Contexte historique

Incarcérée à Fresnes jusqu'au 20 janvier 1944, Geneviève de Gaulle est transférée à Compiègne puis déportée le 29 janvier 1944 à destination de Ravensbrück (convoi dit des 27.0000). Du 3 octobre 1944 au 28 février 1945, elle fut enfermée dans le "bunker" du camp. Cette mesure spéciale correspondait à un ordre de Himmler qui, par la Croix-Rouge, avait offert l'échange des familles de personnages importants contre des otages allemands. Le 28 février 1945, elle fut évacuée à Munich, Stuttgart, Liebenau (où la fiche présentée dans cette notice a été établie signalant son arrivée le 5 mars 1945), où se trouvaient des internées anglo-américaines que les Allemands mettaient à part des déportées ordinaires. A cette époque commencèrent les évacuations des déportées de Ravensbrück par la Suède ou la Suisse. Geneviève de Gaulle ne fut pas inscrite sur les listes de celles qui devaient être évacuées de cette façon. Son père, Xavier de Gaulle, alors en Suisse, essaya de savoir où elle se trouvait. Elle réussit à faire passer un message en Suisse grâce à un prisonnier de guerre français qu'elle avait rencontré à Ravensbourg (près de Liebenau). Finalement un Suisse, délégué de la Croix-Rouge, put joindre Geneviève de Gaulle, donner des nouvelles à sa famille et négocier sa libération, par l'intermédiaire d'un haut-fonctionnaire allemand et d'un SS, ami de Himmler. Geneviève partit le 20 avril dans une voiture de la Croix-Rouge et arriva à Constance.