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Analyse média

Ce monument érigé par le Comité cantonal de libération de la Résistance de Saint-Lô et l'association des souscripteurs du Monument de Beaucoudray a été inauguré en juin 1947.

Il s'agit d'un monument en pierre imposant avec une statue de femme se détachant en haut-relief sur une croix de Lorraine. La femme dans une attitude légèrement déhanchée est vêtue d'un drapé épousant les courbes de son corps. Sa main gauche ramenée sur son corps, sa main droite serrant une chaîne et son regard tendu vers l'horizon. Il a été sculpté par Guy Bonsfet.

Sur chaque branche de la croix, sont apposés texte et liste de noms : "Aux onze résistants fusillés par les Allemands le 15 juin 1944 - au milieu : CROUZEAU René - à gauche : BOBO Etienne - GUY Alfred - LERABLE Auguste - ROBIN Raymond - SANSON Jean - à droite : ALBERTINI Jacques - HAMEL Ernest - LE COUTURIER Jean - MARTIN Francis - PATIN André" ; en bas sur une plaque avec palme : "Les PTT à leurs camarades".

Contexte historique

Dès 1941, Marcel Richer, agent des installations PTT, adhère à l'organisation de Résistance P.T.T. de Caen. Il fonde en 1942, à Saint-Lô, un groupe auquel l'inspecteur René Crouzeau donne, à partir de 1943, un esprit de combativité à outrance (recherche de renseignements et sabotages). En 1944, ce groupe comprendra une cinquantaine d'adhérents (postiers ou non postiers).
Le 9 mai 1944, à Sainte Marie Outre l'Eau (Calvados), il reçoit des armes par parachutage. Dans la nuit du 5 juin 1944, R Crouzeau et M Richer font exécuter de nombreux sabotages (lignes coupées, câbles détruits) ; puis plusieurs membres prennent le maquis à Beaucoudray, dans une ferme isolée du village du Bois, appartenant à Mme Leblond, institutrice.

Le 14 juin, les troupes allemandes encerclent la ferme. Après un bref échange de coups de feu, onze résistants sont arrêtés avec Mme Leblond et son fils de onze ans, tandis que plusieurs autres réussissent à s'échapper (Marcel Richer, Maurice Deschamps, Ernest Pruvost, Raoult, Pierre Allier, Raymond Abdon, Le Sénécal). Les onze résistants seront interrogés - peut-être torturés - puis abattus le 15 juin et sommairement inhumés dans deux fosses communes.