Carte de la chaîne des Côtes, maquis de Sainte-Anne

Légende :

Carte de la chaîne des Côtes, annexée à un rapport du sous-préfet d'Aix au préfet des Bouches-du-Rhône, montrant la localisation de l'environnement et des diverses implantations du maquis de la chaîne des Côtes (maquis de Sainte-Anne), 14 juin 1944

Genre : Image

Type : Carte

Source : © AD Bouches-du-Rhône 99 W 120 Droits réservés

Détails techniques :

Carte dessinée à l'encre noire.

Date document : 14 juin 1944

Lieu : France - Provence-Alpes-Côte-d'Azur - Bouches-du-Rhône - Aix-en-Provence

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Analyse média

Le 14 juin 1944, le sous-préfet d’Aix adresse au préfet des Bouches-du-Rhône un rapport relatif à la répression par les Allemands du maquis de la Chaîne des Côtes (souvent désigné comme maquis de Sainte-Anne, du nom d’une chapelle érigée sur ces hauteurs). Il y joint une carte qui permet de localiser les lieux évoqués dans ce document. Son auteur a indiqué, au nord, la vallée de la Durance (avec les canaux de Marseille et de Craponne) que la Chaîne des Côtes domine. Il a aussi dessiné, dans l’angle droit (nord-est), le bassin de Saint-Christophe où se décantent les eaux de la Durance captées par le canal de Marseille. Les villages qui entourent le massif, signalés par des hachures et des noms en capitales, sont, dans le sens des aiguilles d’une montre, La Roque-d’Anthéron, Charleval et Pont-Royal au nord, Cazan sur le flanc ouest, Lambesc et Rognes au sud.
Ces bourgades sont reliées par des routes qui longent les contreforts du massif. Au sein de celui-ci, la chapelle Sainte-Anne de Goiron, les deux plateaux de Séze et de Manivert et, en contre-bas, les châteaux des Taillades, de Valbonnette et leurs abords apparaissent comme autant de jalons (souvent sanglants) du maquis. Le site du Fenouillet - entre la Roque-d’Anthéron et Charleval, de fait sur la commune de La Roque-d’Anthéron - a été mis en valeur par deux traits rouges et une inscription soulignée en italique et en caractères gras. Il est le lieu d’un massacre de prisonniers perpétré par les troupes d’occupation.


Robert Mencherini

Contexte historique

D’accès difficile, la Chaîne des Côtes a servi de refuge, depuis 1942-1943, pour des hommes employés des travaux forestiers, en délicatesse avec le régime, républicains espagnols en rupture de camp, puis réfractaires au STO. Au printemps 1944, vingt à trente personnes y vivent. Le 6 juin, la montée au maquis se fait depuis La Roque-d’Anthéron, Lambesc ou Charleval, avec plusieurs lieux de concentration. Ceux originaires de Lambesc se retrouvent sur le plateau (la plaine) du Sèze, à l’ouest. Les autres se rassemblent près de la chapelle Sainte-Anne, au centre du massif, sur le plateau de Manivert. Le premier groupe est de sensibilité communiste, mais tout cet ensemble est très mouvant. Le dénombrement précis des effectifs est également difficile à faire : des témoins évoquent deux cents personnes, mais beaucoup se sont simplement réfugiées dans le massif dans la crainte de rafles. Leurs responsables entreprennent pourtant de compter et d'organiser en petits groupes ces dizaines d’hommes.


Auteur : Robert Mencherini

Sources :

Archives départementales des Bouches-du-Rhône, 76 W 129, 99 W 120 ;

archives du Musée du Vieux-Lambesc, documents conservés par Henri Blanc ;

documents fournis par Suzanne Gérard-Vaisse, soeur d’Henri Vaisse, tué au maquis ;

entretiens de Robert Mencherini avec Pierre Gazanhes, conservateur du Musée de Lambesc, fils du résistant Marcel Gazanhes et Henri Blanc, ancien maquisard ;

Éric Roche, site « Le maquis de Sainte-Anne », 2012 ;

témoignages de messieurs Bonnet et Denis Girard, cités parJean-Claude Pouzet, La résistance mosaïque. Histoire de la Résistance et des Résistants du pays d’Aix (1939-1945), Marseille, Jeanne Laffitte, 1990, p. 341 et p. 369-370 ;

Sapin (Jacques Lécuyer) et quelques autres, Méfiez-vous du toréador, Toulon, AGPM, 1987;

Robert Mencherini, Résistance et Occupation, 1940-1944, Midi rouge, Ombres et lumières. Histoire politique et sociale de Marseille et des Bouches-du-Rhône, 1930 - 1950, tome 3, Paris, Syllepse, 2011, p. 541-543.