Brassard FFI dédicacé par le colonel Rol-Tanguy
Légende :
Brassard dédicacé par le Colonel Rol-Tanguy, commandant des FFI de l'Ile-de-France, certainement à l'occasion d'un meeting d'anciens de la Résistance, à un partisan (ou une amicale) italien ayant participé à la libération de Paris.
Genre : Image
Type : Brassard
Source : © Collection Gilles Chapin Droits réservés
Détails techniques :
Toile caoutchoutée
Dimensions : 17,7 cm de long x 13,2 cm de large
Date document : sans date
Lieu : France - Ile-de-France - Paris
Analyse média
Le brassard présenté ici porte la mention FFI sous le bandeau tricolore. Il ne correspond donc pas au brassard défini dans la note de Rol à Gallois du 27 juillet 1944. Ce brassard est différent de ceux habituellement rencontrés en Ile-de-France de par sa matière, une toile cirée. Selon certains collectionneurs, ces brassards auraient été parachutés à 2.000 exemplaires.
Il porte le cachet "FFI -Région de l'Ile-de-France - Le colonel commandant". La dédicace de Rol-Tanguy est la suivante : "Aux Partisans Italiens de Bologne en souvenir de la libération de Paris, août 1944".
Fabrice Bourrée
Contexte historique
Les modalités de la participation des Italiens à la Résistance dans la Région parisienne ne se réduisent pas à celles qui sont sans doute les mieux connues. Mettons de côté un travail de propagande dont les 5.000.000 de pièces imprimées bilingues pour les seuls communistes (mais à l'échelle de la France tout entière) attestent l'importance. Si l'on ne s'en tient qu'au domaine de la résistance armée, la participation des Italiens aux combats de la libération de la capitale a été loin d'être négligeable. Tant et si bien que sur les 38 Italiens morts pour la France recensés en 1966 par Pia Carena Leonetti, 15, à peine moins de la moitié, donc, sont morts dans le combats d'août 1944. Le cas de Darno Maffini, actif dans la libération de la mairie du XIe arrondissement après s'être battu plusieurs mois dans la Résistance italienne dans sa ville d'origine, est, par la chronologie de sa participation à la Résistance dans les deux pays, relativement atypique. Il reste néanmoins à rattacher à sa double identité d'exilé antifasciste italien et d'immigré et présente donc un certain nombre de traits communs avec d'autres trajectoires. Mais le peu d'éléments de connaissance que nous avons de la biographie de ceux qui sont tombés dans les combats de la Libération semble relever d'un nombre assez varié de cas de figure. Tout d'abord, pour ceux dont la présence de longue date sur le territoire français est attestée, l'appartenance politique, tant et si bien qu'il y en ait une de connue, ne semble pas toujours graviter dans l'orbite communiste. Parfois, en outre, il s'agit, comme dans d'autres villes de France, surtout dans le Sud-Est, d'anciens soldats de la IVe Armée italienne ayant occupé les départements situés à l'Est du Rhône entre novembre 1942 et septembre 1943. C'est le cas, par exemple, de Pietro Poli, tombé, avec un groupe d'autres compatriotes, sur les barricades de la Région parisienne à Issy-les-Moulineaux et dont une rue de cette ville porte le nom. Mais cette absence totale de liens avec l'immigration se retrouve dans d'autres cas d'Italiens présents à Paris à ces moment-là pour des raisons contingentes diverses.
Extrait de : Antonio Bechelloni, "Les Italiens dans la Résistance en Ile-de-France" in DVD-ROM La Résistance en Ile-de-France, AERI, 2004