Contexte historique
Né à Troyes en 1905, Joseph-Marie Perrin perd la vue à l’âge de onze ans, mais continue toutes ses études en braille avec ses camarades "voyants". Il entre au noviciat des dominicains, à Saint-Maximin, en 1922, et il est ordonné prêtre, avec dispense de Pie XI, en 1929. Affecté au couvent de Marseille, le Père Perrin exerce des ministères variés : auprès de moniales et des religieuses, d’étudiantes et de Jacistes. Il anime des cercles œcuméniques et judéo-chrétiens. Dès l’armistice de 1940, il aide des Juifs traqués et des réfugiés. Simone Weil vient le voir en 1941, et c’est le début d’une grande amitié et d’un riche dialogue. Nommé supérieur du couvent de Montpellier en 1942, le Père Perrin est arrêté par la Gestapo en 1943, à cause de son action en faveur des Juifs. Relâché puis menacé à nouveau, il doit se réfugier à Aix-en-Provence jusqu’à la fin de la guerre. Frappé par les immenses besoins du monde, le Père Perrin se donne de plus en plus au service des laïcs, leur rappelant que l’appel à la sainteté s’adresse à tous, sans exception. Il est à l’origine , avec Juliette Molland, en 1937, d’un mouvement de laïcs, Caritas Christi, devenu international, ce qui l’amène à voyager et à prêcher dans le monde entier. Cet institut séculier regroupe plus d’un millier de laïcs. Une association sacerdotale et des fraternités laïques ont également vu le jour. Chez les Petites Sœurs des Pauvres de Mazargues, où il vivait depuis quelques années, le Père Perrin était toujours "serviteur de l’amour", accueillant ses nombreux amis, écoutant, dialoguant. Le père Joseph Marie Perrin est décédé le 13 avril 2002.
Source : http://www.saintmaximin2008.fr/PAGESWEB/HISTOIRE/COUVENTROYAL/photosFP.html, consulté le 15 janvier 2015
Joseph Marie Perrin était le Supérieur du monastère des Dominicains à Marseille. Dès 1940, de concert avec plusieurs religieux de son ordre, il donna abri à des réfugiés allemands que visaient les clauses infâmes de l’accord d’armistice stipulant que la France livrerait à l’Allemagne des personnalités politiques et syndicales, des intellectuels, savants et artistes. Le monastère servit de relais à plusieurs de ces "hors la loi" pourchassés par la police de Vichy, et guidés vers les Dominicains par Edmond Michelet (q.v.). A partir de l’année 1941, le R.P. Perrin, en commun avec d’autres responsables de la Congrégation, les RR.PP. Stève et de Parseval, protégea et sauva de la même manière plusieurs dizaines d’évadés juifs du camp des Milles. Des femmes juives furent recueillies au couvent des Dominicaines des Tourelles, à Montpellier. Muté en 1942 au monastère de cette ville, le R.P. Perrin y cacha également des évadés juifs. Le processus de sauvetage comportait la confection et la remise de faux passeports (brésiliens, lituaniens, etc.), puis le franchissement illégal de la frontière franco-espagnole. Un ex-interné du camp des Milles, S.J. Friedlaender a témoigné avoir également reçu une aide matérielle du P. Perrin. Dwora Joffe, accueillie au couvent des Tourelles, a souligné quant à elle que "ces nonnes nous ont ouvert leurs portes, nous ont nourries et logées et ont organisé notre fuite à travers les Pyrénées déjà couvertes de neige". Le 2 août 1999, Yad Vashem a décerné au R.P. Joseph Marie Perrin le titre de Juste parmi les Nations.
Source : http://www.yadvashem-france.org/les-justes-parmi-les-nations/les-justes-de-france/dossier-8606/ consulté le 15 janvier 2015.
