Organigramme des dirigeants de la résistance espagnole en France en détention au 30 novembre 1942
Légende :
Organigramme de la direction de la Résistance espagnole en Zone Occupée établi à partir des arrestations de novembre 42.
Genre : Image
Type : Organigramme
Source : © Collection Fabien Garrido Droits réservés
Détails techniques :
Document dactylographié
Date document : 1947
Lieu : France
Analyse média
Retranscription :
Comité de la Délégation en France (Zone occupée)
Secrétaire général Josep MIRET MUSTE
Secrétaire à l’organisation Francisco PERRAMON
Secrétaire à l’action Luis MONTERO
Rédaction des journaux BERNADO
Responsable des Cadres ALVAREZ
Comité de Paris
Secrétaire Général BARRIOS (Ricardo DIAZ)
Secrétaire à l’organisation MARBA PLANAS
Comité de Bretagne
Secrétaire Général CARRERO
Secrétaire à l’organisation SALAZAR – Rafael LABORDA
[plus 9 autres clandestins de la région parisienne]
Dans cet organigramme de la direction de la Résistance espagnole en Zone Occupée, seuls sont mentionnés les cadres arrêtés. Ce document ayant été très vraisemblablement rédigé par Francisco Perramon en 1947, celui-ci ne mentionne pas les cadres non arrêtés qui poursuivent alors très probablement clandestinement le combat contre Franco. L'organisation comptait, pour la Zone Occupée, un peu moins de 1.000 clandestins dont 450 pour le Comité de Bretagne dont Ramon Garrido était le responsable.
Josep MIRET MUSTE
Josep Miret i Musté naît à Barcelone le 23 septembre 1907. Membre du Comité exécutif du PSUC – le Parti socialiste unifié de Catalogne, le Parti communiste catalan –, Josep Miret i Musté fait partie du gouvernement de la Généralité de Catalogne. Il est également commissaire de la 43e Division pendant la guerre d'Espagne. Exilé en France après la défaite républicaine, il réorganise le PSUC clandestin en zone occupée et assure la direction politique de la guérilla urbaine menée par les Espagnols dans la région parisienne. Les premiers contacts de dirigeants communistes espagnols et catalans avec les responsables de l'Organisation spéciale, l'OS – presque tous anciens combattants des Brigades internationales – se nouent à l'été 1941. Vivant clandestinement sous le nom de Jean Régnier, Josep Miret i Musté est arrêté lors de la rafle du 30 novembre 1942, mais les policiers ne parviennent pas, dans un premier temps, à percer son identité. Il passe rapidement sous la juridiction allemande et, après avoir été torturé et incarcéré dans la prison de Fresnes, il est déporté au camp de Mauthausen le 27 août 1943, sous l'inscription "Nuit et brouillard". Le 10 septembre 1943, Josep Miret i Musté est envoyé au Kommando extérieur de Schwechat et meurt le 17 novembre 1944 pendant le bombardement du Kommando de Florisdorf par l'aviation américaine. Josep Miret i Musté, simplement blessé lors de ce bombardement, est en fait achevé d'une balle dans la nuque – ainsi que son compagnon d'infortune, Juncosa Escoda – par le SS chef du Kommando qui les considère désormais inutiles pour le travail.
Francisco PERRAMON
Né le 2 avril 1907 à Barcelona (Espagne), artiste-peintre et décorateur, diplômé de l’Ecole des Beaux Arts de Barcelone, capitaine dans l’Armée Républicaine espagnole. Perramon est le fondateur des groupes de Guerilleros de la région bordelaise. Il participe personnellement à de nombreux attentats et sabotages (incendie des magasins de l'intendance allemande de la gare Saint-Jean à Bordeaux, sabotages de camions allemands, sabotages dans la base sous-marine de Bordeaux...). Membre du Comité national de l'UNE (région de Bordeaux), il rejoint ensuite l'état-major du Groupement des Guerrilleros espagnols à Toulouse. Puis, il devient membre du Comité Directeur des groupes espagnols de la Zone Occupée en qualité de Secrétaire à l’Organisation du Comité de la Délégation (du CC) en France pour la Zone Occupée ; le Secrétaire Général étant José Miret Musté.
Perramon est arrêté le 30 novembre 1942 à Paris, par la 3e section des RG, à 17 heures à la station de métro du Père Lachaise lors d’un rendez-vous avec Alvarez et Bernal. Ce dernier, non repéré par la police, a pu échapper à l’arrestation. Détenu à la Santé du 15 décembre 1942 au 3 juin 1943 puis livré aux allemands, il est transféré à la prison militaire allemande de la caserne Boudet à Bordeaux jusqu’en septembre 1943. De là, il est envoyé à Fresnes jusqu’en mars 1944 puis à la Santé. Comndamné en avril 1944 à 3 ans de prison, il est incarcéré à la prison de Blois. Le 21 mai 1944, Perramon est déporté à Neuengamme puis ransféré en juin 1944 au camp de Stalwerke, à l’usine Herman Goering, où il perd l’index de la main gauche lors d’un sabotage sur un tour servant à la fabrication de bombes d’aviation. Le 4 avril 1945, il est transféré transféré avec un train sanitaire à Ravensbrück puis le 27 avril au camp de Malchow où il est libéré le 2 mai 1945 par l’Armée soviétique.
Luis MONTERO
En Espagne, il fut commandant-adjoint d'une Division républicaine du Front du Nord. Encerclé par les franquistes, il prit le maquis puis réussit à rejoindre la frontière française. Il fut alors interné au camp de Gurs. Il s'en évade pour rejoindre la Résistance espagnole, notamment à Orléans avec Félix Llanos. Il succède à Conrado Miret (fondateur et responsable des groupes de l'OS-MOI, organisateur des attentats de Rouen, Nantes et Bordeaux, mort sous la torture) et à Antonio Buitrago (chef d’État-major du fameux XIV Corps d'Armée en Espagne, mort sous la torture) à la tête de l'appareil militaire clandestin espagnol de la Zone Occupée. Luis Montero est arrêté en novembre 1942 et transféré au Dépôt de la Préfecture en étant menotté à Ramon Garrido. Déporté à Mauthausen, il y dirige l'organisation clandestine espagnole et joue un rôle majeur lors de la Libération du camp. Retourné dans les maquis des Asturies, il fut accusé par Santiago Carrillo d'avoir trahi et fut assassiné.
BARRIOS (Ricardo DIAZ)
Né le 01/01/1906 à Santiago (Espagne). Charpentier à Paris, condamné le 11/12/1943 à 2 ans de prison par la section spéciale de Paris pour activité communiste. Arrive à Eysses le 18/12/1943.
MARBA PLANAS Julio
Né en 1902 à Barcelone. Adjoint de Joaquin Barrio (Ricardo Diaz). Incarcéré à Eysses.
SALAZAR – Rafael LABORDA
Né à Buenos AIres. Adjoint de Ramon Garrido au sein du Comité de Bretagne. Condamné le 11/12/1943 à 2 ans de prison par la section spéciale de Paris pour activité communiste. Arrive à Eysses le 18/12/1943.
Fabrice Bourrée
Sources :
DVD-ROM La Résistance en Ile-de-France, AERI, 2004
Renseignements communiqués par Fabien Garrido.
Archives départementales du Lot-et-Garonne, registres d'écrou de la maison centrale d'Eysses.
Biographie de Francisco Perramon