Extrait du témoignage de Max Juvénal, Maxence, recueilli par Henri Michel

Légende :

Extrait du témoignage de Max Juvénal, Maxence, recueilli par Henri Michel le 12 septembre 1947 - Les débats au sein du CDL des Bouches-du-Rhône

Genre : Image

Type : Témoignage

Source : © AN 72 AJ 48 II Droits réservés

Détails techniques :

Document dactylographié (voir la totalité du témoignage dans l'album).

Date document : 12 septembre 1947

Lieu : France - Provence-Alpes-Côte-d'Azur - Bouches-du-Rhône

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Analyse média

Le témoignage de Max Juvénal a été recueilli par l’historien résistant Henri Michel dans le cadre de la Commission d’histoire de l’occupation et de la Libération de la France (CHOLF). Max Juvénal, avocat près la cour d’appel d’Aix, militant socialiste, chef régional des MUR-MLN (Mouvements unis de Résistance/ Mouvement de Libération nationale) évoque, dans cet extrait, les débats au sein du CDL des Bouches-du-Rhône. L’un d’entre eux porte sur la représentation des mouvements au sein du « noyau actif » du CDL. Les MUR/MLN demandent deux représentants, ce que refuse le courant communiste. Mais la discussion est vive également à propos des modalités d’action. Alors que les communistes appellent, bien avant le débarquement, au développement de la lutte armée à tous les niveaux, Max Juvénal est partisan d’actions limitées, menées plus sur les routes que dans la rue.

L'album joint à la notice présente l'intégralité du témoignage.


Robert Mencherini

Contexte historique

Le courant communiste qui regroupe, au sein du noyau actif du CDL, le PCF, le FN et la CGT (appelée par Max Juvénal "CGTU", en référence à la confédération communisante de l’entre-deux-guerres) s’est affirmé très tôt en faveur d’une insurrection nationale appuyée sur une large mobilisation populaire, en particulier de la classe ouvrière. Les communistes français et étrangers sont effectivement très actifs dans la lutte armée par l’intermédiaire des FTP et FTP-MOI.

Les MUR-MLN, tout en menant des actions par l’intermédiaire des Groupes francs, font valoir, a contrario, la faiblesse de l’armement et des forces de la Résistance et appellent à la prudence. Le débat se poursuit pratiquement jusqu’au débarquement de Provence en août 1944. Il s’accompagne d’un autre facteur de tension lié à la représentation des divers courants au sein du noyau actif, qui est la véritable direction du CDL. La concession faite à ce niveau par Max Juvénal (un seul représentant du MLN au lieu de deux) s’accompagne - ce qu’il ne signale pas ici - de sa reconnaissance comme président du CDL. Cette décision est importante, compte-tenu du rôle que le CDL est appelé à jouer, au niveau des pouvoirs, lors de la Libération.


Auteur : Robert Mencherini

Sources :
Robert Mencherini, « Insurrection nationale », François Marcot et al., Dictionnaire historique de la Résistance, Paris Robert Laffont, 2006, pp. 667-668 ;
Robert Mencherini, Midi rouge, Ombres et lumières. Histoire politique et sociale de Marseille et des Bouches-du-Rhône, 1930 - 1950, tome 3, Résistance et Occupation, 1940-1944, Paris, Syllepse, 2011, pp. 541-543, tome 4, La Libération et les années tricolores, Paris, Syllepse, 2014, p. 92-93.