Certificat d'appartenance au bataillon FFI de la centrale d'Eysses
Légende :
Certificat d'appartenance au bataillon FFI de la centrale d'Eysses délivré au nom de Jean Belloni
Genre : Image
Type : Attestation
Source : © Association généalogique des familles Bourrée et Lapeyre Droits réservés
Date document : 23 novembre 1951
Lieu : France - Nouvelle-Aquitaine (Aquitaine) - Lot-et-Garonne - Villeneuve-sur-Lot
Analyse média
L'attestation d'appartenance au bataillon FFI de la centrale d'Eysses permettait à la personne concernée de faire valoir des droits à pension. L'attestation présentée ici a été délivrée le 23 novembre 1951 à Marguerite Belloni, au nom de son époux, Jean Belloni, décédé en août 1947 des séquelles de sa déportation à Dachau. Elle mentionne les dates d'incarcération à Eysses (du 15 octobre 1943 au 30 mai 1944), son matricule (389), son appartenance à la 3e compagnie du bataillon FFI et sa déportation à Dachau sous le matricule 73070, conséquence du soulèvement des détenus en février 1944.
Fabrice Bourrée
Contexte historique
La reconnaissance de l’action résistante se pose à double titre, collectif et individuel. La bataille pour la reconnaissance collective est rapidement couronnée de succès. Le 24 novembre 1947, la qualité d’unité FFI est reconnue sous la dénomination de « Bataillon FFI de la centrale d’Eysses », à la formation combattante constituée par les membres de la Résistance incarcérés à la centrale d’Eysses. Une seconde bataille commence alors, afin de faire reconnaître le « Bataillon » d’Eysses comme Unité combattante ; des demandes sont déposées à cette fin en 1957, 1970, 1985. La demande aboutit enfin le 20 avril 1990 ; le Bataillon FFI de la centrale d’Eysses est alors reconnu Unité combattante pour "les actions des Trois Glorieuses, débutant le 9 décembre 1943, empêchant la livraison en zone nord des internés administratifs et du 19 février ayant pour but de rejoindre la résistance extérieure".
L’aide à la reconnaissance individuelle des titres octroyant pension constitue le second volet de l’action menée par l’amicale des anciens d’Eysses. Outre le conseil juridique prodigué dès la Libération, le bureau de l’amicale appelle, dûment, en 1950, chacun à faire constater son état de santé afin de pouvoir percevoir droits et indemnités (de nombreux déportés d’Eysses rentrent dans un état de santé fragile et meurent dans les années qui suivent leur retour). La principale tâche est de s’occuper de la réalisation des dossiers nécessaires à l’obtention de la carte DIR (déporté interné résistant). Si la demande doit être adressée individuellement, le secrétariat de l’amicale apporte une aide substantielle et centralise les dossiers, les sections régionales intervenant également au gré de leurs possibilités. Cette bataille pour l’obtention des droits est la grande tâche de l’amicale, qui lui consacre l’essentiel de son activité jusqu’aux années 1990, soit pendant quarante ans. En juin 1987, le bilan concernant les demandes de cartes DIR traitées par l’amicale, fait apparaître un taux de demandes satisfaites de 71,5% (151 dossiers déposés, 108 cartes DIR obtenues), ce qui prouve une réelle efficacité en la matière.
Corinne Jaladieu, "La naissance d’une amicale", article non publié.