Engagement au maquis de Queige signé par le résistant Marcel Louis

Légende :

Engagement au maquis de Queige signé par le résistant Marcel Louis le 7 juin 1943

Genre : Image

Type : Acte d'engagement

Source : © Archives nationales, 72 AJ 186 Droits réservés

Détails techniques :

Feuillet tapuscrit et manuscrit

Date document : 7 juin 1943

Lieu : France - Auvergne-Rhône-Alpes (Rhône-Alpes) - Savoie - Queige

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Contexte historique

Au début de l'année 1943, André Rambach aide son père, commerçant en bestiaux à Villers-Cotterêts (Aisne) pour échapper au Service du travail obligatoire (STO). Aux environs du 20 mars, il quitte sa région natale et débarque en gare de Frontenex. L'occupation de la zone non occupée l'oblige à vivre dans la clandestinité. D'abord résistant dans le département de l'Ain, une filière le conduit ensuite en Savoie en zone d'occupation italienne. Sous-lieutenant de réserve d'aviation, on lui confie, à son arrivée, le commandement du premier maquis créé dans la région d'Albertville, à Monthion. Le camp compte une soixantaine de maquisards sans armement. De plus, dès le 31 mars, une colonne de gendarmes et de Gardes mobiles de réserve (GMR) tentent d'arrêter les réfractaires, mais ceux-ci prévenus à temps ont pu fuir. Trois jours plus tard, après une autre incursion, plus massive, une douzaine de personnes est arrêtée, notamment des gens d'origine lyonnaise, peu habitués à la montagne.

Grâce à Joseph Gaudin qui établit une liaison avec Rambach, les maquisards sont installés près de Queige, dès le 5 avril. Louis Bellet assure le ravitaillement. André Rambach tente de discipliner les hommes et de leur donner une instruction militaire. Au cours de l'été, les effectifs du maquis de Queige augmentent rapidement. Les réfractaires viennent d'un peu partout et manquent de discipline. Parmi eux se trouve un jeune israélite d'Albertville, Paul Franck. Les armes manquent et cantonnent les hommes à l'inaction. La question de l'hiver se pose. Certains partent rejoindre leur famille en France, d'autres se font embaucher dans des mines, des scieries ou au chantier du barrage du lac de la Girotte comme Roger Gucher. Huit à dix des meilleurs et des plus anciens sont conservés autour d'André Rambach et forment le Groupe Franc (GF) de Queige. Leur Poste de commandement (PC) est installé à côté de la Centrale électrique que dirige Louis Bellet. André Rambach participe à des actions commandos, comme celle du 24 décembre où avec deux autres membres du GF, dont Jean Valiergue, ils stoppent une locomotive et s'emparent dans un des wagons, de tickets de rationnement. Des coups de main sont montés contre les mairies où les fusils de chasse, désormais interdits, sont stockés. C'est le cas de l'opération menée le 31 janvier 1944 où, après avoir neutralisé le concierge, André Rambach et de deux complices, cambriolent les sous-sols de la mairie d'Albertville et récupèrent 135 fusils de chasse et sept carabines. Néanmoins, malgré l'importante quantité, il s'agit souvent de matériels vétustes. Il prend aussi part à des vols d'explosifs. Le 2 février, son groupe, amené par camion à la gare de Marthod, s'empare de caisses de dynamite et ramène, sans incident, le tout à Queige. Les armes font cruellement défaut aux maquisards du Beaufortain. Il n'y a pas de parachutages dans les environs. Jean Bulle envoie donc André Rambach et son adjoint, Louis Gruffaz, dans les Bauges au Châtelard le 4 février. La livraison d'une dizaine de mitraillettes et d'explosifs est retardée. Le retour se fait de nuit et se heurte à un barrage allemand. Les deux maquisards sont capturés. Amenés à Chambéry, ils sont torturés puis internés à la caserne Curial et à Compiègne. André Rambach est, par la suite, déporté au camp de concentration de Mauthausen (Autriche) puis transféré dans les kommandos de Melk puis d'Ebensee. A la Libération, il est rapatrié en France.


Eric Le Normand,"André Rambach", DVD-ROM La Résistance en Savoie, AERI, 2012.