Stèle en hommage à Stanislas Malinowski, Saint-Michel-de-Dèze (Lozère)
Légende :
A La Rivière, commune de Saint-Michel-de-Dèze, une stèle, devant la mairie-école, à l'endroit même où il fut frappé, perpétue la mémoire de Stanislas Malinowski tué lors du combat dans le village.
Genre : Image
Type : Stèle
Source : © Archives privées Aimé Vielzeuf Droits réservés
Détails techniques :
Photographie argentique en noir et blanc
Lieu : France - Occitanie (Languedoc-Roussillon) - Gard
Analyse média
Inscription : "FFI - FTPF ici est tombé au combat de La Rivière Malinowski Stanislas nom du maquis Jouhaux né le 18 mai 1922 mort pour que vive la France le 5 juin 1944 à l'âge de 22 ans".
Contexte historique
Stanislas Malinowski est né le 18 mai 1922 à Szezwka (Pologne) de Joseph Malinowski et de Wladislawa Zowadoka. Immigré en France avec sa famille, il travaille à la mine. Célibataire, il habite chez ses parents à La Royale, commune de Cendras, près d'Alès (Gard) (*).
Antifasciste convaincu, il rejoint les maquis Francs-tireurs et partisans français (FTPF) des Cévennes. Le lundi 5 juin 1944, vers neuf heures du matin, une quinzaine d'agents de la Gestapo et de Waffen SS, débarquant de trois voitures, viennent au domicile du maire de Saint- Michel-de-Dèze, le boulanger Albin Gabriac à La Rivière. Ne le trouvant pas, ils annoncent leur retour avec des renforts dans l'après-midi.
Les Milices patriotiques locales se mobilisent et vont demander l'appui des maquis FTPF proches. Les maquisards Francs-tireurs et partisans de la Main d'oeuvre immigrée (FTP-MOI), commandés par Ernst Butzöw, tendent une embuscade au lieu-dit Les Portettes à deux kilomètres du village de La Rivière. Vers seize heures, trois véhicules ennemis sont stoppés mais quelques Allemands arrivent à s'échapper et à demander du secours.
Des renforts allemands, un camion de soldats précédé d'une voiture blindée, arrivent vers dix-neuf heures et un deuxième combat s'engage avec un détachement de la compagnie FTPF commandée par Ernest Mars dit "Ernest" et l'équipe spéciale de Giuseppe Bassotto dit "Edgar", postés près de la station du CFD à La Rivière. Bénéficiant de l'avantage de la surprise, ils abattent dix-huit soldats. Rapidement la supériorité de l'armement ennemi oblige les patriotes à décrocher. Au cours du repli, Lapierre est légèrement blessé à la jambe.
Stanislas Malinowski dit "Jouhaux", est sérieusement atteint à l'épaule. Ses camarades le cachent. Découvert par les Allemands, il est leur seul prisonnier. Stanislas Malinowski est sauvagement achevé.
Avant de se retirer, les Allemands se livrent au pillage du village, déserté par ses habitants. Le lendemain matin 6 juin 1944, une colonne de Waffen SS et de Miliciens monte d'Alès. Furieux de ne trouver personne, ils se livrent à un nouveau pillage et incendient les maisons.
Le 9 juin 1945, le tribunal de Florac établit le décès par jugement et ordonne la transcription de l'acte sur les registres de la commune de Saint Michel de Dèze. La mention "Mort pour la France" est inscrite en marge par décision prise à Paris le 11 juin 1957, car "sujet polonais (...) Malinowski était soldat des Forces françaises de l'Intérieur".
Enseveli à l'endroit où il est tombé, le corps de "Jouhaux" est exhumé le dimanche 29 octobre 1944. Une manifestation est organisée à laquelle participe une grande partie de la population de la région. Prennent successivement "la parole : "Messieurs. Gabriac, maire de Saint-Michel- de-Dèze; Huc, sous-préfet de Florac, Laporte de la Milice patriotique du Collet-de-Dèze, Pantel Charles, membre du CDL". Le corps est ensuite transféré à Alès.
A La Rivière, commune de Saint-Michel-de-Dèze, une stèle, devant la mairie-école, à l'endroit même où il fut frappé, perpétue la mémoire de Stanislas Malinowski tué lors du combat dans le village. On y lit :
"FFI - FTPF ici est tombé au combat de La Rivière Malinowski Stanislas nom du maquis Jouhaux né le 18 mai 1922 mort pour que vive la France le 5 juin 1944 à l'âge de 22 ans".
Chaque année, début juin, une cérémonie du souvenir s'y déroule.
*Mairie de Saint-Michel-de-Dèze. Registre d'état-civil, transcription de jugement, 9 janvier 1945.
Extrait du CD-ROM La Résistance en Lozère, AERI