Le fonds Germaine Tillion du musée de la Résistance et de la Déportation de Besançon

Légende :

Vue de l'ensemble des cartons et fichiers composant le fonds Germaine Tillion du Musée de la Résistance et de la Déportation de Besançon.

Genre : Image

Type : Photographie

Source : © Musée de la Résistance et de la Déportation de Besançon Droits réservés

Détails techniques :

Photographie numérique en couleur

Date document : 2015

Lieu : France - Bourgogne - Franche-Comté (Franche-Comté) - Doubs - Besançon

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Contexte historique

Dès son emprisonnement à Fresnes puis au cours de sa déportation à Ravensbrück, Germaine Tillion note, autant qu’elle le peut, toutes les informations dont elle dispose. Elle consigne ainsi les dates de ses interrogatoires en prison, puis tient un épisodique journal au camp. Elle recense par ailleurs les noms des gardiens, dissimulés par le biais de l’acrostiche dans d’innocentes recettes de cuisine telles que le gâteau de bananes ou le gigot de chevreuil.

Dès sa libération, elle compile les adresses de ses camarades et entreprend, très rapidement, une collecte de leurs témoignages. Ce travail prendra corps, grâce à l’aide de ses « sœurs en déportation », pour devenir petit à petit un fonds documentaire renseignant à la fois le camp de Ravensbrück, les conditions de vie, le nombre et le type des kommandos, tout comme les Françaises qui y ont été déportées. Un double fichier classé alphabétiquement et par numéro de matricule donne les données élémentaires (date de naissance, de déportation, numéro de matricule, kommando, date de libération ou de décès).

A partir de 1954, Germaine Tillion est missionnée en Algérie et s’éloigne progressivement de ce fonds qui continue d’être régulièrement alimenté par sa grande amie, Anise Postel-Vinay, rencontrée à Fresnes puis déportée elle aussi à Ravensbrück. Dans les années 1990, se pose la question du devenir de ce fonds d’archives. Ne souhaitant pas qu’il perde son identité en allant aux Archives Nationales, où il aurait été par ailleurs moins accessible, Madame Postel-Vinay se rapproche du Musée de la Résistance et de la Déportation à Besançon, dont elle connait l’importance et le rayonnement. En outre, le musée avait reçu, quelques années plus tôt, les archives de l’abbé Joseph de La Martinière, déporté NN, qui avait entrepris la collecte de toutes les informations disponibles sur les déportés français par mesure de répression. De même, le musée possédait déjà l’une des plus grosses collections d’art concentrationnaire d’Europe, récemment enrichie de l’important don de Jeannette L’Herminier composé de 148 dessins réalisés à Ravensbrück. La convergence de ces collections acheva de convaincre Madame Postel-Vinay de la nécessité de donner le fonds Germaine Tillion au musée, le 17 mars 1995. Cette première donation est complétée par une deuxième, en novembre 2009, comprenant une série d’écrits et d’objets de Germaine Tillion. Rentrent ainsi dans les collections du musée des pièces de grande valeur, parmi lesquelles l’opérette écrite par Germaine Tillion à Ravensbrück, Le Verfügbar aux Enfers, les recettes en acrostiche ou encore les lettres sur tissu sorties clandestinement de Fresnes lors de son incarcération.


Musée de la Résistance et de la Déportation de Besançon