Contexte historique

Les organisations qui ont oeuvré pour la Résistance corse ont été très dispersées jusqu'en avril 1943. La défection des partis de la gauche modérée a été partiellement compensée par des engagements individuels. Le Parti communiste français, sans poids avant la guerre, a gagné sa place dans le champ politique corse grâce à un engagement total qui lui a donné assez de crédit pour être, à travers le Front national, l'unificateur de la Résistance régionale. Les autres mouvements, géographiquement coupés de leurs directions nationales, et victimes en 1943 de la répression italienne, l'ont en effet rallié par raison et souci d'efficacité.

Lorsque de Gaulle quitte Londres et arrive à Alger, le 30 mai 1943, il est dans un premier temps bien isolé, face au général Giraud qui dispose de l'appareil militaire, administratif et policier de la France en Afrique du Nord ainsi que du soutien des États-Unis. Il ignore tout des projets du général Giraud pour la libération de la Corse, qui va devenir un enjeu de pouvoir  - et, plus tard, le 9 novembre 1943, de rupture - au sein du commandement du CFLN (Comité français de libération nationale) jusque là bicéphale.

D'Alger, Giraud a lancé la mission Pearl Harbour. De Londres, de Gaulle a permis la mission Sea Urchin. Venus de la Résistance extérieure, deux réseaux, séparément constitués et dépendants, ont permis, au prix de beaucoup de sacrifices humains, d'apporter aux patriotes les armes et les informations sans lesquels ils auraient été réduits à l'impuissance.