Les brassards parachutés pour les FFI et leurs variantes locales

Le BCRA de Londres et la DGSS à Alger parachutent des brassards à destination des FFI et maquisards à partir du mois de juin 1944. Les services d'Alger semblent se cantonner principalement à la partie sud du territoire (notamment aux grands maquis du Sud-Ouest) alors que les brassards de Londres vont être répartis sur une grande partie de la France. Ces brassards fort robustes, portés au bras gauche, sont réalisés dans un but d'uniformisation, mais aussi de protection des combattants dépourvus d'uniformes. Pour pallier à l'insuffisance numéraire des parachutages de brassards, certains maquis ou unités FFI fabriqueront leurs propres brassards inspirés des modèles réglementaires.

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Bibliographie

La nécessité d’équiper de brassards des civils armés haut ▲

Bien avant la création des FFI, dès l’automne 1943, le War Office se préoccupe de la question de la reconnaissance de la qualité de belligérant aux « civils prenant les armes pour aider à la libération de leur pays ». La solution préconisée est de les équiper de brassards même si « personne ne sait quelle protection cela leur accordera ». Cependant, l’état-major allié s’oppose catégoriquement à l’envoi de brassards en France aux patriotes se trouvant derrière les lignes ennemies considérant que le brassard n’est pas une protection suffisamment efficace. Ce n'est que le 13 juin 1944, suite à une demande du général Koenig, que le SHAEF acceptera d'équiper les FFI de brassards.

Les demandes de brassards haut ▲

Dès le mois d'avril 1944, les télégrammes provenant de France et à destination de Londres insistent sur le nécessité de munir les FFI d'un signe de reconnaissance, brassard ou insigne. Certains de ces câbles demandent même l'homologation de brassards conçus en France. Le commandement allié s'oppose à la réalisation et à l'envoi de brassards aux FFI considérant que ce n'est pas une mesure de protection efficace face aux exactions allemandes. Ce n'est que le 13 juin 1944 que le SHAEF acceptera d'équiper les FFI de brassards. 

La fabrication et la livraison des brassards haut ▲

Le BCRA puis l’état-major FFI du général Koenig mettent cependant tout en œuvre pour parvenir à doter les résistants d’un signe de reconnaissance. Ainsi le 22 avril 1944, un concours est ouvert à Londres pour la création d’un brassard des FFI qui devra comporter : « l’insigne tricolore, la croix de Lorraine et un écusson blanc dans lequel le destinataire pourra mettre une inscription de son choix telles que 12e région, Haute-Savoie… ».

Le 19 juin, le général Koenig annonce par télégramme au général Cochet que le brassard des FFI a été adopté. La première commande est alors immédiatement envoyée à l’intendant général d’Alger pour la fabrication de 50.000 brassards qui seront à livrer aux Services spéciaux d’Alger. En parallèle, Londres lance également la fabrication de brassards. Le premier parachutage de 14.000 brassards a lieu le 24 juin 1944. Le SOE se charge de fournir la liste des réseaux et missions auxquels des brassards doivent être parachutés pour être distribués localement.

Brassards parachutés par les Services Spéciaux d'Alger haut ▲

Le brassard réglementaire d'Alger est adopté en mai ou juin 1944. Il reprend dans son aspect général le pavillon des FNFL, à savoir un losange blanc déterminant quatre triangles aux quatre coins, bleus du côté de la hampe, rouges à l’extérieur, comme la croix de Lorraine. Sur le brassard d'Alger, la croix de Lorraine est noire. Ces brassards seront parachutés par les services spéciaux d'Alger essentiellement dans les grands maquis du Sud-Ouest.

Brassards parachutés par le BCRA de Londres haut ▲

Le plus courant est en tissu imprimé d’un blason à croix de Lorraine et des bandes Bleu / blanc / rouge sans aucun marquage ni tampon. On en rencontre quelquefois avec le nom du maquis renseigné par leur propriétaire dans l’espace sous la croix de Lorraine. Le second est en toile anglaise caoutchoutée sur sa face interne et est livré déjà cousu. Le drapeau français en toile synthétique est cousu, alors que le sigle FFI est tamponné à l’encre noire. Là non plus, aucun marquage ni tampon.

Les confections locales inspirées des brassards de Londres et d'Alger haut ▲

Pour pallier l'insuffisance du nombre de parachutages de brassards, certains maquis ou unités FFI fabriqueront leurs propres brassards plus ou moins inspirés des modèles réglementaires.