Analyse média

Le 29 avril 1945, les Américains libèrent Dachau. Puis c'est au tour des déportés d'Allach d'assister à l'arrivée des troupes américaines le 30 avril ; les gardiens étaient partis deux jours avant. Un énorme travail sanitaire s'imposait. Dans le camp et dans les casernes SS, les déportés furent d'abord mis en quarantaine, désinfectés, soignés et vaccinés avec l'aide de la Mission vaticane. Ensuite, l'évacuation de Dachau fut prise en mains par la 1ère Armée française, son service de santé et la Croix-Rouge française. Cette opération de secours a, dans un premier temps, regroupé les déportés dans les deux îles de Meinau et Reichnau (lac de Constance) avant le rapatriement vers Mulhouse (via la Suisse). 

Ce formulaire d'attestation présomptive d'identité permettait au déporté de transiter par la Suisse pour être rapatrié en France. Démunis de tous papiers d'identité, les déportés étaient soumis à divers contrôles avant d'être rapatriés. Dans le but de faciliter son retour en France, Ramon Garrido est signalé comme "sujet français" et toujours sous la fausse identité de Léon Carrero-Mestre. Il abandonnera définitivement sa fausse identité dès son retour en France comme l'atteste sa carte de rapatrié. 

Le formulaire porte le cachet "Centre d'accueil des prisonniers et déportés - place de Constance" agrémenté d'une croix de Lorraine. Lorsque les troupes françaises entrèrent en Allemagne, les unités combattantes prirent, en application des prescriptions réunies dans le Handbook of Military Governement in Germany, les premières mesures d'administration et de police. Peu après furent mis en place les détachements de Gouvernement militaire qui avaient la charge d'administrer les territoires occupés. Le secteur de Constance (ou cercle du Lindau) relevait de la zone d'occupation française en Allemagne.