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Analyse média

De retour en France, au passage de la frontière, et après un premier interrogatoire par la police militaire, le déporté reçoit une carte de rapatrié. Celle-ci lui donne droit à des vêtements et des chaussures. Elle lui sert surtout de carte provisoire d'identité. 
La carte de rapatrié de Ramon Garrido, présentée ici, est surchargée de tampons divers et d'inscriptions manuscrites. La fausse identité que Ramon Garrido a conservé durant son incarcération et sa déportation, et jusqu'à son rapatriement, a été rayée et remplacée par son véritable patronyme. Lors de son transit par le centre d'accueil des réfugiés de Reichnau, une attestation présomptive d'identité lui avait été délivrée avec cette fausse identité et c'est cette attestation qui a servit de base à l'établissement de la carte de rapatrié. La carte porte la mention "Nom, prénom, date et lieu de naissance rectifiés sur justificatif d'état-civil".
L'interlocuteur de Ramon Garrido lors de l'établissement de la carte a certainement mal compris certaines informations du fait de son accent espagnol. C'est ainsi que le lieu de domiciliation, Rennes, est devenu "Aregne".  
Cette carte fait également mention de son "incorporation" au sein de la 211e compagnie de travailleurs en 1939.

Selon les informations inscrites sur cette carte, Ramon Garrido a perçu à son retour de déportation : une chemise, un caleçon, une paire de chaussettes, un mouchoir, un pull-over et un pyjama.

Contexte historique

Suite à l’insurrection des patriotes détenus à Eysses, Ramon Garrido est livré avec ses co-détenus aux autorités allemandes le 30 mai 1944 et transféré au camp de Compiègne. Le 18 juin 1944, il est déporté à Dachau où le convoi arrive le 20 juin. Le 14 juillet 1944, il est transféré au Kommando de Landsberg. Le kommando est évacué le 25 avril 1945 ; les détenus quittent le camp à pied en direction de Dachau. Le lendemain, la colonne de déportés bifurque vers Allach, le camp principal étant complet. Le 27 avril, les déportés arrivent à Allach après avoir parcouru 70 Km en une journée et demie. Libéré d'Allach le 30 avril 1945, Ramon Garrido est de retour en France un mois plus tard.