Organigramme du réseau "Marine" en décembre 1940

Légende :

Organigramme du réseau "Marine" en décembre 1940 sur lequel apparaît, pour le secteur Marseille - Port Vendres, "gynécologue", pseudonyme de Stéphane Fuchs.

Genre : Image

Type : Organigramme

Source : © Archives nationales, 72 AJ 52 - II Droits réservés

Détails techniques :

Organigramme extrait de l'historique du réseau F2, par Léon Sliwinski ("Jean-Bol"), juillet 1974

Date document : Juillet 1974

Lieu : France - Provence-Alpes-Côte-d'Azur - Bouches-du-Rhône - Marseille

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Contexte historique

En août 1940, à Londres, l’Amirauté polonaise propose à Thadée Jekiel, officier polonais, la mission d’organiser en territoire français un réseau de renseignement devant aider les Alliés dans la lutte contre l’Allemagne. A l’Armistice, Jekiel avait été chargé par l’Etat-major polonais de l’embarquement pour l’Angleterre de l’Armée polonaise en France et s’était lui-même embarqué sur le dernier bateau. Le 2 septembre 1940, Jekiel arrive en France pour y organiser son réseau qui sera connu dans la Résistance française sous le nom de F2. D’après les directives reçues, il devra uniquement recruter des Français.

Au mépris des difficultés et des dangers, « Doctor » (Jekiel) ne perd pas de temps et, dès septembre, a déjà réussi à créer autour de lui un groupe de Français qui ont refusé l’Armistice et veulent poursuivre le combat. Gilbert Foury (« Edwin ») est le premier Français engagé dans le réseau. « Doctor » n’engagera qu’un seul Polonais : Léon Sliwinski (« Jean-Bol ») et en fait son adjoint. Après le départ de « Doctor », « Jean-Bol » ne tient plus compte de l’instruction excluant l’engagement des Polonais et en recruta plusieurs dès juillet 1941.

« Doctor » installe le PC du réseau Marine à Nice. Dès ce moment, il s’adjoint des collaborateurs de choix parmi lesquels Claude Horowicz « François », Toussaint Raffini « Claude » et Stéphane Fuchs « Gynécologue » qui prennent en charge le secteur Marseille – Port Vendres. « Doctor » est secondé par « Jean-Bol » et « Calixte » (L. Potocki) envoyé de Londres. « Jean-Bol » se spécialise dans les renseignements marins et la défense côtière. « Calixte » monte un important secteur de renseignements politiques. Vers la fin de l’année 1940, les mouvements des unités ennemies dans la Méditerranée, les arsenaux et chantiers maritimes sont entièrement contrôlés par le réseau.

De janvier à juin 1941, le réseau Marine se développe dans les deux zones (Bordeaux, Brest, Le Havre, Toulon, Marseille, Paris, Lyon…). En août 1941, « Doctor » part en Afrique du Nord pour y organsier un réseau analogue. Dès juin, « Jean-Bol » avait pris à sa place à la tête du réseau.

A la suite d’une dénonciation du 2e Bureau français de Vichy au Bureau des menées antinationales, le secteur Marseille – Port-Vendres tombe en octobre-novembre 1941. Ces arrestations sont menées par les équipes du Commissaire principal de la Brigade de Surveillance du Territoire de Marseille. L'équipe agit ainsi grâce aux informations communiquées par le service de contre-espionnage de Vichy dirigé par « Monsieur Perrier » (pseudonyme du colonel Paillole). Le 9 octobre, est arrêté Robert Loisier « Boby », puis à la suite de plusieurs perquisitions, les indices recueillis vont provoquer une cascade d'arrestations au sein du réseau. A partie du 29 octobre sont arrêtés Yves Marion-Gallois « Manganèse », Franck Arnal « Macié », Claude Horowicz « François », puis Toussaint Raffini « Claude ». Suivirent ensuite celles de : René Curt « Cap », Ernest Gimpel « Alme », Roger Guirche « Breton », Jean-Marie Lejeune « Jacques II » et Tournaire « Tur », puis celle de Stéphane Fuchs « Gynécologue ». Ce dernier étant sur le départ pour aller implanter un cabinet médical en Afrique du Nord.


Sources : Historique du réseau F2, par Léon Sliwinski ("Jean-Bol"), juillet 1974.
Jean Medrala in DVD-ROM La Résistance polonaise en France, AERI, 2013.