Tracts antifasciste et anti-allemand corses de 1940

Légende :

Premiers tracts corses antifasciste et anti-allemand, 1940

Genre : Image

Type : Tracts

Source : © Archives privées Hélène Chaubin Droits réservés

Détails techniques :

Photocopie d'un montage photographique.

Date document : Année 1940

Lieu : France - Corse

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Analyse média

Le premier tract émane du Parti communiste reformé dans la clandestinité - le Parti communiste français ayant été dissous par Daladier le 26 septembre 1939 - alors que le Front national corse n'est pas encore constitué.
Le discours s'appuie sur la revendication d'un passé historique d'insoumission à l'occupant (référence notamment à Pascal Paoli), c'est-à-dire, à un référent culturel puissant et commun à toutes les régions de l'île, dans le but de fédérer.

Le second tract est un papillon collé sur la pharmacie Tavera de Bastia, le 28 novembre 1940. Il fait plus directement référence à la politique de collaboration active du régime de Vichy et au traumatisme de la Campagne de France.


Département AERI.

Contexte historique

En 1939, la Corse fêtait le 150e anniversaire de la Révolution française, qui l'avait extraite de l'aire géopolitique du Mezzogiorno dans laquelle l'avait enfermée la domination génoise. Aussi, quand le comte Ciano, gendre de Benito Mussolini, revendique l'appartenance de la Corse à l'Italie et que la France est vaincue par les forces de l'Axe, les Corses craignent l'annexion prochaine de l'île. Et c'est bien de la volonté de rester Français que la Résistance corse tirera sa force et son ampleur ; ce même patriotisme qui fut un temps dévoyé par l'escroquerie au patriotisme de Pétain. Patriotisme doublé d'antifascisme pour les plus avertis. Un antifascisme que les réfugiés politiques italiens ayant fuit leur pays dans les années 30 avaient nourri avant même que n'éclate le conflit, allant même jusqu'à aider à l'organisation du petit Parti communiste qui deviendra la principale force politique de la Résistance. En rupture avec le système des clans, cette nouvelle force politique créera la principale organisation de la Résistance, le Front National corse, qui recevra même le renfort de la composante gaulliste, elle aussi présente dans la lutte contre l'occupant.


D'après Hélène Chaubin in CD-ROM La Résistance en Corse, AERI, 2007.