien directeur d'EPS, habitant à Viroflay. Le travail de Jean Delorme consiste à diffuser des tracts et des journaux clandestins, Le Populaire, Libération. Il reçoit ces journaux à son bureau sous une grande enveloppe du Ministère du Travail et les transmet à Bascan sous enveloppe de la préfecture. Il lui communique également des renseignements recueillis grâce à ses fonctions à la préfecture. D'autre part, mis en relation par Kleinpeter avec des employés du STO, il peut, en liaison avec eux (Fontenaille, Lelay), empêcher de nombreux départs en Allemagne. Jean Delorme procure également des fausses cartes d'identité faites avec des cachets officiels et fournit même quelques cachets à d'autres groupes. Toujours par l'entremise de Kleinpeter et pour étendre son activité, il entre en rapports avec un responsable régional de Libération-Nord.

Jean Delorme est à ce moment-là chargé de former le groupe de Résistance à la préfecture de Seine-et-Oise. Tâche très difficile, il se heurte à la prudence, à la crainte et se sent suspecter. Sur quatre jeunes employés envoyés en Allemagne, deux travaillaient dans son bureau. Proposé en 1942 comme chef de service, il est rayé de la liste d'avancement en 1943 par Vichy.

Mais il reçoit un peu plus tard un bel avancement en étant désigné par le gouvernement d'Alger, sur proposition de Kleinpeter, pour prendre à la libération la responsabilité des services départementaux de Seine-et-Oise en attendant l'arrivée du préfet. Delorme prend aussi contact avec des camarades de la CGT avec lesquels il entreprend de reformer un syndicat dont l'action devait être importante à la Libération. Cette action syndicale a été menée surtout par Capitaine, rédacteur révoqué en 1938 pour grève. Mais, le 28 juin 1944, il est arrêté ainsi qu'une quarantaine d'autres membres de Libération-Nord, sur dénonciation de l'agent de liaison départemental qui avait toute la liste. Quelques jours auparavant, il avait reçu la visite du frère de P. Guérin annonçant l'arrestation de ce dernier, et recommandant la prudence. Quand il rentre chez lui, il est devancé par une voiture de la Gestapo, continue sa route, et demande à un collègue d'aller voir ce qui se passe chez lui. Il apprend que sa fille est là avec les Allemands. Ne voulant pas la laisser prendre à sa place, il vient se livrer. Emmené dans les locaux du SD, rue Lemercier à Versailles, il y retrouve notamment Jules Coq et Louis Bascan. Ils sont ensuite incarcérés à la prison de Versailles, puis à Fresnes avant d'être déportés à Buchenwald. Jean Delorme est libéré de ce camp le 11 avril 1945.

Jean Delorme est décédé à Versailles le 16 janvier 1950. La mention "Mort pour la France" a été inscrite en marge de son acte de décès.

Décorations :

Chevalier de la Légion d'honneur, Croix de guerre 1939-1945 avec palme, médaille de la Résistance.


Fabrice Bourrée, " Jean Delorme ", in DVD-ROM La Résistance en Ile-de-France, AERI, 2004.