Analyse média

En octobre 1941, les services spéciaux (colonel Paillole) communiquent à la DST de Marseille un dossier sur une organisation marseillaise relevant de l'Intelligence Service ainsi que l'adresse de la principale boîte aux lettres du réseau, 26 boulevard d'Athènes à Marseille. En effet, Paillole anime, de l’automne 1940 à août 1942, depuis Marseille, une lutte contre les services ennemis et les "agents de l'étranger". En zone Nord, les services de Paillole font du renseignement contre l'occupant, ce qui les amène à coopérer avec certains groupes de résistants. En zone Sud, ces mêmes services traquent les espions de l'Axe, mais aussi les "dissidents" présentés comme agents "anglais" ou "gaullistes". Après-guerre, il affirmera avoir protégé la naissance de certains mouvements et n'avoir fait arrêter en zone Sud que des agents grillés !

Le 29 octobre 1941, une perquisition est effectuée au 26 boulevard d'Athènes, domiciliation d'un office intitulé "France médicale" occupé par le docteur Gallois. Cette perquisition amena la découverte de plusieurs lettres et rapports compromettants ainsi que d'une valise appartenant au docteur Stéphane Fuchs et contenant de fausse pièces d'identité. Fuchs avait déjà été repéré par les services de Paillole comme agent très important de l'IS. Une souricière mise en place à cette adresse amena plusieurs arrestations dont celles d'Ernest Guimpel (signalé comme étant le chef de l'IS à Marseille), Roger Achard puis Stéphane Fuchs et Toussaint Raffini. 

Selon ce rapport, le chef du réseau est Claude Horowitcz, domicilié 352 boulevard national à Marseille. Toute la documentation découverte lors des perquisitions lui était certainement destinée d'après le commissaire de police. A la fin du rapport, une note précise que le nommé "Claude", responsable marseillais du réseau, doit plutôt être Toussaint Raffini.